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Chronique

[Audio] La tête dans les étoiles, les pieds sur terre (Mamoudou Ibra Kane)

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[Audio] La tête dans les étoiles, les pieds sur terre (Mamoudou Ibra Kane)

A ses visiteurs du soir et du jour, le Président Sall confie souvent : « j’ai les pieds sur terre ». Pour un géologue de son état, habitué des réalités du sol et du sous-sol, normal. C’est une question d’équilibre. Cependant le chef de l’Etat n’est pas moins sur un nuage. Il a même la tête dans les étoiles depuis la date historique du 6 février 2022. Champion d’Afrique de football. Un stade Abdoulaye Wade ultra-moderne, un bijou. Une pelouse de Coupe du monde. Un match des légendes. Un spectacle de sons et lumières. Le Sénégal a joué, chanté, dansé et sauté. Un Sénégal joyeux. Et le monde avec lui. Quel Président sur la planète terre bouderait ce plaisir ? Macky Sall surfe sur les nuages. Un parfum d’état de grâce embaume l’atmosphère du Palais avenue Léopold Senghor.

Seulement, ce nouvel état de grâce risque d’être de courte durée. Le jeu ne remplace pas le pain. D’autant plus que la baguette qui coûte déjà cher aux ménages, pourrait encore renchérir jusqu’à 500 francs le kilo. Boulangers et meuniers n’en peuvent plus d’être roulés dans la farine. Ils répètent les alertes contre la flambée des cours du blé et de la farine en raison de la crise russo-ukrainienne. Le pétrole et le gaz ne sont pas en reste. Du coup la mesure appréciable et appréciée du gouvernement sénégalais de baisser les prix du riz, de l’huile et du sucre, pourrait subir les contrecoups d’une spirale de hausses très contagieuse au plan mondial. Telle une pandémie très connue. Ceux qui avaient imprudemment qualifié le Covid-19 de « petit virus chinois » à ses tout premiers signes, l’ont appris à leurs dépens. C’est exactement la même situation avec la guerre en Ukraine. Rien que la menace sur les prix des produits de base justifie amplement le coup de fil de Macky Sall à Vladimir Poutine. Sans compter les autres conséquences désastreuses aux plans économique, diplomatique et sécuritaire. Président du Sénégal dont la diplomatie du non-alignement ne date pas de 2022 et de l’Union africaine à la fois, Sall a la double légitimité d’appeler son homologue russe. Pourquoi pas lui quand on sait que d’autres dirigeants du monde s’adressent à Poutine malgré leur conflit ouvert avec le maître du Kremlin. Entre Dakar et Moscou il n’y a certes pas le « téléphone rouge », mais il y a bien le téléphone, une ligne directe. Quand, dans sa politique du containment (endiguement) à l’égard de Vladimir Poutine, Joe Biden des Etats-Unis parle au chaviste Nicolas Maduro du Venezuela et que pour les mêmes raisons d’America First, le successeur de Trump court-circuite Emmanuel Macron de la France dans l’affaire de la vente de sous-marins à l’Australie, Macky Sall du Sénégal et de l’Afrique ne peut qu’avoir raison de s’entretenir avec le Président russe. Après comme avant tout, c’est une question d’intérêts.

L’école sénégalaise, parlons-en. Elle est otage d’un malentendu qui dure depuis des décennies. A la fois social et sociétal, le quiproquo porte sur la finalité même du système éducatif. Que voulons-nous ? Une école qui éduque ? Qui prépare à la vie ? Qui donne une chance égale à tous ? Une école qui développe ? Si c’est de cela qu’il s’agit, il est évident que le système actuel n’est pas opérant. L’Etat mettra 100 milliards, voire davantage pour satisfaire les revendications salariales des enseignants, et Dieu sait que le bon enseignant mérite tout l’or du pays au regard de la noblesse de son métier. Le ministre de l’Education nationale parle de 100% et de 220% d’augmentation. Là n’est d’ailleurs pas le problème. L’équation qui se pose est pour quel résultat après. Quelle garantie élèves, parents, enseignants et Etat ont, qu’il ne sera pas question, dès la rentrée prochaine encore, d’année scolaire à sauver ? L’école, elle, attendra. A peine les élèves ont-ils repris le chemin des classes que les étudiants de Cheikh Anta Diop empruntent le couloir de la grève ! Pendant ce temps, la nomination d’un Premier ministre chef de Gouvernement, annoncée urbi et orbi par le Président pour après les locales du 23 janvier, est apparemment renvoyée aux calendes sénégalaises. La logique électoraliste l’emporterait sur la nécessité d’une coordination gouvernementale et l’urgence de s’attaquer aux urgences, c’est à dire : les priorités des Sénégalais.
Des soutiens à l’Ecole Publique, école de la République, le Sénégal n’en compte plus que très peu. Posons-nous la question : quel parent dans ce pays amène encore son enfant à cette école-là ? A dire vrai, c’est le règne de l’éducation censitaire. La santé subit le même sort.


