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Afrique

L’Afrique face à son décollage économique

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L’Afrique face à son décollage économique
L’Afrique est désormais présentée comme le continent du décollage économique, le réservoir démographique et énergétique de demain. Un « afroptimisme » forgé au gré des rapports stratégiques, études prospectives et articles enthousiastes qui exhortent politiques et entreprises à se tourner vers le continent noir.??

Mais ce développement est-il durable, et saura-t-il bénéficier aux milliers de pauvres qui peuplent encore l’Afrique ? C’est la question que pose Sylvie Brunel, géographe, économiste, spécialiste des questions de développement et ancienne présidente d’Action contre la faim.

L’Afrique est-t-elle si bien partie ?, cet ouvrage, qu’elle définit comme un « cri d’alarme », est aussi catégorique que l’opus de l’agronome René Dumont, L’Afrique Noire est mal partie, publié en 1962, et qui percevait, derrière l’euphorie des indépendances, les premières turpitudes des Etats africains. La géographe prend à rebours les arguments des optimistes. ?

L’Afrique connaît depuis 2000 un taux de croissance supérieur à 5 %. A ce chiffre, elle en oppose d’autres : un tiers des pauvres de la planète vit en Afrique subsaharienne contre un cinquième en 1990, et l’Afrique ne représente que 1,6 % du produit intérieur brut mondial. Et elle rappelle que la croissance repose sur une série de mannes (pétrole, potassium, etc.) peu pourvoyeuse d’emplois. « La croissance, ce n’est pas le développement », résume-t-elle.

Les Africains constitueront en 2050 un marché de 2,5 milliards de consommateurs, le premier mondial. Mais l’explosion démographique africaine est décrite comme une arme à double tranchant : plutôt que de se contenter d’adopter les habitudes consuméristes de la classe moyenne, la jeunesse africaine pourrait « propager une révolution interne » comme c’est le cas aujourd’hui dans certains pays du Sahel.

En cause, les inégalités qui se creusent et les gouvernements qui, faute de bien répartir l’immense manne des investissements chinois, français et américains, et les 50 milliards de dollars d’aides publiques annuels, renforcent l’instabilité.

Malgré ce constat alarmiste, des certitudes : l’Afrique est riche, et il n’y a aucune raison que cela ne profite pas au plus grand nombre.? Dans son épilogue, la géographe cite la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma : « Il faut trouver des solutions africaines aux problèmes africains. »?

Ce sont les Etats qui détiendraient alors la clé du développement, et non les ONG étrangères ou les partenaires extérieurs. A l’image de ce qui se fait en Ethiopie ou au Rwanda, les gouvernements doivent s’appuyer sur leurs communautés rurales jusqu’à présent négligées. Elles seront alors le moteur du décollage durable de l’Afrique, car elles représentent deux tiers de la population et pourraient, grâce à une bonne gestion gouvernementale, rentabiliser les 60 % de terres arables mondiales non exploitées.


3 Commentaires

  1. Auteur

    Yugo

    En Novembre, 2014 (04:44 AM)
    quelques unes des solutions :il faut que les africains controlent leurs economies.certe on a besoin des investissements etrangers mais dans le domaine du commerce on a pas besoins que des etrangers surtout asiatiques viennent prendre le commerce aux africains.non seulement cela detruit des emplois locaux mais qui controle le commerce aujourd'hui controlera l'industrie et l'immoblier demain.l'inde protege ses commercants face a la concurence etrangere mais ses ressortissants concurencent les autres dans leur propre pays.on a pas besoin de ces multinationales qui viennent acheter de grandes surfaces de terre car cela aboutira demain a faire des africains de simple consommateurs.que les secteurs clefs de nos economies soient entre les mains des africains.detruire cette mainmise francaise de nos economies(mafia francafrique en afrique francophone).proteger l'agriculture et les cotes africaines.etc..malheureusement nos elites francophones sont tellement penetres par franmationerie,la corruption de la mafia francafrique qu'il faudra que les peuples se liberent de cette classe d'elite d'abord.
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  2. Auteur

    Lecteur

    En Novembre, 2014 (07:06 AM)


    Societe « Le Nombre Des Pauvres Au Sénégal Passe De 5,7 Millions En 2008 à 6,3 Millions En 2012» ( Oxfam)

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    Auteur

    Pharoah

    En Novembre, 2014 (19:37 PM)
    Comment se développer quand la moitié de la population est analphabête ? comment se développer quand les études scientifiques sont peu suivies ? comment se développer quand les routes et chemins de fer sont pratiquement inexistant ou pas entretenu ? comment se développer quand la religion majoritaire dans l'Afrique subsaharienne - l'Islam - maintient les populations dans un fatalisme mortel ! comment se développer quand la valeur travail n'est pas reconnue ? comment se développer quand la classe politique n'a aucun sens pratique du développement ?
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