Notre sagesse religieuse et notre morale sociale voudraient qu'on ne retienne et qu'on ne parle que de ce qu'il y a de meilleur dans la vie d'un défunt. Et les Sénégalais y sont allés à fond avec Bruno Metsu. Comme un seul homme, on a rappelé sans se lasser ses hauts faits avec l'équipe nationale, qu'il a portée au plus haut sommet du football continental et mondial.Mais nous avons oublié que nous, Sénégalais lambda, dirigeants sportifs et presse, l'avons accablé en un moment donné. Que n'a-t-on pas dit de lui quand il a voulu se payer une pige d'un an aux Émirats arabes unis après avoir offert au Sénégal des résultats jamais égalés. Une ''dispense'' qu'il avait demandée et obtenue du chef de l'Etat (Me Wade).Et quand il a voulu revenir, après le limogeage de Amara Traoré au retour de la CAN 2012, l'épisode relatif à son départ pour les Émirats a été mis en avant. Dirigeants et presse, nous n'avons pas mis de gants pour lui rappeler sa ''traîtrise''.De même, son mode de management des hommes qui favoriserait les nombreuses virées nocturnes et scandales dans la tanière avaient a été fortement décrié et brandi comme argument contre son retour sur le banc des Lions.Aujourd'hui qu'il a quitté ce monde, au nom de cette hypocrisie bien sénégalaise, on oublie tout et on porte tous en héros national le soldat Metsu.Sans doute, son amour indéniable et sincère pour notre pays qu'il a préféré à son pays natal pour son repos éternel, a tellement surpris et ému, que nous sommes tous devenus amnésiques.Source : L'As _ Lu par Seneweb News