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Laurent Gbagbo : les détails de son retour en Côte d’Ivoire

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Laurent Gbagbo : les détails de son retour en Côte d’Ivoire
Si l’ancien président doit rentrer à Abidjan le 17 juin, les modalités de son retour ne sont pas encore fixées. Accueil, logement, indemnités… Jeune Afrique fait le point sur les négociations.

Cette fois, les choses se précisent. Après des semaines de spéculations et de rumeurs, une date pour le retour de Laurent Gbagbo à Abidjan est désormais fixée : le 17 juin. Comme souvent, c’est par la voix de son bras droit à Abidjan et secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) pro-Gbagbo que l’ancien président a fait passer le message. « Le 17 juin, Laurent Gbagbo foulera le sol de ses ancêtres, la Côte d’Ivoire », a déclaré Assoa Adou lors d’une cérémonie le 31 mai, jour des 76 ans de son mentor.

Selon nos informations, les tractations sur les modalités concrètes du retour du « Woody de Mama » sont toujours en cours entre les deux camps. Une fois rentré, à priori à bord d’un vol commercial depuis Bruxelles, Laurent Gbagbo bénéficiera des différents avantages liés à son statut d’ancien chef d’État.

« Nous lui avons donné des garanties »

Outre la mise à sa disposition d’une équipe de sécurité, d’un cabinet et d’un personnel de maison, il touchera chaque mois environ 17 millions de francs CFA [25 900 euros] d’allocation viagère et d’indemnités mensuelles pour ses frais de logement, de carburant et de téléphone. Contrairement à ce qui a été un temps envisagé, il ne résidera pas chez sa seconde épouse, Nady Bamba, mais il occupera une villa à Abidjan que l’État ne lui fournira pas.

Lors des discussions sur la sécurité de Laurent Gbagbo, les autorités se sont étonnées des demandes de son entourage qui souhaitait par exemple qu’il bénéficie d’une garde conséquente et de pick-up équipés d’un système anti-aérien. Elles s’y sont opposées, se limitant au strict respect de la loi.

Parmi les points toujours en négociation : le paiement, ou non, des dix années d’arriérés pour ses confortables émoluments d’ancien président de la République. Soit, si on compte dix ans d’ancienneté, une ardoise de plus de 3,1 millions d’euros. En parallèle, Laurent Gbagbo devrait également lancer une procédure de demande de dommages et intérêts auprès de la Cour pénale internationale (CPI).

Autre dossier sensible : la condamnation de l’ancien président à vingt ans de prison par la justice ivoirienne dans l’affaire dite du « casse » de la BCEAO. Une grâce présidentielle ou une amnistie sont toujours à l’étude à la présidence. Mais, là encore, rien n’a été tranché. « Nous lui avons donné des garanties sur cette affaire. Maintenant il faut voir qu’elle forme cela pourrait prendre, soit une grâce, soit une amnistie. En tout cas, il a reçu l’assurance qu’il ne sera pas arrêté », glisse un collaborateur d’Alassane Ouattara.

Risques de débordement

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, ce retour de Gbagbo suscite autant d’enthousiasme que de craintes sur les bords de la lagune Ébrié. Ses partisans, qui l’attendent de pied ferme depuis son acquittement définitif par la CPI, le 31 mars, ont déjà confectionné des pagnes à son effigie et se préparent à lui réserver un accueil « triomphal ».

Dans les rangs du pouvoir, l’excitation est nettement moins palpable, entre la perspective de voir leur ancien rival accueilli en héros par des milliers de personnes et les risques de débordement, voire d’affrontements… Ces derniers jours, plusieurs lieutenants d’Alassane Ouattara, à l’instar d’Adama Bictogo, ont appelé Gbagbo et ses troupes à rester modestes le jour de son retour. Les autorités militent pour que seuls la famille et l’entourage proche soient présents à l’aéroport.

« Laurent Gbagbo a été acquitté et réhabilité. C’est à nous de décider comment nous l’accueillerons, pas au gouvernement. Et nous l’accueillerons triomphalement, comme il se doit », assure George Armand Ouégnin, député et président d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), la plateforme des mouvements pro-Gbagbo.

« Les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011 préparent aussi son arrivée. Il y a déjà eu des manifestations. Les forces de l’ordre ont dû calmer les choses. Imaginez si ces deux groupes s’affrontent. Nous ne voulons plus de crise. C’est pourquoi nous demandons à tous de mesurer leurs propos et d’avoir un langage qui apaise. La réconciliation n’est pas un vain mot. Il faut avoir le comportement qui va avec », rétorque Kandia Camara, la ministre des Affaires étrangères.


1 Commentaires

  1. Auteur

    En Juin, 2021 (11:45 AM)
    "Les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011 préparent aussi son arrivée. Il y a déjà eu des manifestations...." Qui est derrière ces victimes ? Pourquoi manifester pour ternir le retour de quelqu'un qui a été blanchi par la justice ? Ces victimes doivent respecter cette décision de justice. Si elles ne sont pas d'accord, il y a des voies à suivre. 
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