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La route tue, l’Etat se tait et se terre !

Auteur: Paul Faye Correspondant de seneweb à Sédhiou

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Paraphrasons Pierre Goudiaby Atépa. Il disait à la cérémonie d’hommage à Feu Jules François Bocandé s’adressant aux responsables du mouvement des forces démocratiques de Casamance : « Attendez-vous que nous tous nous partions pour qu’enfin que vous vous mettiez à la table de négociation » ?

 Il tapa du poing sur la table et fondit en larmes. Comme Atépa, je dis à l’Etat, à ses dirigeants j’allais dire : attendez-vous que nous tous nous mourions sur les routes pour qu’enfin vous vous mettiez à chercher des solutions ?Les inondations tuent des individus, les routes massacrent. 

Où faut-il donc mettre plus de moyens, plus d’idées? Mais le problème des accidents de la route, faudrait-il le répéter, n’est pas lié à l’état des routes. Le chauffeur de la fourgonnette qui voulait dépasser trois véhicules dans la commune de Mbour en même temps n’est pas entré en collision avec le bus qu’il a cogné à cause de l’état de la route. Il y a eu trois (3) morts. Le bus qui a heurté le camion de ciment à l’arrêt à Parassel sur la route de Kaffrine roulait à cent (100) kilomètres à l’heure. Il y a eu douze (12) morts. Inutile de rappeler les bilans macabres des autres accidents survenus, ne serait-ce que cette année dans le pays. 

Où est l’Etat dans tout cela ?Pensez-vous que le permis à points va régler cette indiscipline notoire de nos chauffeurs et transporteurs ? Des gens meurent par dizaines et on veut monnayer leur vie avec des points. Si points doit y avoir, on pourrait réfléchir sur l’idée d’un permis à deux (2) points. Quand l’accident est mortel, on perd les deux points. Quand il n’est pas mortel on perd un point et il ne reste à ce chauffeur qu’une seule chance.Notre malheur, le malheur de tous les Sénégalais, c’est d’avoir un Etat politique. La patrie et non le parti, en réalité, c’est ce qui peut nous sauver, quand ce n’est pas un simple slogan.

 On cherche des solutions par le permis à point pour préserver la vie des usagers de la route, des chauffeurs osent lever le ton en paralysant le transport. Ce qu’il fallait faire, c’est les encourager à paralyser le pays autant qu’ils peuvent. Il fallait profiter de cette grève pour fragiliser le syndicat en menaçant d’ôter de la circulation les grévistes. Mais hélas ! L’Etat à cédé et s’est affaibli. Des enfants de l’élémentaire payent plus cher l’inscription que les étudiants, on veut mettre fin à cela, des politiques montent les étudiants pour dire non, aux fins de cultiver des thèmes de campagne ! Un Sénégalais veut révolutionner le transport en ôtant de la circulation les cercueils roulants pour mettre des bus de luxe, on lui interdit ce droit !

 On veut reloger des sinistrés des inondations, des victimes se permettent de choisir où il faut aller et on les soutient ! Des entreprises de presse qui refusent de payer la fiscalité, on leur rappelle leur devoir, elles se cabrent et menacent. On lutte contre l’occupation de la voie publique en déguerpissant les marchands ambulants, des gens s’opposent à un tel projet de gestion de l’environnement et de la sécurité des populations. Catastrophe !C’est la fermeté qui gouverne.

 Il nous faut un despote éclairé pour museler les Sénégalais. Le dialogue, la concertation, sont inutiles dans certains contextes. La politique fondée sur la démocratie appartient aux peuples mûrs. Nous avons encore des jungles humaines qu’il faut domestiquer non avec la carotte mais avec le bâton.

Paul Faye Correspondant   de seneweb à Sédhiou et environ 

Auteur: Paul Faye Correspondant de seneweb à Sédhiou
Publié le: Samedi 24 Août 2013

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