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[ Contribution ] Hommage : Il y a 27 ans, disparaissait Frantz fanon, à l'âge de 36 ans

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[ Contribution ] Hommage : Il y a 27 ans, disparaissait Frantz fanon, à l'âge de 36 ans

Frantz Fanon est né à Fort-de-France le 20 juillet 1925. Il meurt à Washington le 6 décembre 1961, à l'âge de 36 ans, des suites d'une leucémie. Il est inhumé au cimetière de "Chouhada" (TUNIS). Médecin psychiatre, écrivain, combattant anti-colonialiste, Fanon a marqué le XXe siècle par sa pensée et son action, en dépit d'une vie brève frappée par la maladie.   

Fanon fit ses études secondaires au lycée Schœlcher, ses études supérieures à la faculté de Médecine de Lyon et fut nommé, en 1953, Médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie. Il avait déjà publié, en 1952, "Peaux noires, masques blancs". En 1956, deux ans après le déclenchement de la guerre de libération nationale en Algérie, Fanon choisit son camp, celui des colonisés et des peuples opprimés. Il remet sa démission de son poste à l'hôpital et rejoint le Front de Libération Nationale (Fln) en Algérie. Frantz Fanon est peu connu dans son pays, la Martinique, car il a passé l'essentiel de sa vie de militant dans sa terre d'adoption, l'Algérie.


Il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste. Penseur très engagé, il a cherché à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et le sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus « Peau Noire, Masques Blancs, Editions du seuil 1952  et Les damnés de la terre (1961) », il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique.      

Le combat de Fanon ne visait pas seulement la libération de l'homme noir ou du colonisé. Il cherchait à libérer l'homme. Sans épithète. L'action et la pensée de Fanon se situent dans le contexte d'après-guerre, marqué par la lutte idéologique entre le bloc occidental, a mené par les Etats-Unis et le bloc socialiste, amené par l'Union Soviétique. La cassure semble irrémédiable entre l'Est et l'Ouest mais un troisième monde émerge au cours des années 1950-1960 : c'est le tiers-monde qui revendique lui aussi, sa place dans les relations internationales et sa part dans le partage des richesses de la planète.

Le 6 décembre dernier, pour rendre hommage à cet horizon d'homme qu'est Fanon, je repris la lecture de son livre, « Les Damnés de la Terre ».

Si le mot engagement a son sens, c'est avec Frantz Fanon qu'il le prend. Sur Fanon, tout a été dit : un violent, un théoricien de la violence, un révolutionnaire, un anarchiste….. Mais seulement, est ce que tout ce que Fanon dit ait été compris par tout le monde ?

La violence de Fanon était, sans paradoxe, celle du non violent, ou du moins, de la violence de la justice, de la pureté et de l'intransigeance. La révolte de Frantz était éthique, et sa démarche de générosité. Il n'adhérait pas à une cause. Il se donnait. Tout entier. Sans réticence. Sans partage. Il y avait chez lui, l'absolu de la passion.

Alors quand, médecin en Algérie, il assista au déroulement des atrocités colonialistes, ce fut la rébellion. Il ne lui suffit pas de prendre fait et cause pour le peuple algérien, de se solidariser avec l'algérien opprimé, humilié torturé, abattu, il choisit. Il devint algérien. Vécut,  combattit, mourut algérien.

Théoricien de la violence, sans doute, mais plus encore de l'action. Par haine du bavardage. Par haine du compromis. Par haine de la lâcheté. Nul n'était plus respectueux de la pensée, plus responsable devant sa propre pensée, plus exigeant à l'égard de la vie dont il n'imaginait pas qu'elle pût être autre chose que pensée vécue.

Et c'est ainsi que Frantz devint un combattant. Un écrivain. L'un des plus brillants de sa génération.

Dans le dernier chapitre de son livre « Les Damnés de la Terre », Fanon dresse un réquisitoire passionné contre l'Europe. Non pas parce qu'il sous -estime l'occident par manque d'admiration pour la pensée européenne mais parce que cette Europe s'est montrée « parcimonieuse avec l'homme, mesquine et carnassière ». C'est pourquoi Fanon dira cette phrase  dans ce chapitre : «  Réhabiliter l'homme, faire triompher l'homme partout, une fois pour toutes dans le monde, l'homme total ».

Tel fut Fanon : homme de pensée et homme d'action. Et homme d'action et homme de foi. Et révolutionnaire et humaniste. La voix de Frantz Fanon n'est pas morte. Par delà la tombe, elle appelle encore les peuples à la liberté et l'homme à la dignité.

Mohamadou SY « Siré »

Journaliste économique et financier    



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