CONTRIBUTIONS - ETHIQUE ET POLITIQUE : la nécessaire hybridation

Par ces moments d’audits à deux vitesses et à la faveur de la proclamation de l’excellent rapport de la cour des Comptes ( qui a quelque part relancé le débat sur les  audits qui devraient constituer par leur conduite à terme, pour demain, une épée de Damoclès, coupe-tête de gestionnaires véreux), je voudrai rappeler quelques principes de politique et de gestion, incontournables, si nous voulons léguer à nos enfants et à nos petits-enfants, un Sénégal d’hommes et de femmes intègres ;

1-     Si la politique est pour certains l’art de manipuler la vérité à leur convenance eu égard à leurs intérêts du moment, elle est pour d’autres une application sincère et rigoureuse des principes de Morale, au Service de autres.

2-     Le monde politique est un monde sans foi ni loi, sans morale pour le politicien, mais un lieu de culte sincère pour l’homme politique.

3-     Mettre l’Ethique au service du politique ou ignorer l’Ethique tout court, sont les deux principes qui différencient fondamentalement l’homme politique du politicien.

4-      S’interdire le pillage des deniers publics et l’interdire à son entourage familial et politique constituent un signal fort de la part de tout homme politique.

5-     En politique, on use des lois avec ou sans foi suivant qu’on est un homme politique ou un politicien : à la ruse de ce dernier, l’homme politique doit opposer Vigilance, Rigueur et Clairvoyance.

6-     La religion est un condensé de principes moraux et de foi, enrobé d’actes cultuels ; l’application de tous les instants de ces principes de morale, différencie l’homme politique du politicien.

7-     L’homme politique sert du peuple et le délivre de sa souffrance ( dafay wuta défar) alors que le politicien se sert du peuple ( dafay wuta défaru) ; les démunis sont le peuple de Dieu : les servir est noble, s’en servir est laid.

8-     Un vrai patriote use des moyens de l’Etat que lui confère sa position  dans les sphères administratives pour participer activement à l’impulsion d’une politique de promotion sociale et de progrès en faveur des plus démunis.

9-     L’aide de Dieu arrivera toujours à point nommé si nous appréhendons avec sincérité le devenir meilleur du pays ; elle nous fera défaut   tant que la triche de tous les instants sera érigée en mode de gestion.    

10- Les moyens de l’Etat appartiennent au peuple tout entier ; personne n’a le droit d’en user de d’en abuser ; les dépenser avec parcimonie pour le développement et le bien-être des populations est une exigence d’aujourd’hui et de demain.

11- Alalu reewmi du alalu baayu kenn ; pasar pasaréka ak ray nit gnoo yam.

12- Le politicien se sert du peuple et puise sans vergogne dans les avoirs et d’Être pour son confort et celui de son entourage alors que l’homme politique sert le peuple et puise avec générosité dans son savoir ( éventuellement son avoir) ; le premier jouit avec son entourage d’un confort mal acquis, le confort véritable du second étant un confort d’outre tombe, son entourage jouit des lauriers qu’offre sa place dans l’histoire.

13- Les meilleures théories du développement et les meilleurs plans de redressement ne peuvent donner des résultants probants que lorsque leur application est le fait d’hommes droits, sincères et patriotes.

14- Toute politique qui n’intègre pas la lutte vigoureuse contre la corruption doublée d’une réduction drastique du train de vie de l’Etat ne pourra amener le Sénégal vers l’émergence et le développement véritable.  

15- Travailler de façon intense comme les japonais et les américains, nous suffire de peu comme les vietnamiens, c’est cela qui fera l’Afrique et le Sénégal, demain émerger.

16- Dire la vérité en tout lieu et en tous temps, faire de la transparence notre mode de gestion et traquer systématiquement les deux M ( le Mensonge et la Magouille),  c’est la voie royale vers l’excellence.

17- Quitter parce qu’on ne s’y épanouie pas est un droit légitime ; quitté un  parti pour le parti (aujourd’hui ou demain) pour sauvegarder des intérêts ou pour accéder à quelque privilège est abject et répréhensible : c’est cela la transhumance ; elle ne peu être que le fin de politicien.

Pr Libasse Diop

FST UCAD