L'Algérie qualifie ce lundi de "souveraine" sa décision d'expulser 12 agents de l'ambassade de France, dans un contexte de tensions fortes entre Alger et Paris et attaque ouvertement le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
L'Algérie a défendu ce lundi 14 avril au soir sa décision "souveraine" d'expulser 12 agents français, en faisant porter au ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau "la responsabilité entière" de ce regain de tensions entre Alger et Paris.
"Ce ministre, qui excelle dans les barbouzeries à des fins purement personnels, est en manque flagrant de discernement politique", poursuit la diplomatie algérienne, concernant le locataire de la Place Beauvau.
Alger pointe "l'attitude négative" de Bruno Retailleau
Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé que ces 12 personnes avaient été déclarées "personae non grata" en réponse à l'arrestation en France d'un agent consulaire algérien, un "acte indigne" qui est "la conséquence de l'attitude négative, affligeante et constante du ministre de l'Intérieur français vis-à-vis de l'Algérie", a-t-il ajouté.
Trois personnes, dont un agent consulaire algérien, soupçonnées d'être impliquées dans l'enlèvement de l'influenceur Amir Boukhors en avril 2024 ont été mises en examen ce vendredi 11 avril pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
Ces nouvelles tensions entre Paris et Alger interviennent une semaine après la visite dans la capitale algérienne du ministre des Affaires étrangères français. À l'issue de réunions avec son homologue Ahmed Attaf et avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, Jean-Noël Barrot, avait annoncé une "nouvelle phase" des relations franco-algériennes, qui s'étaient dégradées ces derniers mois.
Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient déjà acté fin mars la fin d'une forte crise, qui avait conduit les deux pays au bord de la rupture diplomatique. En cause notamment, le revirement français sur le Sahara occidental, ou encore la détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
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