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Du candidat présidentiel mandaté... à l’Alternance alternative en 2007

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Du candidat présidentiel mandaté... à l’Alternance alternative en 2007

Il faut être peu attentif, pour se laisser prendre par un activisme qui se contente de reconduire et de démarquer, les programmes de simple survie des bailleurs de fonds, légués par le régime antérieur, ou de s’approprier les chantiers de ses prédécesseurs, sur une politique dite prioritaire de simple «massification scolaire» en lieu et place d’une éducation qui forme, professionnalise et enracine. On ne nourrit pas le monde rural sinistré par des campagnes aléatoires en faisant «rêver» une jeunesse urbaine déconnectée avec des appels de retour à la terre après les années catastrophiques successives vécues par les paysanneries avec le maïs fourrager ou le manioc pourri. Face à la ruine des filières de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture et de l’industrie (-20 % 3e Trim 2006), les slogans et les formules incantatoires, sur la «croissance accélérée» (+1 % du Pib en 2006), sur les «grappes de croissance» «le Sénégal émergent» sont des mots creux. Ce n’est là que terminologie prétentieuse empruntée aux programmes illusoires de la Banque mondiale et des bailleurs de fonds qui théorisent sans y accorder le moindre crédit, la «stratégie de réduction de la pauvreté» le «Millenium du développement», ou le «Partenariat global» synonyme de simple abandon de responsabilités. Les promesses, dit-on, n’engagent que ceux qui y croient. On attend encore les investisseurs allemands annoncés. Ils devaient marquer l’afflux des partenaires investisseurs dans les «infrastructures continentales», révolutionner l’agro buisness, construire clés en mains sans bourse délier, les chantiers de prestige et les choix économiques inopportuns. On sait désormais que le budget qui accuse un déficit de 5% du Pib, va devoir contrairement aux promesses d’investissements clés en mains se substituer au fameux Bot des technocrates, et financer des projets manifestement contre-productifs et inopportuns pour l’économie comme : l’aéroport de Diass avec 18 vols quotidiens et 200 milliards d’investissements ; l’autoroute à péage en lieu et place des vrais axes de dégagement avait dit Aziz Guèye, conseiller du ministère des infrastructures, la Vdn vers les Parcelles, et Jamnadio.

A la place de la même autoroute, n’importe quel décideur quelque peu avisé aurait mobilisé en priorité, les moyens disponibles pour la route stratégique de contournement de l’Etat gambien par Tambacounda. On a renvoyé aux oubliettes, avec la complicité complaisante à l’époque des leaders de l’Afp (le litre d’eau au prix de Vitel) et de la Ld (les travaux pharaoniques de Kër Mor Sar etc.), le grand chantier des aménagements hydrauliques. Il concernait un potentiel de millions d’ha disponibles, et des centaines de milliers d’emplois avec la gestion adéquate, de l’eau des barrages, des vallées fossiles, du canal du Cayor, comme priorités incontournables, du Sénégal en développement.

Il est paradoxal de prétendre découvrir des vertus, au canal non plus du Cayor mais du Baol, face à l’échec des modestes bassins de retenue. On reste dans les mauvais choix hérités il est vrai, des gouvernements d’union nationale conduits par Abdou Diouf, le maître du jeu de l’époque. On voit à quel point, il est urgent d’élaborer les choix et les stratégies adéquates que nécessitent l’implication du producteur ou de l’entrepreneur, la responsabilité de gérer de manière lucide compétente et généreuse le destin d’un pays mal en point qui va passer de 10 à 20 millions d’habitants. La présidentielle de 2007 donne, malgré les déboires du septennat de maître Wade, l’occasion de tourner la page. A ce stade , en attendant de proposer une vision stratégique, qui s’articule sur des chantiers prioritaires pour la décennie, on peut réfléchir ici sur le préalable d’une stratégie de conquête et de gestion du pouvoir en 2007.

CANDIDAT PRESIDENTIEL MANDATE DE TRANSITION

Il faut recréer le contexte de mobilisation politique et les conditions de transparence qui ont rendu possible en 2000, la rupture électorale avec le régime du Président Diouf. Cela suppose pour éviter tout détournement de la volonté populaire et rendre possible l’instauration d’un système politique d’état de droit, que l’on recourt à un candidat présidentiel de moralité mandaté et de courte transition technique. C’est encore l’idéal à un mois du dépôt des candidatures. Ce candidat mandaté par la coalition des partis politiques de l’alternance alternative ne peut réussir que grâce à une coalition des forces et des chefs de partis mandataires, qui adhérent au scénario. Il faut en effet garder à l’esprit que les partis et leurs chefs contrôlent chacun, un capital électoral. qui légitime la participation à la gestion de l’Exécutif gouvernemental futur selon des modalités à fixer. L’entreprise pour assurer le succès de l’Alternance 2007, suppose des gardes à la fois d’ordre institutionnel, politique, moral et patriotique. Il faut que le candidat ait la confiance de ses mandataires outre sa crédibilité nationale et internationale. Il y a pour le moins quatre à cinq personnalités, qui aujourd’hui peuvent assumer ce rôle de candidat présidentiel mandaté. Celui-ci doit avoir le profil républicain légué par un Isaac Foster ou un Général Diallo des années 1960. Le projet qui doit fonder le programme d’alternance alternative sera la seconde composante des garde-fous. Le premier volet déjà abordé porte sur la réforme constitutionnelle. Celle -ci organise rappelons le, les quatre pouvoirs de l’Etat, du Législatif, de l’Exécutif gouvernemental et du Judiciaire en assurant l’indépendance pour le bon fonctionnement de l’Etat de droit, du pouvoir judiciaire et de l’appareil d’État.

II Le couplage des élections incertaines de 2007 présente ici, l’inconvénient majeur d’empêcher, la clarification préalable de l’état actuel du rapport de forces politiques, du fait de l’impossibilité de procéder au préalable, à des législatives. Celles-ci auraient permis de réorienter la politique avant la présidentielle et de parer à toute tentative en cours de mandat, de détournement et de manipulation de la volonté nationale et populaire.

Ceci dit, aucun candidat de parti dans le contexte actuel, ne saurait être élu au premier ou au second tour s’il est maintenu, en dehors d’une coalition. Sans exclure une formule dictée pour le moment par le choix des candidatures et listes plurielles et l’épreuve risquée des reports au second tour sur le mieux placé, l’idéal et l’efficacité suggèrent, comme stratégie la candidature d’un Président neutre mandaté.

La désignation du candidat présidentiel mandaté de transition, peut être complétée par un accord de gouvernement et une distribution éventuelle des rôles, par la nomination concomitante d’un Shadow Cabinet avec un Exécutif gouvernemental de législature de transition.

La période de transition nécessaire à la refonte du présidentialisme, la définition et la mise en œuvre du programme d’alternance alternative pourrait durer au maximum, une année pour le Président-Chef d’Etat mandaté et élu. Le maintien de la coalition politique, pourrait, par souci de stabilité, selon le vœu des forces de l’alternance alternative, durer, une ou deux législatures, avec une période de reconstruction, de stabilité, de consolidation et de développement.

Une coalition d’alternance alternative au régime du Président Wade faisant fi de la défection possible à un moment ou un autre de tel ou tel leader plus ou moins représentatif peut mettre en place un Comité présidentiel de suivi mandant du Président- chef d’Etat, et du chef de l’Exécutif gouvernemental.

Le débat est ouvert.

Suite et Fin

Pathé DIAGNE - Linguiste-Editeur - Directeur du Cepap



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