Le Fonds de Solidarité pour la Presse malienne : Un levier d’indépendance et de dignité pour les journalistes
Face à la précarité et aux défis multiples qui frappent les journalistes maliens, le lancement du Fonds de Solidarité pour la Presse, le 10 mai 2025, représente un tournant décisif pour la profession. Conçu pour répondre aux besoins urgents de protection sociale et pour renforcer l’indépendance des médias, un mécanisme inédit qui promet de transformer durablement le paysage médiatique malien et d’offrir un avenir plus sécurisé aux acteurs du secteur.
Le 13 mai 2025, la presse malienne a connu un tournant majeur. Le 10 mai, un événement marquant s’est déroulé à la Maison de la presse de Bamako, où a été lancé officiellement le Fonds de Solidarité pour la Presse. Le projet, porté par les professionnels du secteur, vise à offrir un soutien solide et durable aux journalistes, en répondant à la précarité qui gangrène souvent la profession, tout en favorisant une presse libre et indépendante.
L’inauguration du Fonds a été marquée par une cérémonie solennelle, placée sous le haut parrainage d'Issa Arisina Cissé, président du Forum des cadres et notabilités des régions du Nord. L’événement a réuni des personnalités de divers horizons ; journalistes, responsables d’organes de presse, anciens ministres et représentants d’institutions publiques, tous unis pour saluer l’initiative qui incarne un véritable espoir pour la presse malienne.
Bandiougou Danté, président du comité de pilotage de la Maison de la presse, a exprimé sa grande satisfaction et sa fierté de voir naître cet instrument tant attendu. Pour lui, ce fonds est avant tout une reconquête de la dignité des journalistes maliens. En mettant fin à la dépendance des journalistes aux pourboires ou aux pressions extérieures, ce fonds permet de redonner aux professionnels le contrôle sur leur travail et sur leur indépendance.
Bassidiki Touré, président du comité de gestion, a quant à lui détaillé les objectifs principaux du Fonds. Il vise à améliorer la dimension sociale des acteurs de la presse, à offrir des aides d’urgence, des formations, et à permettre un accès à la protection sociale. Le fonds est conçu pour être un levier stratégique permettant de plaider en faveur d’un environnement plus favorable à la presse, tant au niveau national qu’international.
La gouvernance du Fonds repose sur une structure tripartite, composée d’un conseil d’administration, d’un comité de gestion et d’un comité technique. Cette organisation garantit une gestion transparente, responsable et inclusive des ressources, tout en veillant à l’efficacité des actions menées.
Quant au financement, il repose sur une approche de mutualisation, alliant les cotisations des journalistes, les subventions publiques, les dons privés et les recettes générées par des événements culturels. Ce modèle de financement hybride vise à assurer la pérennité du fonds tout en impliquant l’ensemble des acteurs du secteur dans la réussite de l’initiative.
L’initiative arrive à un moment où la presse malienne traverse une période de grandes turbulences ; mutation numérique, crise économique, menaces sur la liberté d’expression, et précarité croissante des journalistes. Le fonds répond directement à ces défis en offrant un soutien concret et structuré aux professionnels du secteur, qu’ils soient journalistes, techniciens ou autres acteurs des médias.
Au-delà de l’assistance immédiate, le fonds incarne une vision à long terme. Il s’agit de redonner à la presse malienne son indépendance, sa dignité et ses moyens de subsistance, tout en transformant le secteur en profondeur pour le rendre plus résilient face aux défis à venir. C’est aussi un moyen d’assurer que les journalistes puissent travailler en toute sécurité, dans le respect des valeurs démocratiques et des normes éthiques.
Un projet de solidarité qui va au-delà de l’aide ponctuelle et constitue un véritable acte fondateur pour le journalisme malien. Il marque la fin d’une ère de fragilité et d’incertitude et ouvre la voie à un avenir où les journalistes pourront exercer leur métier dans des conditions plus dignes et plus respectées. En soutenant la presse à travers ce Fonds, le Mali fait un choix clair ; celui de préserver la liberté d’information et de renforcer le rôle de la presse en tant que pilier de la démocratie.
À travers cette initiative, la presse malienne réaffirme que la solidarité entre journalistes et la collaboration entre les acteurs du secteur sont les clés de la résilience et de la réussite. Comme le soulignent ses créateurs, « la solidarité est une force ». Et cette force commence à se matérialiser dans un projet commun qui changera durablement le visage de la presse au Mali.
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