Si la prison de Rebeuss était un véhicule, elle aurait eu deux vitesses, pense l’Obs. Une pour les Very important personality (Vip), traités comme des seigneurs, avec toutes les commodités : chambres disposant de lits en fer, équipés de matelas, de toilettes intérieures et de plafonniers (ventilateurs). Il y a même un compartiment qui disposerait d’un manguier, sorte d’arbre à palabres pour permettre aux Vip de se donner un bon bol d’air frais.

Pendant ce temps, d’autres détenus de droit commun sont condamnés à se partager les misères de la touffeur de Rebeuss et la promiscuité dans des chambres remplies à ras bord.

Seydi Gassama, représentant Amnesty international Sénégal, note qu’en droit international, il est interdit de mettre ensemble des hommes et des femmes, des prévenus et des personnes déjà condamnées, il est interdit également de mettre ensemble des prisonniers politiques et des prisonniers de droit commun. Toutefois, il note que ceux qui ont détourné ne sont pas des détenus politiques. On doit les mettre dans des prisons comme tous les autres détenus, s’ils n’ont pas des problèmes de santé.

Saliou Ndiaye, responsable de la communication de l’administration pénitentiaire, déclare dans l’Obs  qu’ «il n’y a pas de distinguo entre les détenus. «Il y a juste des gens qui sont condamnés et d’autres qui sont en détention provisoire, maintenant à dire qu’il y a des délinquants Vip et d’autres qui ne le sont pas, c’est un discours qui n’existe pas dans le langage de l’administration pénitentiaire. Il n’y a pas de deux vitesses dans l’administration pénitentiaire», dit-il.