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La Centrafrique est-elle condamnée à la perfusion?

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La Centrafrique est-elle condamnée à la perfusion?
Une délégation de l'Union Européenne (UE) a annoncé vendredi l'octroi d'une aide supplémentaire de 80 millions d'euros à la Centrafrique, lors d'une audience au palais présidentiel à Bangui avec la présidente de transition Catherine Samba Panza. La situation économique dans le pays est préoccupante. "Nous n’avons pas de honte à dire que nous avons besoin d’être accompagnés." Au palais présidentiel de Bangui, la présidente de transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a remercié vendredi ses bailleurs de fond pour leur "apport inestimable". Elle venait de recevoir une délégation européenne, menée notamment par le ministre français du Développement, pour faire le point sur le versement du plan de 500 millions de dollars (360 millions d’euros) promis en janvier par l’Union européenne. Le commissaire au Développement, Andris Piebalgs, a profité de ce déplacement pour annoncer 80 millions d’euros d’aides supplémentaires.

Les fonds répondent à des urgences humanitaires mais aussi de développement. Les enjeux sont énormes. Plus de trois mois après le début de l’opération Sangaris, à l’exception de Bangui encore troublé par des règlements de comptes, la sécurité n’est pas revenue dans le reste du pays. Le diagnostic de catastrophe humanitaire est avéré avec près de 300.000 personnes qui auraient fui le pays et plus de 800.000 déplacés. Une crise alimentaire de grande ampleur menace. L’État centrafricain est à reconstruire. Les recettes sont introuvables. Les salaires des fonctionnaires ont été versés en mars pour la première fois depuis cinq mois par le Congo Brazzaville.
Relancer l’économie sans les musulmans?

Les autres pays de la région puis la communauté internationale devraient prendre le relais. "Il faut évidemment aider les Centrafricains à remettre en place les circuits financiers", assure Pascal Canfin, qui promet des "mécanismes de contrôle" sur l’aide distribuée – 35 millions d’euros pour ce qui concerne la France. Le commissaire Andris Piebalgs résume : "La Commission européenne dépensera au total 400 millions d’euros pour la Centrafrique. Les prévisions 2008-2013 étaient de 200 à 250 millions d’euros. C’est une bonne raison pour faire de la coopération : une crise nous coûte beaucoup plus cher".

Mais n’est-il pas trop tard? Le départ des musulmans du pays qui a suivi l’intervention française est au coeur du problème. Leur part dans la population centrafricaine est passée en quelques mois de 15 à 2%. "Comment relancer l’économie sans cette minorité qui est un rouage essentiel de l’économie centrafricaine?", s’interroge Jacques Seurt, conseiller à l’Organisation internationale pour les migrations. À Bangui, cette absence est lourde de conséquences : les commerces habituellement tenus par les musulmans de la ville n’ont pas rouvert, aggravant un peu plus le problème d’approvisionnement. La Centrafrique peut-elle faire sans eux? "C’est la grande inconnue", dit-on à l’ambassade de France à Bangui. "Nous ne voulons pas rester infiniment dans la dépendance. Pour que ça change, il nous faut de nouvelles autorités légitimes", souhaite Célestin N’Zala, président d’Avocats sans frontières en Centrafrique. Des élections législatives devant permettre d’accélérer la transition sont attendues, au mieux, pour février 2015.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Réaliste

    En Mars, 2014 (13:33 PM)
    La Centrafrique doit devenir temporairement un état associé de la République Française comme Porto Rico pour les USA ou la Micronésie.

    La constitution Française le permet de même que la résolution 1541 (XV) des Nations unies.

    La Centrafrique délèguera ainsi ses fonctions régaliennes à la France qui se chargera de construire un État solide, fiscalement autonome pendant une durée définie et sous contrôle de l'ONU.

    Sans ça il faudra une mission de 40 ans au moins pour bâtir quelque chose avec tout le retard que le pays prendra. Il faut corriger les ratés de la décolonisation surtout que la France a une responsabilité passée dans l'affaire Bokassa.



    La Centrafrique n'est pas le Mali, il n'y a jamais eu d'État réel en Centrafrique depuis 53 ans, la communauté internationale a laissé trainer sans rien faire. La seule structure concrète en Centrafrique sont les antibalakas qui ne sont pas des milices chrétiennes à l'origine mais une force de sécurité informelle et multireligieuse. Ce n'est que récemment que les antibalakas sont devenus une milice chrétienne.
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