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[ Contribution ] Il faut arrêter Wilane et compagnies !

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[ Contribution ] Il faut arrêter Wilane et compagnies !
La mouvance présidentielle donnée déjà trop facilement pour morte se mobilise et ratisse large. Elle recolle les morceaux autour de son vieux candidat. Ce dernier est assis sur des atouts majeurs qu’il faut prendre en compte : une fortune immense, une capacité de nuisance à nulle autre pareille, l’ignorance et la pauvreté de la majorité de la population, etc.

En outre, il fait peu cas des questions d’éthique, de morale, de principes ou d’engagements donnés. Seuls le préoccupent ses intérêts et ceux de son clan. Que personne ne s’y trompe : il faut la croix et la bannière, plus que des enfants de chœur pour lui arracher le pouvoir auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. Le pouvoir, c’est pour lui et ses proches, son fils en particulier, une question de vie ou de mort. Il s’y accrochera jusqu’au dernier souffle. Et il n’est pas impossible, malgré l’optimisme béat dont font facilement montre nombre de mes compatriotes, qu’il soit réélu en 2012. Et ce serait une catastrophe, un désastre, un véritable cataclysme pour le pays.

J’ai malheureusement le sentiment qu’en face, on ne mesure pas à sa juste valeur ce danger, ce péril, cette lugubre perspective qui nous guette tous. On ne semble pas y avoir tiré les leçons des élections locales du 22 mars 2009, qui ont fait la preuve de l’efficacité de l’unité d’action dans Benno Siggil Senegaal. Ses jeunesses en particulier dissolvent leurs forces en se décochant bêtement des flèches empoisonnées et rivalisent d’ardeur à présenter leurs partis et leurs candidats respectifs comme la seule alternative possible à l’odieux système libéral. Abdoulaye Wilane et quelques-uns de ses camardes du Parti socialiste (Ps) se signalent malheureusement dans cette « bataille » qui nous éloigne manifestement des intérêts supérieurs de la Nation et profite, à plus ou moyen terme, aux seuls adversaires d’en face. L’AS du vendredi 19 février 2010 rend compte (page 4) d’attaques surprenantes et incompréhensibles – de mon point de vue tout au moins –, contre « certains alliés du Ps au sein de Benno ». Le porte-parole adjoint du Ps ne met pas de gants et déclare notamment : « Au Sénégal, seul le Parti socialiste n’a pas un problème crypto-personnel avec le président de la République. Nous n’avons qu’un contentieux politique, contrairement aux autres formations politiques qui, soit, ont eu un conflit d’ambition, soit sont des partis groupusculaires qui avaient comploté avec Wade sur fond de troncature et ruse, avant que Wade les étripe, les purge, les voue aux gémonies, et les jette en pâture. » Très en verve, notre porte-parole poursuit sa diatribe : « Tous ceux qui ont eu à côtoyer Abdoulaye Wade, d’une façon ou d’une autre, doivent prendre leurs responsabilités et revendiquer sa gestion catastrophique du Sénégal. » C’est énorme tout cela ! Ne faut-il pas arrêter pendant qu’il est temps ce garçon qui, quand il s’exprime sur certaines questions, y va sans retenue, tête baissée ? Que va-t-il chercher des problèmes crypto-personnels, des contentieux, des conflits d’ambition que des partis dits groupusculaires auraient avec le président Wade ? Qu’a-t-il besoin de nous entraîner plusieurs années en arrière, pour nous rappeler les purges de Me Wade ? Il faut dire avec fermeté à ce garçon que nos préoccupations sont vraiment ailleurs, à deux ans de l’élection présidentielle de 2012. Il fait surtout manifestement montre, sans s’en rendre compte, d’imprudence notoire en exigeant de « tous ceux qui ont eu à côtoyer Abdoulaye Wade, d’une façon ou d’une autre, (de) prendre leurs responsabilités et revendiquer sa gestion catastrophique du Sénégal » Quand même ! Abdoulaye Wilane devrait être plus lucide que ça ! Je ne conseillerais pas à ceux qu’il attaque de lui apporter la réplique. Ce ping-pong ne nous ferait pas avancer et ne ferait que l’affaire de nos vrais adversaires : les Wade et leur cour. En tout cas, si jamais l’envie leur venait de répondre au bouillant Wilane, ils ne chercheraient pas longtemps et loin dans les 40 ans du Ps, pour trouver suffisamment de gros et vilains cafards à lui jeter à la figure. Des fautes de gestion, ils en ont beaucoup faites et ont été, pour cela,   sévèrement sanctionnés le 19 mars 2000. Il est vrai que les dix années de Me Wade leur ravissent la palme de la mauvaise gestion. Que le bouillant Wilane ne nous divertisse donc pas en nous éloignant de l’essentiel, qui est de bouter les Wade et leur tonitruante mouvance hors du pouvoir !

