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Afrique

Le Burundi au bord de l’implosion

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Le Burundi au bord de l’implosion

La volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat contrairement à la Constitution qui en fixe la limite à deux mandats successifs, risque de déboucher sur la désintégration alors que le nombre de victimes est sans cesse grandissant.

Décidément, le non-respect des dispositions constitutionnelles constitue depuis quelques années, une menace pour la paix et la stabilité dans plusieurs pays africains. Dans la plupart des cas, il s’agit des manœuvres visant à enlever le verrou constitutionnel de limitation des mandats présidentiels, afin de permettre aux gouvernants en poste, de s’éterniser au pouvoir. Les exemples les plus récents étant le soulèvement populaire qui chassé Blaise Compaoré du pouvoir au Burkina Faso en octobre 2014, mais également, des contestations populaires au Congo et en République démocratique du Congo pour dénoncer la volonté des présidents Dénis Sassou Nguesso et Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de la fin légale de leurs mandats respectifs. 

Malgré des victimes en vie humaines qu’entrainent ces manifestations, comme c’est le cas en RDC, et indépendamment des dégâts matériels que cette situation provoque sur ces économies déjà fragiles, de nombreux dirigeants africains s’entêtent à tripatouiller la Loi fondamentale pour demeurer ad aeternam au pouvoir. Des potentats aidés dans leurs basses manœuvres par des courtisans prêts à tout pour préserver leurs intérêts. On dirait qu’il n’y a en Afrique que les leçons du passé n’inspirent personne puisque c’est effectivement dans cette situation que se trouve le Burundi depuis quelques jours, où la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle du 26 juin 2015 est à l’origine des manifestations populaires meurtrières qui risquent malheureusement d’aboutir à une instabilité sociopolitique et institutionnelle. 

Les germes d’un pré-génocide réunis

En tout état de cause, des actes de pillage récurrents et surtout, le nombre grandissant des morts qui se comptent déjà à plus de dix selon des associations de défense des droits humains, sont révélateurs du danger qui guette ce pays habitué à des putschs, et dont on admirait une certaine stabilité institutionnelle ces dix dernières années. C’est tout naturellement que « la communauté internationale craint que ce mouvement ne débouche sur des violences à grande échelle, dans un pays dont l'histoire politique récente a été marquée par des massacres ethniques et une longue guerre civile 1993-2006 » a relevé le Département d’Etat américain. Les Etats-Unis qui ont d’ailleurs invité les autorités au dialogue sous peine de sanctions. 

Pendant que la police se montre particulièrement violente dans la répression des manifestants, l’armée se montre pour l’instant neutre, ce qui présage peut-être de l’enlisement du conflit, tant il est vrai que la police toute seule ne pourrait contenir la fougue des manifestants. Dans ces conditions, sauf si l’armée rejoignait la police pour réprimer des populations, il n’est pas exclu qu’on arrive à des tentatives de renversement du pouvoir, un inconnu dont personne ne peut prédire l’issue, tant il est vrai que cela pourrait plutôt provoquer un bain de sang. Et c’est tout naturellement que certaines associations de défense des droits humains pensent que des conditions d’un pré-génocide sont réunies, surtout que le pouvoir essaie de surfer entre les communautés ethniques pour passer en force. 

Lorsqu’on sait que le Burundi est quasiment comme le Rwanda voisin avec des populations à dominance Hutu et Tutsi, il n’est pas exclu que les mêmes causes qui ont provoqué le génocide au Rwanda avec environ un million de morts en l’espace de quelques mois, puisent se reproduire sur le voisin. Voilà qui devrait amener la communauté internationale à prendre ses responsabilités au lieu de se cantonner dans des condamnations de principe au risque de vivre un autre holocauste dans une même aire géographique en l’espace de vingt ans. 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2015 (03:52 AM)
    Cher Achille sympa votre article mais avant de le publier il fallait faire davantage de recherches. Lorsque vous parlez de la constitution burundaise elle autorise 2 mandats a la suite d une election au suffrage universel or lors de son 1er mandat en 2005 Nkurunziza n a pas ete elu par le peuple mais plutot par ses representants (le parlement ). C est dans cette faille qu il est en train de s engouffrer actuellement. C est triste qu il veuille le faire en marchant sur des corps.

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