Le ministre des Infrastructures et des Transports a fait de la restructuration du pavillon national son cheval de bataille dans le secteur de l’aviation civile. Dès sa nomination, il a rencontré le conseil d’administration de la compagnie nationale avant d’encadrer le processus de recapitalisation en cours. En professionnel du secteur (ancien directeur technique de l’Asecna et président de la Haute autorité de l’Aéroport Léopold Sedar Senghor), il a d’abord invité son équipe à revisiter les fondamentaux de l’aviation civile. C’est ainsi qu’il a jugé inopportun la réduction des fréquences de vol entre Dakar et Casablanca accordées à Royal Air Maroc (Ram), dès lors que Sénégal Airlines ne peut pas encore exploiter la destination chérifienne. Cependant, il a fait d’une condition sans possibilité de négociation le versement de droits de trafic à Sénégal Airlines qui subit un manque à gagner du fait de l’inexploitation de la ligne Dakar-Casablanca, ce qui doublait les fréquences de vol de la Ram. Ainsi c’est un minimum de 1,2 milliard par an que la Ram devrait verser à Sénégal Airlines pour l’exploitation de 7 fréquences de plus. Cette somme est calculée sur la base du droit de trafic qui est de 15.000 francs par passager, si l’on sait que la Ram exploite deux fréquences par jour au départ de Dakar, soit 300 passagers à destination de Rabat, dont 80 % continuent sur l’Europe, les États-Unis ou encore le Canada.L’ex-ministre des Transports aériens avait réduit de moitié le nombre de vols accordé à la Ram en début d’année, du fait du non versement de droits de trafic dus à Sénégal Airlines. Les négociations, qui avaient stagné en octobre dernier, ont été reprises par le nouveau ministre avec son homologue marocain qui est venu à Dakar à cet effet. L’objectif de la nouvelle autorité en charge du transport aérien est de réduire le manque à gagner de Sénégal Airlines sans léser les voyageurs sénégalais à destination du Maroc qui subissaient un tarif exorbitant du fait de la réduction des fréquences entre les deux pays. En étant aussi privés des vols vers l’Europe et les Usa, pour lesquels la compagnie chérifienne proposait des tarifs très compétitifs. Un vrai exercice d’équilibriste auquel s’est adonné Mor Ngom.