Thiès est une ville bien dessinée. De par ses grandes avenues et rues bien taillées, bordées de caïlcédras, la capitale du rail a bénéficié d’infrastructures de la dernière génération. Il y a par exemple l’Agora, la Promenade des Thiessois etc. Malheureusement ces édifices sont en train d’être, sérieusement agressés.

Les jolis lampadaires associés aux panneaux de signalisation et des lignes matérialisant, sur la chaussée, le sens de la circulation, donnent à la ville de Thiès les contours d’une grande métropole. Au centre-ville, les immeubles sortent de terre et les affaires se développent petit à petit. Qu’il s’agisse dans le domaine de la restauration, des technologies de l’information et de la communication, de la coiffure, de la couture etc, la capitale du rail est bien lotie. Aussi, Thiès, est-elle une ville ouvrière où le syndicalisme et la politique occupent une place prépondérante. A ce titre, la bataille entre les formations politiques qui sont à la conquête des suffrages des populations, fait rage. A preuve, il suffit de faire un tour dans la ville pour constater, de visu, les nombreux graffitis qui salissent les murs des édifices publics ou privés. Des slogans favorables ou hostiles, des affiches et posters de leaders barrent les clôtures, les façades des bâtiments, les panneaux de signalisation, les poteaux électriques...

Un panorama pas du beau à voir ; car, constituant une agression manifeste du cadre de vie agréable auquel aspire chaque citoyen de la ville de Thiès.

Pour remédier à cette tendance désastreuse pour notre environnement, « And Défar Cees, ville défenseurs des droits humains », un mouvement citoyen, est entrain de concocter un plan d’action visant à démarcher tous les leaders de partis politiques et de syndicats, d’abord, afin de les emmener à sensibiliser leur staff sur les affichages sauvages. Interrogés sur la question, les thiessois trouvent scandaleux que l’espace communal soit envahi par des tracts de syndicats enseignants, une catégorie ayant en charge d’inculquer les bonnes habitudes aux enfants.

« En tant que vieil éducateur, ce comportement me sidère et il faut que la municipalité prenne les mesures idoines pour gérer l’espace communal.

Notre cadre de vie en dépend et nous y tenons » confie Arona Diop. Selon lui, il y a de cela quelques décennies, personne n’osait afficher n’importe où, car, la sanction tombait immédiatement.

« Pour avoir perdu des réflexes naturels, gage d’une vie décente en communauté, nous nous retrouvons, aujourd’hui, au creux de la vague sur beaucoup de choses et cette pollution de notre cadre de vie en est un aspect » ajoute-t-il.

Saisi sur la question, Ibrahima Diagne, président d’honneur d’un mouvement de soutien dénommé « And Défar Thiès », affirme être totalement contre les affichages sauvages.

« Je suis pour une bonne gestion de l’environnement, d’un cadre de vie sain et agréable, donc je soutins vivement une affiche réglementée qui est aussi source d’emplois pour des jeunes » lance-t-il. Alors, il interpelle les services communaux à corriger cet impair. « Je suis prêt à payer pour afficher, en toute sécurité, dans les normes » dit-il.