Après une lourde perte au terme de deux journées d’affrontements avec les rebelles indépendantistes, l’armée vient de lancer une vaste opération de ratissage dans le Sindian. Une opération qui intervient au moment où Bignona retrouve peu à peu son calme.

(Correspondance) - Comme à chaque fois qu’elle subit des pertes, l’armée vient de lancer une vaste offensive contre les rebelles casamançais. Le théâtre des opérations se situerait dans l’arrondissement de Sindian, dans le département de Bignona. Cette zone a, d’ailleurs, été le théâtre des affrontements qui ont opposé dimanche et lundi derniers, l’armée à des combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). L’objectif qui serait visé dans ce ratissage est de mettre hors d’état de nuire les rebelles, très actifs en ce moment dans cette zone de Sindian. Pour le moment, rien n’a filtré de cette opération qui se tient loin des regards indiscrets et de la commune de Bignona. Cette opération fait suite aux événements douloureux de ces derniers jours. En 48 heures, l’armée a perdu quatre hommes dans des accrochages qui l’ont opposée à des maquisards armés non loin de Bignona. Le bilan de ces accrochages fait également état de plusieurs soldats blessés et des véhicules endommagés, touchés par des obus ennemis.

Quelques heures après ce drame, Bignona commence à retrouver son calme. Mais, la ville porte encore les stigmates de ces deux jours d’affrontements entre l’armée et les rebelles armés avec des douilles de balles qui gisent un peu partout dans le quartier Bassène Escale notamment. Ici, des familles ont plié bagages devant la persistance de la menace rebelle. Aujourd’hui, certes le quartier et la ville se sont réveillés dans le calme, mais, la sérénité est loin de revenir à Bignona. Surtout que les rebelles, à en croire des témoins victimes d’un braquage survenu avant-hier sur la route de Sindian, auraient promis de ne pas cesser le feu tant qu’ils n’auront pas contrôlé Bignona. Une promesse audacieuse qui a cependant le mérite de plonger les populations dans l’angoisse.

Mais aujourd’hui, l’heure est au bilan et au recueillement après le drame, mais aussi, au ratissage militaire pour sécuriser la zone de Sindian, véritable sanctuaire des rebelles indépendantistes casamançais.