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Afrique

Gaz lacrymogène, pneus brûlés et vive tension au Kenya

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La police kényane disperse les manifestants dans le bidonville de Mathare à Nairobi, le 9 août 2017 CARL DE SOUZA / AFP

En voyant depuis une passerelle surplombant une autoroute la police anti-émeute kényane se livrer au jeu du chat et de la souris avec des manifestants armés de bâtons dans les rues de Kisumu (ouest), Dickson Otieno a pensé en lui-même: "Pas de ça une nouvelle fois".

Dix ans plus tôt, cette ville avait été ravagée par les violences, après la contestation du résultat de l'élection présidentielle de décembre 2007 par l'opposition. A peine 24 heures après le scrutin de mardi, beaucoup de gens craignent que l'histoire ne se répète.

"Ils ne devraient pas faire ça", regrette Otieno, en parlant des manifestants qui brûlent des pneus et entonnent des slogans hostiles au pouvoir dans les rues.

Malgré un énorme déploiement sécuritaire et des appels au calme lancés par les responsables politiques, des violences ont éclaté par endroits, après la contestation des résultats provisoires par Raila Odinga, le principal candidat d'opposition à l'élection présidentielle.

Dès l'aube mercredi matin, des supporteurs de M. Odinga, furieux, se sont réunis par petits groupes aux coins des rues à Kisumu, un fief de l'opposition, majoritairement d'ethnie luo, pour discuter des premiers résultats et des accusations de fraudes.

"Quelque chose se mijote", estimait Steven Okeda, un instituteur de 37 ans. "Ce que nous disons, c'est qu'Uhuru Kenyatta a volé l'élection et que nous ne l'accepterons pas."

La Commission électorale (IEBC) a publié mercredi à la mi-journée les résultats transmis électroniquement par plus de 96% des bureaux de vote, créditant M. Kenyatta de 54,36% des suffrages, contre 44,76% pour M. Odinga, sur un total de 14,6 millions de votes comptabilisés. Ces résultats provisoires doivent encore être validés sur la foi des procès-verbaux des bureaux de vote.

Le vétéran de la politique kényane, 72 ans, a dénoncé une "fraude monumentale", estimant que les résultats provisoires avaient été manipulés par des hackers.

Avant même la fin de la matinée, la tension était montée dans le quartier de Kondele à Kisumu, comme dans le bidonville de Mathare à Nairobi.

'Pourquoi faites-vous ça?'

Ces deux quartiers avaient été le lieu de violences terribles en 2007-2008, quand la réélection controversée du président Mwai Kibaki avait débouché sur deux mois de violences politico-ethniques et de répression policière, ayant fait 1.100 morts et plus de 600.000 déplacés.

Dans les deux endroits, les manifestants chantaient mercredi "Pas de Raila, pas de paix", leur cri de ralliement lors des élections de 2007 et de 2013, dont M. Odinga avait déjà contesté les résultats.

A Kisumu, un hélicoptère de police survolait la scène, pendant que des policiers anti-émeute, armés de bâtons, de boucliers et de fusils déployaient deux camions à incendie pour éteindre les feux.

"Si Raila n'est pas président, nous ne pouvons pas avoir la paix", a déclaré à l'AFP un manifestant avant que la foule ne soit momentanément dispersée par les gaz lacrymogènes.

Les violences ont été plus graves encore à Mathare, un bidonville de Nairobi, où des sources policières ont confirmé à l'AFP que deux manifestants avaient été tués par la police.

Un photographe de l'AFP a vu le cadavre de l'une des deux victimes, touchée par balle à la tête. Plusieurs témoins interrogés sur place par l'AFP ont confirmé que le jeune homme avait été abattu par la police.

"Vous êtes Kényans, pourquoi faites-vous ça?", ont crié les manifestants à l'égard des policiers présents sur place, pendant que la mère de la victime tentait de les empêcher d'emporter la dépouille.

Pour Dickson Otieno, 30 ans, ces manifestations violentes sont inutiles. Même s'il considère que l'élection a été truquée, il estime que les Kényans ne devraient pas être les victimes de l'inconséquence de leurs dirigeants: "Le problème, c'est entre Uhuru et Raila et ça ne devrait pas affecter les gens ordinaires".



1 Commentaires

  1. Auteur

    Afrik A Mal

    En Août, 2017 (13:28 PM)
    CHEUY L AFRIQUE NOS PRESIDENTS DOIVENT AVOIR PITIE DES POPULATION GNOUNE DAL NI REK



    QUAND UN AFRICAIN ARRIVE AU POUVOIR IL FERA TOUS POUR S Y ACCROCHER IL SERA MEME PRET A SACRIFIER DES CENTAINES DE VIES HUMAINE JUSTE POUR LE POUVOIR C EST GRAVE+

    EN PLUS LES CHEFS D ETAT AFRICAINS SERONT LES DERNIERS A DENONCER CE GENRE DE PRATIQUE PARCE QU ILS SONT TOUS PAREILLE PERSONNE POUR RACHETER L AUTRE CE SERA ENCOR UNE FOIS LES EUROPEEN QUI VONT DEBARQUER POUR ENCOR AIDER L AFRIQUE C EST VRAIMENT PITOYABLE ARRETER DE MASSACRER VOS POPULATION BATTEZ VOUS POUR ELLES NE PROFITEZ PAS DU PEUPLE POUR VOUIS ENRICHIR ET LES REDUIRE A NEANT PAR LA SUITE IL EST TEMPS QUE TOUT CA CESSE ON EST FATIGUE LE CONTINENT NE SE DEVELOPERA JAMAIS AVEC CE GENRE DE PRATIQUE DES QU ON DIT ELECTION LE POUVOIR EN PLACE VA TOUT METTRE EN OEUVRE POUR FRAUDER ET IMPOSER SA LOI RESPECTER UN PEU VOS POPULATIONS MERDEEEEEE YEN A MARRE A LA FIN
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