
Les mauvaises odeurs et les déchets provenant des troupeaux de moutons en vente sur le terre-plein des deux voies routières desservant Liberté VI extension sont devenues insupportables pour les riverains. Ces derniers, qui se plaignent des désagréments nés de leur voisinage avec ce foirail irrégulier, ne demandent pas moins de les voir libérer leur cadre de vie. Le vieux Sémou Diouf, un des propriétaires des maisons faisant face au foirail incriminé, soutient être dérangé par l'occupation anarchique de ces espaces qui devaient être des poumons verts et non occupés par des troupeaux de moutons. En dehors des mauvaises odeurs qu'ils sont obligés de respirer, les riverains s'interrogent quant à la pertinence du maintien de ce foirail depuis le mois de juin dernier. M. Diouf explique que beaucoup de démarches ont été entamées pour venir à bout de ce problème, en vain. Même la police et les autorités municipales ont été saisies. Du côté des téfankés, comme s'ils s'étaient passé le mot, ils ont tous exprimé leur volonté de quitter la voie publique juste après le Gamou «même si le bétail n'est pas complètement écoulé au terme de cette échéance». Préférant tous s'exprimer sur cette affaire sous le couvert de l'anonymat, les éleveurs, qui ont pu harmoniser leur position en échangeant en pulaar, désignent un porte-parole. D'un âge mûr, l'homme que nous avons trouvé assis à l'ombre d'un petit arbre, en train de discuter avec d'autres vendeurs de moutons, assure qu'il ne sera jamais question d'utiliser la manière forte ou une quelconque violence pour résister si les autorités venaient à décider leur déguerpissement. Il explique aussi qu'ils veillent au quotidien à la propreté des lieux, qu’ils nettoient du mieux qu'ils peuvent. Mieux, renseigne notre interlocuteur, ils payent régulièrement les taxes communales qui leur sont imposées. Il faut cependant signaler que l'état du site en question offre un décor autre que celui présenté par le porte-parole des téfankés. À côté des bouses de moutons mêlées au sable et des brindilles de foin éparpillées un peu partout, des piquets servent à attacher certaines bêtes et des pneus usagés disposés sur un rayon d'une vingtaine de mètres servent de mangeoires au bétail, ce qui donne un visage hideux à Liberté VI.
Auteur: Youssoupha MINE
Publié le: Jeudi 18 Février 2010
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