Un autre camarade de Wilane nous pose problème : il s’agit de monsieur Alioune Ndoye, coordonnateur de « Vision socialiste », maire de Dakar-Plateau (Walf’ Grand-Place des 13-14 février 2010, page 5). Lui aussi bande les muscles, se lance dans une autoglorification et un nombrilisme dignes d’un Me Abdoulaye Wade, et ne se prive pas de lancer de piques contre « les mêmes apprentis sorciers en ingénierie électorale qui ont vendu la candidature de Wade aux Sénégalais en 2000 ». Il s’emploie ensuite consciencieusement à démontrer la représentativité de son Parti. Pour cela, il affirme, péremptoire, que « de tous les partis de l’opposition, le Ps est devant » et que « le bon sens le plus commun a toujours commandé de se regrouper autour de l’allié le plus représentatif et le plus solidement implanté dans le pays ». « Aucun observateur sérieux dans ce pays ne peut (donc) contester la représentativité du Ps », poursuit-il. Ce Ps qui, à ses yeux « est devenu aujourd’hui le réceptacle naturel de tous les citoyens attachés à la République, à la démocratie et à la liberté, mais aussi (des) Sénégalais qui savent qu’il est temps d’agir utile ». Il dira aussi, goguenard, que « rien ne peut se faire sans le Ps ».

Comme son camarade Wilane, M. Ndoye étonne. Qui lui dispute la représentativité du Ps ? Il est libre, avec tous les autres Socialistes, de penser ce qu’ils veulent de leur Parti et de leur leader. Ils sont libres de penser que pour eux, l’heure a sonné de reprendre le pouvoir. Le fruit est, à leurs yeux, mûr et près de tomber : il leur suffit de lever un tout petit peu le bras pour le cueillir, sans l’aide de personne.

D’abord l’heure n’est pas à la dispute autour de la représentativité des partis, mais au travail. Au travail citoyen pour contrer tous les coups fourrés des Wade et de leurs alliés tordus. La mise en garde manifestement commanditée du bouffon de la République Serigne Mbacké Ndiaye n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et les intéressés mettront tout en œuvre, à quelque niveau qu’ils se trouvent, pour garder le pouvoir et ne pas risquer d’aller en prison. Même s’ils se tirent dessus, ils ont un intérêt commun à sauvegarder. Nos amis Wilane, Ndoye et tous ceux qui réfléchissent comme eux, ne font pas preuve d’autant de réalisme. Que nous ramènent-ils encore et toujours à l’an 2000 ? Nous avons quand même besoin d’avancer ! Peuvent-ils continuer de nous reprocher, nous de l’opposition d’alors, d’avoir voté pour Wade contre leur candidat cette année-là ? Eux-mêmes reconnaissent avoir été battus par ce qu’ils appellent « le parti de la demande sociale » ! Même un chat les aurait battus puisqu’ils étaient usés et à bout de souffle ! Sans doute que, à la pratique, l’homme sur qui nous avions porté nos suffrages ne méritait pas notre confiance. Il a déçu, profondément déçu ; il est devenu un cancer, un dangereux cancer dont les métastases ont irradié tout le corps social. La seule bataille qui vaille aujourd’hui, est de le faire partir et de mettre à la place, cette fois-ci, des hommes et des femmes crédibles, avec des institutions solides et dignes d’une véritable République, d’une véritable Démocratie.

