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Un match, deux buts et une mauvaise foi !

Auteur: Balla DIEYE

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Au Panthéon des imbéciles certains de nos compatriotes ont cru bon d’élire domicile et d’y continuer la compétition. Il aura fallu d’un match de Football pour nous rappeler qu’il n’est de grandeur définitivement acquise. Au-delà des actes d’une rare idiotie posés par  les « supporters » présents au stade, la réaction des commentateurs, médias et pseudo  experts, atteint au moins le même degré de connerie.
 
C’est donc un échec  pour une équipe qui, hormis ses élucubrations de 2002, certes forts plaisantes, a un palmarès totalement vierge, de perdre contre la meilleure équipe africaine de ces 10 dernières années. De deux chose l’une : soit nous avons une très haute opinion de nous même, soit nous avons perdu tout sens de la réalité.
 
Les dirigeants, notamment l’état du Sénégal, endosse l’entière responsabilité du contexte qui a pesé sur  ce match. Quand on dirige un pays on est sensé avoir les pieds sur terre. Il était du devoir de l’état de prévoir la probable et logique élimination du Sénégal par la Côte d’ Ivoire et par conséquent de décrisper le contexte en préparant la population à la réalité. Il va de soi qu’il ne s’agit pas d’aller à la télévision pour faire la leçon aux gens mais plutôt d’utiliser les réseaux et relais médiatiques, pas forcément officiels, indispensables à tout état organisé, pour désamorcer la situation. Mais à force de vouloir diluer les frustrations des populations dans des passions sportives, on finit par récolter ce genre de situation.
 
La presse n’a pas été en reste dans cette histoire. Avec ses experts du dimanche, elle a contribué à entretenir l’illusion d’une qualification face à la CI sans à aucun moment retourner à ses fondamentaux, les faits. Une analyse même sommaire des faits aurait permis, à défaut d’éviter ce qui s’est passé, d’apporter de la nuance dans l’approche et l’appréhension de ce match.
 
Hélas elle a préféré rejoindre le Panthéon sus-cité et cela, même dans l’analyse de ce qui s’est passé après le match. L’exemple le plus patent est l’édito de YAKHAM MBAYE qui réclame rien de moins que la guillotine pour le président de la fédération et ses ouailles. Est-ce de l’ignorance ou de la simple malhonnêteté intellectuelle   que de juger l’action d’une fédération à l’aune d’un match internationale dont l’issue laissait peu de doute ? Il s’agit plutôt d’une attitude lâche, propre à la meute.  Cette meute médiatique  qui veut que des têtes tombent, qui se nourrit du populisme ; Cette meute là qui livre en pâture une poignée d’hommes à la vindicte populaire pour soulager une frustration à laquelle ils ne sont pas complètement étrangers.
 
Depuis 2004 le football sénégalais fonctionne ainsi : une campagne de qualification ou une phase finale de compétition, un échec réel ou supposé,  puis un changement d’entraineur ou d’équipe dirigeante de la fédération. Il faudra se rendre à l’évidence et assumer le fait que nous sommes une petite équipe de football malgré les talents individuels dont nous disposons. Il faut être réellement profane en à la matière pour croire que l’addition de talents suffit à faire une équipe.
 
Si on veut espérer revivre les émotions de 2002, il faudra absolument se départir des fantômes de cette époque là. Il est navrant qu’après des évènements de cette gravité, la parole soit donnée à une ancienne gloire doté de deux neurones qui cherchent à s’échapper de son cerveau psychiquement atteint, pour qu’il se vante d’être à l’origine de l’élimination invoquant des raisons mystiques. Il faudra quand même que la science se penche un jour sur la fascination qu’El Hadji Diouf, puisse que c’est de lui qu’il s’agit,  déclenche même sur les esprits sensés être d’un certain niveau. Si le talent se suffisait à lui-même, il n’aurait pas fait la piètre carrière qu’est la sienne. Il peut toujours vivre sur ses souvenirs de 2002 et certains illuminés avec.  C’est à se demander  c’est quoi le plus grave, réclamer une place en équipe nationale alors qu’on se bat dans bas fonds de la deuxième division anglaise et qu’on est âgé de plus de 40 ans ou d’être soutenu dans cette exigence par une horde de crétins.
 
N’allons pas chercher des fausses excuses. Ce qui s’est passé est bien sénégalais. C’est une pratique bien de chez nous cette façon de nous mentir. C’est sénégalais que  de situer les responsabilités chez les autres.  C’est bien sénégalais que de se sentir supérieur aux autres nations africaines. L’incivisme est un constat au quotidien. Le manque de respect pour les biens publics est un sport national. Alors brûlez tous ceux que vous voudrez. Virez Koto et faites en un indigne parce qu’il refuse de démissionner alors qu’hier encore vous exigiez de la place pour l’expertise locale. Virez Augustin Senghor et faites en un pestiféré alors qu’hier encore vous le félicitiez pour la performance des olympiques. Changez de ministre si cela vous chante. Le problème est et restera le même que celui du pays tout entier : la discipline.
Auteur: Balla DIEYE
Publié le: Lundi 15 Octobre 2012

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