La France pourrait louper une grande compétition pour la première fois depuis 1994 si elle ne bat pas l'Ukraine par trois buts d'écart ce soir (21h). A quelques heures du match de l'année dans l'Hexagone, les médias français n'hésitent pas à parler d'exploit. Un terme qui n'est pas du tout usurpé car il faudra un miracle. Rio s'éloigne pour les Bleus, voici pourquoi.Les statistiquesDans l'histoire des barrages, aucune équipe n'a réussi à remonter son handicap après avoir été battue 2-0 au match aller. Certes, les séries sont faites pour être interrompues mais il faudra tout de même pas mal de circonstances favorables, de la réussite et de la chance pour que l'équipe de Didier Deschamps parvienne à s'en sortir. Notons qu'en 2006, la Turquie avait été proche de renverser la tendance face à la Suisse. Battue 2-0 à l'aller, elle avait gagné 4-2 au retour, n'étant éliminée qu'à cause de la règle du but à l'extérieur.
Le discoursDans une chronique dans L'Equipe de ce mardi, Bixente Lizarazu propose une analyse de la communication des joueurs. Le constat qu'il dresse est plutôt inquiétant. "Quand on perd 0-2 la première manche d'une double confrontation en étant largement bousculé, il n'est ni raisonnable ni productif de se déclarer meilleur que son adversaire. C'est pourtant ce qu'ont déclaré certains Bleus après la défaite en Ukraine. Ca ne me rassure pas vraiment. A les entendre, sur le papier, la France peut battre tout le monde mais, sur le terrain, elle a montré qu'elle pouvait perdre contre beaucoup de monde."
La mentalitéLà où tout le monde peut être sûr que les Ukrainiens joueront leur vie au stade de France, le pronostic n'est pas aussi clair concernant les Français. Si la "génération caillera" possède des joueurs talentueux, elle n'est clairement pas réputée pour avoir des guerriers. Le comportement de diva de certains agace d'ailleurs énormément, symbole du désamour du peuple français envers ses joueurs. C'est aussi dans cette optique que Didier Deschamps devrait faire cinq (!) changements par rapport au match aller. Benzema, Sakho, Varane, Valbuena et Cabaye devraient commencer, tandis que Giroud, Abidal, Koscielny (suspendu), Rémy et Nasri prendront place sur le banc. Au match aller, les Bleus avaient été "mangés" par les Ukrainiens. Mais peuvent-ils vraiment répondre au combat physique? Poser la question, c'est peut-être y répondre...
L'entraîneurDidier Deschamps joue sa tête ce soir. Il est acquis qu'il ne continuera pas si l'équipe de France ne se qualifie pas pour le Brésil. Dans sa communication, l'homme paraît d'ailleurs un peu perdu, dépassé par une équipe qu'il ne sait plus comment aménager pour la rendre compétitive. A la FFF, qui récolte aussi ce qu'elle a semé, il se chuchote qu'on aimerait faire de la place à un certain Zinédine Zidane. Sans expérience au plus haut niveau (NDLR: il est T2 au Real Madrid), "Zizou" incarne toujours le symbole de la réussite du football français. 
L'image

Depuis 2006, le climat autour de l'équipe de France est détestable, pour ne pas dire plus. Après un Euro 2008 catastrophique, la Coupe du Monde en Afrique du Sud - où la France s'est qualifiée après la fameuse main de Thierry Henry - a été le plus grand fiasco de l'histoire du foot français. La grève de Knysna est encore présente dans les mémoires, et ce ne sont pas les déclarations de Patrice Evra le mois dernier dans Téléfoot qui permettront de l'oublier. En 2012, il y a eu le comportement déplorable de Samir Nasri, les insultes de Jérémy Ménez, etc. Bref, cette équipe a une image désastreuse. La FFF doit aussi se regarder dans la glace: en ne prenant aucune véritable sanction, elle a permis aux leaders de Knysna de garder le pouvoir en EDF. Ce soir, une élimination pourrait signifier une énorme coup de balai. Et si finalement, ce n'était pas la meilleure chose qui pourrait leur arriver?