«Le président de la République nouvellement élu a fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique». Cet alinéa 3 de l’article 37 de la Constitution n’agrée pas le constitutionnaliste Ameth Ndiaye. Lors du panel sur la bonne gouvernance en Afrique, organisé, avant-hier, par le Bureau des études de l’université Amadou Hampathé Ba, le Pr Ameth Ndiaye, qui faisait une intervention sur la bonne gouvernance démocratique et politique en Afrique, a profité de l’occasion pour donner son appréciation sur la question. «Je n’aime pas la déclaration de patrimoine telle que libellée dans la Constitution. Je ne suis pas pour cet étalage public», a-t-il déclaré.
Pour lui, «on peut se limiter pour la déclaration de patrimoine au Conseil constitutionnel, à la Cour des comptes ou au Forum civil, entre autres, car si ces institutions fonctionnent normalement, on n’a pas besoin que tout le monde connaisse le patrimoine du président». Le Pr Ameth Ndiaye de fonder son argumentaire : «Nous sommes en Afrique, et l’Afrique a ses réalités». Une idée qui est loin d’être partagée par le spécialiste en marchés publics, Birahim Seck. Ce dernier, qui a fait un exposé sur « l’obligation de rendre compte», pense que «la déclaration de patrimoine est indispensable dans un Etat de droit» et que «ce n’est pas contraire» aux coutumes africaines. «C’est pour permettre qu’il n'y ait pas de confusion entre la gestion privée et la gestion publique. C’est quelque chose qu’il faut encourager. Il ne faut pas qu’on dramatise la déclaration de patrimoine», a renchéri ce membre du Forum civil. Sur la question de la bonne gouvernance en Afrique, Birahim Seck a déclaré que «des instruments juridiques et institutionnels existent bien en Afrique, mais l’efficacité pose souvent problème. Et c’est le cas du Sénégal».
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