Un internaute célèbre au Bénin pour ses critiques acerbes contre le président Patrice Talon a été emprisonné mardi en attendant l'ouverture de son procès en octobre, selon des sources judiciaires.
Steve Amoussou, connu sous le pseudonyme de "Frère Hounvi", a été présenté mardi à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Cotonou "puis déposé en prison" pour "provocation à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie électronique", ont indiqué plusieurs sources judiciaires à l'AFP.
Très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook baptisée "Frère Hounvi média de combat" qui comptabilise 75.000 abonnés, Steve Amoussou multipliait les critiques en ligne contre le chef de l'Etat béninois et vivait au Togo depuis plusieurs années.
Autoproclamé "opposant sans peur", il n'est officiellement membre d'aucun parti parti politique.
Selon son avocat, Aboubakar Baparapé, l'internaute "a été enlevé, dans la nuit du lundi 12 août 2024, dans la banlieue de Lomé par des individus non identifiés".
"Il a été ensuite été amené au Bénin et se trouve aux mains de la police", avait déclaré son avocat lors d'une conférence de presse deux jours après son arrestation.
Lundi, des députés et de nombreuses personnalités de l'opposition se sont rassemblés autour de la Criet, une juridiction d'exception qui a souvent condamné des opposants à de lourdes peines pour leur soutien à "Frère Hounvi".
Ils ont ensuite été dispersés par la police qui a mis en place un cordon de sécurité autour de la Cour.
Selon Renaud Agbodjo, avocat au barreau du Bénin, connu pour sa défense de Reckya Madougou et Joel Aïvo, deux opposants condamnés à de lourdes peines, "ceux qui l'ont enlevé ne se sont pas présentés à lui, ne lui ont pas présenté un mandat d'arrêt, et encore moins décliné leur identité".
Dimanche, un collectif de partis d'opposition a tenu une conférence de presse contre l'interpellation du chroniqueur.
"Steve Amoussou n'est ni délinquant ni cybercriminel, mais son seul crime est sa pugnacité à mettre en exergue les dérives du régime", avait déploré Guy Mitopkè, un des responsables du principal parti d'opposition les Démocrates.
Avant d'être déféré en prison, M. Amoussou était gardé à vue dans les locaux de la brigade économique et financière.
Son procès s'ouvrira le 7 octobre.
2 Commentaires
Marley Bob
En Août, 2024 (17:37 PM)Participer à la Discussion