On ne connaît pas leur nombre avec précision. Ils sont des dizaines, des centaines, qui sait, des milliers de mendiants à occuper les grandes artères de la capitale sénégalaise. Leur activité ? La mendicité. Jeunes et moins jeunes, seuls ou accompagnés, en famille ou en solitaire, ils interpellent, supplient les passants dans une mendicité qui se veut agressive à bien des égards. Dakar a fini par s’accommoder de "ses" mendiants venus d’ailleurs.

On les trouve tout au début de l’Avenue Bourguiba, vers Castors, sur l’Avenue Cheikh Anta Diop, près de l’université de Dakar, l’hôpital Abassa Ndao ou encore à Colobane. La plupart d’entre eux viennent de pays limitrophes du Sénégal, de la Guinée en particulier. Sans attache ni logement ni travail, leur présence dans les rues de la Dakar n’est pas fortuite. Elle encombre. S’ils font la manche pour leur survie, certains d’entre eux sont victimes d’exploitation par des adultes qui font émigrer des enfants qu’ils « enrôlent » dans l’armée des mendiants, devenus partie intégrante du décor de la capitale sénégalaise.

Le président Macky Sall, lors de son intervention après le drame qui a coûté la vie dimanche à neuf enfants dans le quartier de la Médina à Dakar, a annoncé le rapatriement vers leurs pays d’origine des enfants entrés de manière illégale sur le territoire sénégalais. Une mesure salutaire qui devrait en partie débarrasser la capitale de ses mendiants, un véritable fléau que l’autorité a laissé perdurer.

Deux Sénégalais et un Guinéen, tous des « maîtres coraniques » ont été placés en garde-à-vue pour avoir été les principaux responsables du drame qui a occasionné la mort de neuf enfants. Le Bissau-guinéen « était chargé de ‘recruter’ des enfants dans sa localité d’origine pour les acheminer au Sénégal, précisément à Dakar où sous la couverture de l’enseignement coranique, ils les faisaient travailler », mentionne Libération quotidien dans son édition du jour. Seneweb a répertorié certains points stratégiques de la capitale où pullulent ces mendiants venus d’ailleurs.