Le chef de l'Etat Macky Sall aurait émis des critiques à l'endroit de la télévision nationale RTS. Le président de la République apprécierait peu les programmes de la chaîne publique qui, à l'image de la dizaine de "boîtes à images" que compte le paysage audiovisuel, s'illustre elle aussi dans les émissions de divertissement.
Il est avéré qu'au Sénégal la conception des émissions de télévision souffre d'une légèreté criarde, des plateaux sont offerts aux téléspectateurs en lieu et place d'un travail professionnel, une production réalisée par des professionnels de l'image. Sans doute un manque de moyens qui suffit aux producteurs, responsables de chaînes de télévisions et directeurs de l'information pour combler le vide et justifier la médiocre qualité d'un contenu caduc où le divertissement, l'amusement prennent le dessus sur un programme essentiellement constitué de la diffusion de la danse, de la lutte et du chant notamment, ainsi que de la promotion d'artistes en perte de vitesse.
Le chef de l'Etat aurait sans doute dû remarquer aussi, son omniprésence à lui et la saturation de son image sur la RTS, comme ce fut le cas sous Wade et Diouf précédemment. Une chaîne de télévision devenue un organe de propagande au profit du parti présidentiel, de ses militants ainsi que des activités de la Première Dame. Pour dire que la RTS, de Diouf à Macky en passant par Wade, est toujours restée fidèle à sa ligne de conduite, constante dans sa mission de service public devenu un service présidentiel exclusif.
Et le départ de l'inamovible Babacar Diagne, présenté comme une rupture, n'aura pas contribué à couper le cordon ombilical entre le pouvoir et une télévision nationale qui refuse de s'affranchir de la tutelle du palais. Le journal parlé qui dure près de trois quarts d'heure suffit à lui seul à ennuyer le téléspectateur contraint à "ingurgiter" aussi, la laborieuse lecture, chaque jeudi, du communiqué du Conseil des ministres.Faudrait-il d'abord que le président de la République arrête de nommer les PCA et PDG de la RTS, pour éviter que ses proches se retrouvent à la tête d'un organe qui en définitive, ne fait que réitérer les mêmes tares jusqu'ici reprochées aux régimes précédents.
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