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[ Contribution ] Amadou Lamine Faye pond un nouveau pamphlet contre les « mal- pensants » (par Mody Niang)

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[ Contribution ] Amadou Lamine Faye pond un nouveau pamphlet contre les « mal- pensants » (par Mody Niang)

Amadou Lamine Faye fait partie de ces intellectuels dits « wadiens » ou « wadistes » qui, pour s’accrocher aussi longtemps que possible à leurs planques, passent le plus clair de leur temps à déverser des tombereaux de louanges sur leur bienfaiteur et à couvrir d’injures tous leurs compatriotes qui ont le toupet de critiquer l’infecte gouvernance libérale. Dans cette perspective, M. Faye a déjà publié Le Sénégal sous Wade. Rupture avec les modèles d’adaptation, Les Éditions de l’Hémicycle, mars 2005. L’intellectuel « wadien » reviendra à la charge avec un second livre, Comprendre l’Alternative wadienne. Le juste équilibre entre priorité stratégique et priorité conjoncturelle, Édition du Panafricaniste (sans date). Ce panégyrique qui est une réplique, mot pour mot, de la deuxième partie (155-269) du premier livre, est d’une faiblesse notoire. Je l’ai vivement critiqué dans un opuscule de 115 pages : Amadou Lamine Faye : ?Comprendre l’alternative wadienne?, un livre qui établit une nullité prétentieuse, Éditions Sentinelles, mai 2009.

Quelques jours après la parution de mon livre, M. Faye s’empressa de retirer le sien de toutes les librairies où il était en vente, notamment de Clairafrique. Il fera ensuite publier furtivement un communiqué pour expliquer ce retrait précipité, avec des arguments vraiment tirés par les cheveux. Dans ce communiqué, des Éditions dites du Panafricaniste « informent que l’ouvrage intitulé ?Comprendre l’alternative wadienne? de M. Amadou Lamine Faye comporte une mauvaise version d’un tirage limité de 150 livres offert gratuitement (sic), à sa demande, aux membres de l’Alliance panafricaniste (…). Dans ce lot une cinquantaine a été commercialisée pour amortir les frais d’impression. Le lecteur qui a pu disposer de la mauvaise version est informé qu’il pourra l’échanger gratuitement avec la bonne version qui est de 200 pages au siège de l’Alliance (…) ». Les Éditions du Panafricaniste « s’excusent (ensuite) auprès de l’auteur dont la production du manuscrit a présenté des lacunes à l’étape de saisie ».

M. Faye et ses éditions qui se confondent ne trompent personne. On sent bien son style dans le communiqué. « Offrir gratuitement » ! C’est quoi même ? Ensuite, nous savons quand même comment on imprime un livre et les précautions préalables que l’auteur, la maison d’édition et l’imprimeur prennent. Que signifie cette histoire de « bonne » et de « mauvaise version » ? « De lot d’une cinquantaine commercialisée pour amortir les frais » ? Comment l’intellectuel qu’il se prétend peut-il se permettre de concevoir une « bonne » et une « mauvaise version » d’un livre ? A qui fera-t-il croire qu’il a besoin de commercialiser un lot d’une cinquantaine de livres pour amortir les frais d’impression, lui « l’intellectuel wadien » ?

M. Faye raconte manifestement des histoires : c’est lui-même qui a révélé la publication de son livre, notamment lors de l’émission « Remue-ménage » du 5 avril 2009 de la Rfm. Je me l’étais déjà procuré d’ailleurs la veille à la librairie Clairafrique où il était commercialisé en grand nombre. La vérité, c’est que ce livre était nul et il n’avait d’autres choix que de le retirer, avec sûrement l’insistance de ses amis qui avaient lu mon opuscule.

Poursuivant sa croisade contre les « mercenaires de la plume », il commet un tout nouveau livre et le dédicace le jeudi 17 décembre 2009 à l’Hôtel Téraanga. Publié par les mêmes Éditions dites du Panafricaniste, il a pour titre : Les mercenaires de la nouvelle mission civilisatrice. Le nouveau pamphlet-panégyrique de 200 pages environs, est pratiquement une réécriture de « Comprendre l’alternative wadienne », remis entre temps en place dans les librairies, avec encore de nombreuses lacunes. M. Faye a quand même pris le soin, à son corps défendant, de corriger les graves fautes d’accord du participe passé que j’avais fustigées dans mon livre.

Ce dernier livre de notre « intellectuel », à l’instar des deux précédents, se résume à des tombereaux de louanges sur les Wade et à des torrents d’insanités inondant l’opposition « crypto personnelle, haineuse et revancharde », une « certaine presse » et « la société civile extravertie ». Et à la tentative désespérée de nous faire croire au « leadership panafricain » de Me Wade et de nous faire accepter coûte que coûte l’idée que son champion est un homme historique.

Ses deux cibles privilégiées sont cependant Abdou Latif Coulibaly et moi-même. Il en veut particulièrement à l’auteur de Contes et Mécomptes de l’Anoci qu’il traite de tous les noms d’oiseaux. Il essaie en vain de tourner en dérision sa substantielle production intellectuelle. Il ne lui pardonne surtout pas les révélations sur l’Anoci qu’il qualifie de fausses. Il s’époumone à prendre la défense des deux jumeaux Karim Wade et Abdoulaye Baldé. Il fait pitié dans cette mission impossible. Les principaux intéressés et leurs proches collaborateurs restent désespérément muets comme des carpes. Lui, « l’intellectuel wadien », qui ne sait même pas assurer sa propre défense et qui est vraiment très éloigné de l’Anoci, se fait imprudemment leur avocat. Tout cela, pour faire plaisir et garder sa planque. Rappelons quand même qu’il est, malgré ses limites, ministre conseiller auprès du président de la République, chargé de la Diaspora africaine et coordonnateur de l’Alliance panafricaniste.

