Et de deux, au bataillon des femmes à la personnalité redoutable, dans l'entourage de Macky Sall. Après Mimi Touré, voici Anna Sémou Faye, une ancienne directrice de la police de l'air et des frontières (Paf) au ministère de l'Intérieur, qui a eu à mener la vie dure contre les courtiers de tout genre qui rôdaient autour du bâtiment ; en plus d'avoir révolutionné la confection des passeports. Selon Libération, cette dame a dirigé d'une poigne de fer plusieurs commissariats, des services spéciaux chargés de contrôle aux frontières. 

Anna Sémou Faye a aussi participé à des missions d'enquête et d'identification des migrants irréguliers en Suisse et en Espagne mais aussi à la négociation d'accords bilatéraux relatifs à la gestion des migrations (France – Espagne) et à la sécurité intérieure (Maroc). Mais aussi, pendant un an, la nouvelle patronne de la police a participé à une mission de police civile de l'organisation des Nations Unies au Sahara occidental. Anna Sémou Faye s'attendait-elle à être nommée directeur général de la sûreté nationale (Dgsn) ? Tout porte à croire qu'elle n'avait pas un plan de carrière ainsi tracé. 

Et hier, ce sont des proches écoutant la radio qui lui ont annoncé la nouvelle. Réputée rigoureuse, certains disent même « carrée » dans le travail, elle n'avait pas hésité à refuser de monter un dossier pour… trafic d'armes contre Macky Sall, alors homme à abattre par le régime de Wade. À cet effet, un membre du cabinet présidentiel lui avait transmis un dossier selon lequel, Macky Sall et d'autres opposants achetaient des armes pour « déstabiliser le pays ». Pour signifier son refus d'entrer dans cette combine, elle avait écrit au commanditaire pour lui faire savoir que le dossier était cousu de fil blanc. C'est la même Anna Sémou Faye qui avait affirmé au ministre de l'Intérieur de l'époque que l'accusation portée contre Alioune Tine, alors leader du rassemblement des défenseurs des droits de l'homme (Raddho), arrêté pour atteinte à la sûreté de l'État, ne tenait pas la route.