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Témoignage - Fatoumata Sow, 43 ans, épouse du puisatier Ameth Guèye : « Je dénonce la manière dont mon époux a été enterré »

Auteur: SenewebNews

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À Al Hafifa 1, Yeumbeul (localité située dans la banlieue dakaroise), tristesse et consternation sont les sentiments qui animent Fatoumata Sow, la veuve d'Ameth Guèye, le puisatier qui a passé dix-huit (18) heures à lutter contre la mort sous les décombres d'un puits en chantier.

Après s'être fait du mauvais sang toute la journée du drame, car ayant tenté de joindre son mari en vain toute la soirée et toute la nuit, c'est sur les lieux où le puits s'est affaissé que Fatoumata Sow découvre en même temps que son fils, ce spectacle affligeant.

Les premiers secours arrivés sur les lieux avaient réussi à extirper l'un des puisatiers alors que malgré ses efforts, Ameth Guèye ne parvenait pas à remonter la vingtaine de mètres.

Lorsque les sapeurs-pompiers arrivent sur les lieux, la foule retrouve de la voix, de l'espoir. En milieu d'après-midi, c'est à nouveau le désespoir. Dans la foule on évoque la présence d'esprits sur ces lieux, habités, selon les dires, par des djinns. « Vous êtes dans une mosquée », rabrouent certains.

Un vieux s'avance avec encore et malgré la désapprobation de l'imam, le coq est sacrifiée. Le sang gicle. Qu'importe, le sable semble narguer les sapeurs-pompiers sénégalais et français venus en renforts. Toutes les tentatives pour sortir le travailleur demeurent vaines. Au fond du trou, la voix du puisatier s'éteint peu à peu au fil des heures. À l'aube du jeudi, sans crier gare, Ameth Guèye, dans un dernier soupir d'agonie, le souffle rauque, s'éteint.

« Personne n'a voulu me dire l'exacte vérité. Le commissaire de police trouvé sur les lieux m'a juste dit de lui laisser un numéro de téléphone. Il savait que mon époux était déjà mort. C'est certes la volonté divine, mais je déplore la manière dont il a été enterré. Il a des parents qui devaient être informés. Mais dans cette affaire, personne n'a pensé prendre l'avis de la famille de mon époux. Mes parents sont allés se recueillir sur les lieux pour faire des prières. Mais franchement, on aurait souhaité donner une sépulture digne d'un bon musulman à mon brave époux», lance Fatoumata Sow, la douleur encore vivace, dans les colonnes du quotidien L'Observateur.

Auteur: SenewebNews
Publié le: Vendredi 26 Juillet 2013

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