Le Conseil national de transition libyen gagne en reconnaissance internationale

Après quatre mois de soulèvement contre le régime du Mouammar Kadhafi, le Conseil national de transition libyen (CNL) incarne "le visage politique" de l’opposition à la Jammariyah libyenne et gagne des soutiens internationaux, dont le président sénégalais Abdoulaye Wade qui a été un des premiers, en Afrique, à reconnaître cet organe basé à Benghazi.

Le Conseil National de transition Libyen (CNL) est l’instance politique de l’insurrection contre le Colonel Kadhafi. Il a été créé le 5 mars 2011 à Benghazi par les représentants de l’opposition qui s’oppose aux forces du ‘’Guide suprême’’ libyen.

A l’issue de sa première réunion, le CNL s’est déclaré, dans un communiqué de presse, être ‘’le seul représentant du peuple libyen’’ et a souligné qu’il n’est nullement un gouvernement provisoire. Il a également précisé que toutes les délégations diplomatiques libyennes à l’étranger qui se sont ralliées à la révolte étaient considérées comme ses ‘’représentants légitimes’’.

Le Conseil national de transition Libyen siège temporairement à Benghazi, ce jusqu’à la libération de la capitale Tripoli, qu’il envisage pour siège permanent.

Pour ses fondateurs, le CNL est ‘’le visage politique de la révolution’’. Il a pour objectif de coordonner la gestion des villes tombées aux mains des insurgés et se veut un organe d’intérim pour l’après Kadhafi.

Selon son site Internet, ‘’le CNL tire sa légitimité des décisions des Conseils locaux mis en place par "la coalition du 17 février"’’. Son objectif est ‘’d’administrer la Libye au cours de la période intérimaire qui viendra après sa libération complète et la chute du régime oppressif de Mouammar Kadhafi’’. ‘’Le CNL accompagnera le pays vers des élections libres et la mise en place d’une Constitution démocratique pour la Libye.’’

Cependant, aucun véritable gouvernement d’intérim ne sera formé avant que Tripoli ne soit sous le contrôle de l’opposition. ‘’Le Conseil cherchera, de toutes ses forces, à maintenir la paix et la sécurité des villes libérées. Il permettra, également, de planifier et de travailler à la libération des autres villes encore sous le joug du tyran Mouammar Kadhafi et de ses troupes.’’

Le Conseil national de transition libyen est composé de 31 membres représentant les différentes villes et régions de Libye. Certains de ses membres tiennent à garder l’anonymat pour prévenir toute menace sur leurs familles vivant dans les régions sous le contrôle du colonel Kadhafi.

Le chef du CNL n’est autre que l’ancien ministre de la Justice de la Jammariyah libyenne, Moustapha Abdeldjelil. Le régime libyen a, d’ailleurs, promis une récompense d’un demi million de dollars à toute personne qui l’arrêterait et le remettrait aux autorités du régime chancelant du ‘’Guide suprême’’. Le vice-président et porte-parole du Conseil est l’avocat spécialisé dans les droits de l’Homme, Abdelhafez Ghoqa.

Le 5 mars, le CNL a également nommé un ‘’Comité de crise’’ afin d’accélérer le processus les processus de prise de décision. Omar Hariri, l’un des officiers qui avaient participé au coup d’Etat du colonel Kadhafi en septembre 1969 avant d’être arrêté et emprisonné, a été nommé ‘’chef des affaires militaires’’.

Ali Essaoui, ancien ambassadeur en Inde qui a démissionné en février dernier, a été chargé des Affaires étrangères. Mahmoud Djibril, qui a participé avec un groupe d’intellectuels avant la révolte, au projet ‘’Vision libyenne d’établissement d’un Etat démocratique’’, a été nommé chef de ce comité de crise.

Le Conseil national de transition souhaite être reconnu, par une majorité de pays, comme le représentant légitime du peuple libyen. De cette reconnaissance dépend l’aide que pourrait lui apporter la communauté internationale.

Le Sénégal, par la voix de son chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, s’est inscrit dans le concert des nations démocratiques en étant l’un des premiers Etats africains à reconnaître le Conseil national de transition libyen.