C’est parti pour devenir le principal sujet de conversation des prochaines semaines. Dans les salons, sur les plateaux, même chez le coiffeur, tout le monde ne parle que de ça : la décision du Conseil constitutionnel qui a retoqué une partie de la loi interprétative de l’amnistie. Pan ! Silence dans les rangs. Les Sages ont parlé, et voilà tout un pays replongé dans une frénésie de commentaires juridiques.
Les experts du soir, fraîchement repoudrés, s’apprêtent à se surpasser en latin de prétoire. Chacun dégainera ses articles, ses précédents, ses "dans l’esprit de la loi"… pour nous faire encore naviguer dans ce juridicisme sans fin où le bon sens finit souvent par se noyer.
Mais au milieu de ce brouillard de mots savants, un message clair se dégage : le Conseil constitutionnel est resté droit dans ses bottes. Indépendant. Comme la justice sénégalaise, dont l’échine n’a pas flanché. Et ça, Macky Sall le sait mieux que personne. Lui qui, à l’époque, depuis la moquette feutrée de son Palais, avait caressé l’idée d’un report du scrutin de 2024. Résultat : fin de non-recevoir. La démocratie, parfois, sait sortir les griffes.
Même pour la reddition des comptes, le président Diomaye a dû profiter d'une tribune avec la presse locale, pour faire constater une lenteur. Une lenteur supposée. Mais en vérité, le temps de la justice n’est pas celui des politiciens. Elle avance, à son rythme, sans pression, sans klaxon, sans tweet.
Et pendant que les uns spéculent, la Haute Cour de Justice, elle, s’ébroue. Renaît de ses cendres, elle s’apprête à se mettre en branle. Cinq clients déjà à sa porte. Et peut-être un autre, bien plus imposant. C’est dire que nos experts, maîtres de l'interprétation, ne vont pas chômer.
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