Macky Sall n’est pas surpris par la décision d’Idrissa Seck de quitter la coalition Benno Bokk Yakaar pour pouvoir critiquer ouvertement son régime, espérant empêcher le chef de l’Etat d’avoir un second mandat. Il s’est préparé en conséquence. L’appel à ses côtés de Souleymane Jules Diop, Me Nafissatou Diop Cissé, Oumar Guèye, Pape Diouf… entre dans la stratégie mise en place pour contrer le maire de Thiès qu’il sait être l’un de ses adversaires les plus irréductibles, explique l’Obs.

Le rappel de Souleymane Jules Diop, ancien conseiller en communication d’Idrissa Seck alors tout puissant Premier ministre de Wade, depuis Bruxelles où il était en poste à l’ambassade du Sénégal comme chef du Bureau des affaires économiques, n’est pas fortuit, pense le journal. Si officiellement, c’est pour réparer les manquements de la cellule de communication du Palais dénoncés ça et là, officieusement, c’est pour donner un coup de main à Macky Sall dans sa confrontation inévitable avec Idrissa Seck, écrit l’Obs. 

L’enrôlement de Me Nafissatou Diop Cissé, promue jeudi dernier Président du Conseil d’administration du Fonsis (Fonds souverain des investissements stratégiques), celle qui a été au centre du protocole de Rebeuss, participe également de cette stratégie, croit savoir le journal, sans compter le clin d’œil à Bara Tall. Le choix d’Abdoul Aziz Tall, membre du mouvement «Yémalé» de l’entrepreneur Bara Tall, un Thiessois qui a préféré aller en prison au lieu de témoigner contre Idrissa Seck dans l’affaires des chantiers de Thiès, et la récente dérogation spéciale en faveur de l’entreprise Jean Lefebvre que dirige le même Bara Tall pour lui permettre d’être compétitive après plusieurs années de diète forcée imposée par le régime d’Abdoulaye Wade, sont également analysés par le journal comme des moyens d’ôter à Idrissa Seck un potentiel allié. Le maintien de Pape Diouf et de Oumar Guèye dans le gouvernement de Mimi Touré, pense l’Obs, a précipité la décision d’Idrissa Seck de quitter Benno Bokk Yaakaar.