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[ ENTRETIEN ] ADAMA PARIS, STYLISTE SENEGALAISE : «J'ai mérité ma place dans la cour des grands»

Auteur: observateur

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Avec de l'ambition à revendre, Adama Amanda Ndiaye alias «Adama Paris», a réussi à imposer son style au Sénégal. Promotrice du «Dakar Fashion-Week», un rendez-vous de la mode regroupant de grands créateurs, elle s'apprête à nous en faire vivre la 9ème édition, du 5 au 10 juillet prochain.
Le «Dakar Fashion week-end» est prévu pour bientôt. Que réservez-vous aux Sénégalais ? 

Comme chaque année, nous allons faire venir de nouveaux visages de la mode. Au total, nous serons 22 à défiler. Il y aura, entre autres célébrités, Patrick Asso et Alain Niavac de la Côte d'Ivoire. Après les événements tragiques que leur pays a vécus (crise postélectorale, Ndlr), il m'a paru important de les faire venir. Salah Barka de la Tunisie sera aussi présent, tout comme Siham El Habli, une Marocaine, et beaucoup d'autres. Les iles Canaries seront représentées par Juan Roga. En somme, ce sont tous de grands créateurs très connus en Afrique et ailleurs à travers le monde. Côté sénégalais, six stylistes de renom seront de la partie. De plus, nous avons la chance d'avoir une icône du «Fashion-Week», le top model sénégalais de renommée internationale, Dji Dieng. Elle défile pour les grands couturiers comme Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Gucci. Pour ma part, je vais présenter une nouvelle collection qui sera très colorée, contrairement à l'édition de l'année dernière, qui était plutôt «black». 

À combien estimez-vous le budget de cette manifestation ? 

Cette année, notre budget a plutôt baissé. Cela n'a jamais été aussi dur pour nous. Pour les éditions passées, on tournait autour de 87 millions F Cfa. Cette fois-ci nous en sommes à seulement 20 millions Cfa. 

Qu'est-ce qui explique cette baisse? 

La mode n'est pas la priorité des entreprises qui peuvent intervenir dans le sponsoring. En outre, il y a aussi les effets de la crise. Donc, je peux comprendre le manque d'engouement de certains de nos partenaires habituels. Par ailleurs, du côté du Gouvernement, je crois qu'il y a un effort à faire pour nous soutenir. Par exemple, il n'y a même pas une salle adaptée où les créateurs peuvent exprimer leurs talents. Actuellement, si on veut organiser un défilé, il faut casquer le prix fort pour louer une salle fonctionnelle, en plus des autres dépenses. Toute une infrastructure est nécessaire pour que les stylistes puissent offrir un spectacle de qualité, or, l'envie et la capacité sont là et ne demandent qu'à s'exprimer. 

Si on le compare aux autres grands rendez-vous de la mode au Sénégal, qu'est-ce qui fait la particularité de «Fashion-Week»? 

Déjà, il y a une particularité de taille : cela s'étale sur quatre jours. De plus, il y a la présence des stylistes étrangers. Et, qui plus est, je n'invite jamais les mêmes successivement. Notre spectacle est toujours axé sur la nouveauté. Le souffle de jeunesse et la fraîcheur sont aussi nos forces. Nous ne sommes pas des formalistes, nous voulons juste faire apprécier aux férus de mode de belles choses. 

Quelle est la nature de vos relations avec les autres stylistes ? 

J'entretiens de très bonnes relations avec les autres stylistes, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Je suis souvent invitée à leurs défilés et vice-versa. Ce sont mes petits mamans et mes amies. Je les respecte énormément et elles me le rendent bien. Il faut dire que je l'ai gagné ce respect, car j'ai prouvé que j'étais capable de jouer dans la cour des grands. 

Quelle clientèle vos collections visent-elles? 

C'est pour les femmes qui assument leur féminité, qui n'ont pas peur de plaire. En outre, je vise l'universel et ne me cantonne pas à des modèles exclusifs pour les Africaines. J'aime l'interaction et ne me fixe pas de limites. Il y a également des tenues pour les femmes qui veulent montrer leurs rondeurs, leurs jambes... etc. 

On vous a reproché de présenter des tenues assez sexy lors de vos précédents défilés. N'avez-vous pas peur de heurter certaines sensibilités ? 

Les reproches sont toujours là, quoi qu'on fasse. C'est quelque chose que j'intègre totalement dans mon travail artistique. Cependant, il y a des choses que j'accepte et d'autres que je ne prends même pas en compte. On ne peut pas plaire à tout le monde. Les arabisants et peut-être les personnes âgées, peuvent trouver cela sexy, mais en tout cas, ce n'est jamais vulgaire. 

Comment se passe une journée ordinaire chez Adama Paris ? 

Le matin au réveil, j'essaie de faire du sport. Ensuite, je vais au bureau et à l'atelier pour voir ce qui s'y passe. Quand je peux, je vais faire du golf et du surf. 

Il n'y a pas de place pour un homme ? 

Bien sûr que si ! J'ai beaucoup d’hommes dans ma vie : il y a mon père, mon frère, mes . amis. Je suis une femme très passionnée, qui a besoin d'affection. Je ne peux pas vivre sans la compagnie des gens que j'aime. 

Etes-vous amoureuse ? 

Oui... 

De qui…? 

Je ne dirais rien. De toute façon, il n'est pas connu.

Il est Sénégalais ou étranger ? 

«No comment !» 

Avez-vous des projets de mariage? 

J'ai divorcé déjà, mais je pense tout de même au mariage. 

C'est pour quand ? 

Je ne sais pas, c'est l'homme qui épouse et non la femme. 

Peut-être que vous avez déjà reçu une demande ? 

Oui, des demandes j’en reçois tous les jours. 

Peut-on estimer votre fortune en milliards ? 

Non pas encore, mais j'y travaille (rires). Quand on exerce un métier que l'on aime, l'argent suit forcément. Toutefois, ce n'est pas le plus important pour moi. Je suis riche de mes expériences, de l'affection que l'on me porte... 

On a récemment découvert une Adama animatrice de télé... 

Je vais présenter une émission internationale de mode. Ce sera sur une chaîne africaine qui va bientôt démarrer (Africa 7). C'est une très belle expérience qui va ainsi commencer pour moi. 
Auteur: observateur
Publié le: Mardi 05 Juillet 2011

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