Le Khalife général des layennes soutient le combat des jeunes de sa communauté. En conférence de presse, hier, il vient d’opposer son refus au projet d’agrandissement de l’émissaire de Cambérène en mer. Serigne Mame Assane Thiaw Laye demande aussi la délocalisation de la station d’épuration des eaux usées dans les plus brefs délais. 

Sidéré par le mutisme du gouvernement face à l’état d’insalubrité qui prévaut à Cambérène, envahi par les eaux usées à cause de la mauvaise gestion de la station d’épuration de cette localité, le Khalife général des Layennes est sorti hier de sa réserve pour soutenir le combat des riverains de la station. Face à la presse, Serigne Mame Assane Thiaw Laye, par la voix de son porte-parole du jour, exige de l’Etat la délocalisation, dans les plus brefs délais, de la station d’épuration de Cambérène. ‘Je ne serais pas le tampon entre l’Etat et la population. Ma décision est prise ; dorénavant, je me conforme à la décision de la population car nous partageons le même souci d’arrêter la progression de ce projet bidon’. Selon le porte-parole, l’imam Mouhamadou Mactar Laye, le Khalife doute de la pertinence du projet d’agrandissement de l’émissaire en mer : ‘En 26 ans d’existence, cette station n’a eu qu’un seul mérite : celui d’avoir pollué notre commune’, dit le porte-parole. Avant d’ajouter que, ‘la population ne peut plus continuer à vivre cette situation. L’analyse des eaux rejetées par la station révèle la présence de substances dangereuses pour la santé des populations’.

Selon un document présenté par le Comité d'initiative pour la défense de l'environnement de Cambérène, il est constaté que ‘depuis 2000, la station d’épuration s’est dotée d’un émissaire en mer de 200 mètres en flexible pour éviter les nombreux rejets des eaux sur la plage. Les multiples défaillances de cette canalisation, qui passe sous la principale voie carrossable du village de Cambérène, présente actuellement un énorme danger pour les populations de par son colmatage par nourrissage des parois internes et des rejets multiples d’eaux sans traitement dans un environnement fragile’. Le document indique que l’absence de traitement d’une bonne partie des eaux usées est à l’origine de beaucoup de maladies qui affectent les populations locales. ‘Il ressort des informations fournies par les populations qu’outre le paludisme (31,63 % des cas), il y a, à égalité, les diarrhées et les dermatoses avec 17,85 %, suivies des infections respiratoires aiguës avec 15,30 %’, révèle-t-il. Et de noter que la tuberculose et l’asthme sont ‘à un niveau plus que préoccupant’.