9 Commentaires

  1. Auteur

    Citoyen

    En Mars, 2022 (12:41 PM)
    Il est devenu griot de macy sall. il ne fait plus du journalisme. il a perdu toute objectivité.
  2. Auteur

    En Mars, 2022 (12:54 PM)
    tous ce long discours pour ne rien dire. restes honnete et honores ta profession et dit clairement au régime que l'interet des sénégalais passe avant tous, je dis bien tous. ils sont ratrapés par les calculs politiciens surtout sur la nomination du prenier ministre. mais le pire est à venir avec le cout de la vie qui va encore chambouler tous leurs calculs dans quelques mois, conséquence de la guerre en Ukraine. wassalam.

    ils verront que le climat social sera encore surchauffé avec la monté des prix de toutes les denrées et ils perdront la majorité absolue à l'aasemblée nationale après les législatives, ils ne pourront plus lever l'umunité parlementaire d'aucun député et qu'ils ne réussiront jamais à mettre SONKO en prison.

    enfin 2024, les choses étant très limpide, l'idée d'un 3éme mandat ne leur traversera meme pas la tête.

    comme ces gens sont des connards, mais DIEU est au controle. ils verront que rien ne tourne en leur faveur.
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    Auteur

    En Mars, 2022 (13:09 PM)
    Les prix des produits de première nécessité ont commencé à flamber depuis bien avant la crise ukrainienne sans compter les prix du ciment du fer et autres monsieur ne prenez pas des sénégalais pour ce qu ils ne sont pas. C est vrai que les prix des produits ne vous intéressent pas car vous faites parti de la classe ses bobos sénégalais grâce à votre griotisme auprès de sa majesté avec l argent du contribuable sénégalais. 
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    Auteur

    Keynésien

    En Mars, 2022 (13:18 PM)
    Je n'ai jamais vu pareille augmentation de salaires que celle accordée aux enseignants. Cette échelle défie toutes les normes économiques imaginables, même si nous avions subitement toutes les richesses du monde (alors que rien de nouveau pour l'instant). Vu que les fonctionnaires ne sont qu'une petite minorité, comment vont faire les non salariés ?   Avec pareille gouvernance le pays va vers le gouffre pour longtemps.
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    Auteur

    En Mars, 2022 (13:36 PM)
    Quelle pertinence vous attendez vous à avoir lorsqu'un griot du palais s'avance avec des comparaisons géopolitiques qu'il ne maitrise pas pour chanter son maitre. Un fil décousu borné par des tissus épars qui se noient dans toutes les couleurs. Vraiment dommage pour notre pays et sa presse....
    Auteur

    En Mars, 2022 (13:59 PM)
     

    Trois aspects de la vie sénégalaise sont abordés par cet article qui, s’il était dénué de toute forme de complaisance ou bienveillance non nécessaire, pourrait être intéressant et matière à réflexion. En tout cas, moi, cela me donne envie d’interpeler son auteur sur chacun de ces trois points.

    Nouveau stade :

    C’est vrai que c’est un bijou. Mais le plus beau des bijoux, porté par un gueux, perd tout éclat. Un pays qui pointe aux derniers rangs du classement économique mondial ne peut se vanter de mettre autant d’argent dans un stade quand la majorité de sa population tire le diable par la queue. Quant à sa merveille de pelouse de coupe du monde, elle s’entretient avec un liquide vital qui est l’eau. Les localités du Sénégal où les populations courent désespérément derrière ce précieux fluide ne se comptent plus avec les doigts d’une fratrie. Il faut revoir les priorités. Si tout cela est une raison pour que notre président de la république soit sur un nuage, c’est que les missions ont été travesties.

    Flambée des prix à cause de la guerre en Ukraine :

    Si les ménages sénégalais doivent payer le prix fort à cause des frasques dangereuses de Vlad, pourquoi notre pays a refusé de condamner cette guerre? Je suis peut-être tordu et c’est sans doute cela qui me fait croire qu’il y a un calcul derrière : devenir un ami de Vlad qui peut envahir en toute impunité n’importe quel pays pourvu que ce ne soit pas un pays membre de l’OTAN. Quelle garantie pour chef d’état africain qui souhaiterait rester au pouvoir autant qu’il le souhaite, comme l’ami Vlad qui a déjà mis les pieds au Mali voisin.

    Ecole Sénégalaise :

    Les maux de notre école, les mots ne suffisent plus pour les décrire. Si Monsieur Kane se pose des questions sur la finalité de cette institution, c’est qu’elle (finalité) n’existe plus. Ni la finalité, ni les objectifs. Commençons par donner une mission à l’école avant de lui fournir un vrai cadre bien balisé. Au bout de plus de trente ans de blocage et de chaos, le concept « école » est détruit chez nous et il urge de le repenser, le recréer. L’état de la jeunesse sénégalaise livrée entre ignorance, violence, perte de repères jusque dans la cellule familiale n’est pas le fruit du hasard mais bien celui d’une destruction programmée de cette institution qui éduque, forme, accompagne et fait se construire de vrais futurs citoyens responsables.

    Un président qui aurait comme boussole cette ambition pourrait bien avoir la tête dans les étoiles parce qu’il aurait les pieds bien sur terre et mériterait tous les louanges, toute la bienveillance de la terre. Nous en sommes bien loin. Alors, Monsieur Kane, avons-nous le droit de verser dans une forme quelconque de complaisance coupable ?

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    Auteur

    Guilé De Ndangalma

    En Mars, 2022 (14:16 PM)
    @13:59 Superbe contribution!
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    Auteur

    En Mars, 2022 (16:03 PM)
    Etat de grâce ??? voilà un illuminati pour ne pas dire un idiot qui n'a rien compris ou qui préfère faire dans la laudation.
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    Auteur

    En Mars, 2023 (11:25 AM)
    B­­­o­n­j­o­u­r, j­­­e m'a­­­p­­p­­­e­lle Alissa, j'ai 21 a­­­ns) Dé­bu­­t du mo­­dè­le S­­E­­­X­­­E 18+) J'a­ime êt­­­re pho­­­to­grap­­­hi­­­ée n­u­e) Veuil­­­lez no­ter me­­s phot­os à l'adr­esse su­i­va­nte --- W­W­­­W­­­.­X­­­2­­­1.­­­F­U­­­N

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