Mardi dernier, la police portugaise a saisi à l’aéroport de Lisbonne 353 passeports bissau-guinéens portés par un homme qui se présentait comme un émissaire du pays. Entretemps, le président Umaro Sissoco Embalo est intervenu pour lever tout doute sur l’authenticité de ces documents.
À l’en croire, ces passeports ont bel et bien été envoyés par son gouvernement à Lisbonne, mais de manière informelle. Ils n’ont pas été accompagnés d’une déclaration officielle de la Direction générale des services consulaires du ministère des Affaires étrangères.
Bissau mécontent
Malgré cette mise au point, le Portugal tarde toujours à restituer les passeports. Ce lundi 26 mai, le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères Carlos Pinto Pereira a organisé une conférence de presse, pour exprimer « le mécontentement » de son pays face à la manière dont la police portugaise a géré la situation.
Selon lui, elle a laissé croire que ces documents étaient faux. « Les passeports ont été officiellement délivrés par les autorités compétentes, avec l’autorisation du gouvernement, et ont été acheminés au Portugal avec l’autorisation du gouvernement. La police n’avait aucune raison de divulguer l’information dans les termes utilisés par les médias, donnant l’impression que les passeports étaient faux et que le gouvernement bissau-guinéen était impliqué… » a fustigé M. Pereira.
« Si la période du pèlerinage se termine, ils ne peuvent plus être utilisés »
Un peu plus loin, il informe que ces documents sont destinés aux pèlerins de La Mecque, et presse le Portugal de les restituer. « Les passeports ont été délivrés pour que les gens se rendent à la Mecque. Si la période du pèlerinage se termine, ils ne peuvent plus être utilisés. Ils ne sont utiles et ne causeront pas de dommages matériels graves à la Guinée-Bissau que s’ils sont immédiatement restitués » a prévenu l’autorité.
Il faut dire que les passeports en question sont des passeports de "courtoisie" que l’État bissau-guinéen délivre aux pèlerins. À leur retour de La Mecque, ils sont tenus de les restituer au gouvernement qui les détruit.
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