La population sénégalaise, passée de 2 millions 750.000 habitants en 1950 à 13 millions 71.1597 habitants en 2009, a été multipliée par 4 en 60 ans et reste dominée par sa frange extrêmement jeune, selon une source spécialisée consultée par kanal150.
«Statistiques Mondiales», la source en question, précise dans le même temps que 42,2% des Sénégalais ont moins de 15 ans, une situation liée à la «persistance d’une fécondité élevée alors que la mortalité dans le même temps, commence à reculer», note le démographe Mohamed Sall.
La même source rapporte que l’indice synthétique de fécondités’établit à 4,95 enfants par femme, avant de relever que l’extrêmejeunesse de la population sénégalaise constitue une lourde charge pour l’Etat en terme « d’investissement démographique ».
Cette situation est également de nature à provoquer des troublessociaux, si les besoins de cette population ne sont pas pris encompte, selon Landing Savané, statisticien, spécialiste des questions de population.
Pour M. Savané, cet accroissement rapide de la populationsénégalaise, à l’instar de tous les pays du Sud engagés dans une «transition démographique », est « extraordinaire mais pas exceptionnel ».
Il a relevé que cette dynamique s’inscrit dans l’ordre normal deschoses et peut être un atout parce que permettant « le renouvellement des générations ». En revanche, elle peut aussi être source de difficultés pour l’Etat.
La jeunesse de la population impose en effet à l’Etat desresponsabilités plus grandes sur les plans de l’éducation, de l’emploiet de la santé notamment, d’autant que «la population à charge estimportante », observe Landing Savané.
Au plan de l’éducation par exemple, poursuit Savané, la disparitiondes internats dans les écoles publiques et la privatisation continuedu secteur compliquent les besoins de cette jeunesse.
De plus, le manque «d’emplois, surtout salariés dans le secteurformel, entraîne un niveau de chômage et de sous-emploi extrêmement élevé». Ce qui, en définitive, provoque «un mécontentement», analyse-t-il en évoquant «le problème des banlieues» qui relève selon lui de «phénomènes cumulatifs».
L’accroissement rapide de la population provoque par ailleurs uneimportante migration «des jeunes vers les villes», l’accélération del’urbanisation et l’exode rural. « D’où le développement desbanlieues avec tout le potentiel de crise qu’elles drainent», déduitM. Savané.
Ces migrations concernent aussi bien des personnes scolarisées que non scolarisées en quête soit d’«emplois rémunérateurs », soit«d’opportunités de formation », précise-t-il. D’ailleurs, le problèmed’urbanisation lui-même est lié au problème de la scolarisation dansune certaine mesure, constate le spécialiste.
«Les gens savent que les emplois rémunérateurs sont dans les villes et les jeunes ont tendance à aller vers les villes pour chercher emplois ou opportunités de formation, argumente Savané. Mieux, en ville, les chances de régler ses problèmes de santé sont plus grands ».
Commentaires (0)
Participer à la Discussion
Règles de la communauté :
💡 Astuce : Utilisez des emojis depuis votre téléphone ou le module emoji ci-dessous. Cliquez sur GIF pour ajouter un GIF animé. Collez un lien X/Twitter ou TikTok pour l'afficher automatiquement.