A partir de la page 37, il suspend ses attaques en règle contre Abdou Latif Coulibaly, pour tirer à boulets rouges sur ma modeste personne. Ainsi, martèle-t-il : « Abdou Latif, qui a décidé d’être l’intellectuel attitré de l’opposition et des ennemis de Wade (…), a réuni autour de lui un cercle d’intellectuels partisans, des tueurs à gages politiques qui ont pour mission aujourd’hui de terroriser toutes les voix qui s’opposent à leurs positions. » Et notre « intellectuel » de poursuivre : « Le moins intelligent parmi ces tueurs à gages politiques qui fourmillent autour d’Abdou Latif Coulibaly est Mody Niang (…). Ce contributeur de presse qui sature les sites web de textes qu’on arrête de lire au premier paragraphe parce que lassants, anormalement longs et ennuyeux, a cherché à forcer le destin au crépuscule de son départ à la retraite en jouant au franc-tireur (…) pour espérer entrer dans la cour des grands auteurs de brûlots contre Wade. »

M. Faye va plus loin encore en avançant que « la situation d’aisance financière d’Abdou Latif Coulibaly, gagnée dans la vente du portrait caricaturé de Wade fait envie » et que je l’imite finalement et « cherche à (me) faire pitoyablement un nom en attaquant des hommes célèbres comme le professeur agrégé d’histoire Iba Der Thiam et le professeur agrégé d’économie et avocat Me Abdoulaye Wade ». Il me pilonne ainsi jusqu’à la page 40, en me traitant vraiment de tous les noms d’oiseaux. Dans sa croisade, le troubadour des Wade insiste particulièrement sur ce qu’il appelle « mes insuffisances intellectuelles », sans en donner la moindre preuve. Il évoque furtivement au passage mon livre qui le critiquait sans oser le citer, un livre minuscule à son goût et qu’« il ne trouve pas le plus petit intérêt à lire ».

Je ne m’appesantirai pas sur cette description peu valorisante que le courtisan wadien fait de ma personne entre les pages 37 et 40. Je demanderai tout juste aux rares compatriotes qui liront son dernier livre de placer l’homme inintelligent ainsi décrit face à ma production intellectuelle de 35 ans et d’apprécier. M. Faye n’a fait son irruption sur la scène politique qu’il y a au plus cinq ans. On ne rencontre nulle part trace de son nom avant le 19 mars 2000. Ni de son nom, ni d’aucune ligne de lui. C’est pourquoi, je lui pardonne certaines affirmations hasardeuses, notamment que c’est au crépuscule de mon départ à la retraite que j’ai voulu me forger un destin, un nom parmi les grands auteurs de brûlots contre Wade. J’ai quand même déjà à mon compte six livres et au moins 250 contributions dont la première date de 1975. Evidemment lui, ne peut pas le savoir. Je lui pardonne également l’accusation selon laquelle j’imite Abdou Latif Coulibaly à cause de son aisance financière acquise dans la vente du portrait caricaturé de Wade. Il est vrai que M. Faye et moi, n’attachons pas le même prix à l’argent. L’Harmattan qui m’a publié trois livres ne m’a jamais versé un seul franc. De même, les livres que je publie à Dakar ne me rapportent pratiquement rien. Nos deux principales librairies ayant la frousse de les vendre, je suis obligé d’en faire moi-même la distribution, avec les limites que cela comporte. Pour ne rien cacher, j’éprouve parfois d’énormes difficultés à faire face aux lourds frais d’édition, moi qui n’ai pas accès à certaines mallettes. La circulation des idées et des opinions m’importe finalement bien plus que l’argent qui fait courir M. Faye et nombre d’autres courtisans de l’alternance.

Notre intellectuel affirme également qu’il ne trouve pas le plus petit intérêt à me lire. Comment peut-il alors se permettre de me juger, d’apprécier mes écrits et de décréter que je ne suis pas gâté en intelligence ? L’homme raconte donc n’importe quoi. Passe encore qu’il me présente comme inintelligent ! Mais qu’il doute des compétences d’Abdou Latif Coulibaly et qualifie toutes ses révélations de fausses, c’est vraiment aller trop loin dans la malhonnêteté intellectuelle, et carrément dans la bêtise ! Il aura également beau s’égosiller, il ne nous fera jamais avaler l’idée que Me Wade est un homme historique. Il aura le même mal à nous faire croire à son « leadership panafricain ». Me Wade, un homme historique, avec toutes les lourdes casseroles qu’il traîne et dont la toute dernière (connue) est la fameuse mallette d’Alex Segura ! Nous sommes surtout très gênés quand le courtisan de Me Wade le compare à des hommes comme Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Nelson Mandela, Hô Chi Minh. De vrais hommes historiques ceux-là, dont les noms n’ont jamais été mêlés à de sombres histoires d’assassinat, de corruption, de détournements de deniers publics, de blanchiments d’argent, de mensonges d’Etat. Des hommes qui ne passaient surtout pas le plus clair de leur temps à renier sans état d’âme leurs engagements les plus solennels.

Si Amadou Lamine Faye a des parents et des amis, ils doivent lui conseiller de se faire un peu plus discret et de cesser d’insulter grossièrement les gens qui ne sont pas obligés de partager ses idées sur Me Wade et sur son immonde gouvernance. Il a surtout intérêt à faire moins de livres car, il traîne de très lourdes lacunes. Si ce texte n’était pas déjà long, j’en donnerais mille illustrations puisées dans son dernier livre comme dans celui que j’ai eu à critiquer sévèrement et qu’il a remis en librairies, après quelques corrections qui ne l’ont que légèrement bonifié. 

MODY NIANG, e-mail : [email protected]



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