Quand M. Ndoye affirme, péremptoire lui aussi, que « le Ps est devenu aujourd’hui le réceptacle naturel de tous les citoyens attachés à la République, à la démocratie et à la liberté, mais aussi (des) Sénégalais qui savent qu’il est temps d’agir utile », je lui accorde les circonstances atténuantes d’un néophyte. Je pense, en effet, que son militantisme au Ps ne doit pas dater de très longtemps. Sinon, il se ferait plus modeste et se garderait de certaines fanfaronnades. Pendant de longues années, son Parti a eu à tordre le coup à la République, à la Démocratie et à la Liberté, même si, de ce point de vue, c’est un enfant de chœur devant le Pds et son chef. Tous les citoyens ne sont quand même pas prêts à faire aussi facilement le saut.

« Rien ne peut se faire sans le Ps », lance-t-il avec fierté ! Sans doute. Le Ps est une réalité avec laquelle il faut nécessairement compter. Il compte en son sein des hommes et des femmes d’expérience, qui ont leur place dans la reconstruction de ce pays, que Me Wade nous laissera sûrement en lambeaux. Mais, que valent le Ps et sa seule représentativité face à la machine électorale de Me Wade, à son immense fortune et à ses énormes capacités de nuisance ? Pas grand-chose. Le Ps seul ne fait pas le poids devant les Wade et leur mouvance qui en feraient une bouchée. Donc, autant nous avons besoin du Ps, autant il a besoin de nous[1]. Et que nos amis Wilane, Ndoye et ceux qui portent comme eux en bandoulière les mêmes arguments ne perdent surtout pas de vue que nombre de Sénégalais n’ont pas encore définitivement oublié et ont besoin d’être rassurés. Nous avons bien sûr une peur bleue des Libéraux, mais nous ne sommes pas prêts à nous retrouver, au lendemain de 2012, avec un gouvernement socialiste pur jus. Par contre, nous ne voyons aucun inconvénient, nous souhaitons même un gouvernement de large ouverture, composé certainement par les partis membres de Benno avec le Ps en bonne place (je suis réaliste), et notablement enrichi par des hommes et des femmes de la Société civile debout.

Que nos amis socialistes sachent donc raison garder ! Qu’ils ne se trompent surtout pas de cible, d’adversaire ! Le seul adversaire à abattre, c’est Me Wade. Qu’ils ménagent donc leurs forces pour les batailles futures qui s’annoncent rudes!

A deux ans du scrutin présidentiel de 2012, l’heure ne doit pas être aux empoignades autour de la représentativité et de la candidature unique ou des candidats pluriels. Nous avons suffisamment à faire avant cette importante échéance : élaboration d’une offre politique, économique, sociale et culturelle pertinente, adossée à des institutions solides, le tout largement inspiré de la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales ;  contacts physiques réguliers avec les populations locales, à qui il faut expliquer sans cesse les graves dérives de l’immonde gouvernance libérale. Ainsi, Wilane et compagnies, ainsi que tous les jeunes de Benno et de la Société civile debout doivent être constamment sur le terrain, pour contribuer notablement à l’élévation du niveau de conscience citoyenne de nos populations. Les sujets ne manquent pas à cet égard. Ils ont un large choix entre l’importance de la carte d’électeur, les cuillères à soupe, les couteaux et les nattes à prières du ministre Awa Ndiaye, la réfection du Méridien-Président pour 26 milliards de francs Cfa alors que l’Hôtel a été construit pour 19 milliards, l’aménagement des bureaux du prince pour 750 millions, l’affrètement pour deux jours d’un bateau de luxe, le MS Musica, au coût de 8 milliards, la mort programmée de l’arachide dont les récoltes sont restées entre les mains des pauvres paysans, etc.

C’est le lieu, avant de conclure, de donner mon humble point de vue sur la candidature unique. Même si elle emporte largement mon adhésion, elle est pratiquement impossible, avec les idées noires et parfois saugrenues qu’on agite çà et là.  Nous assisterons sûrement, à moins d’un miracle, à une pluralité de candidats. Non pas à une pluralité contrôlée, contenue, encadrée comme l’espèrent certains observateurs, mais à une pluralité sauvage, avec peut-être une dizaine de candidats. La conséquence à cette situation funeste pourrait être le dégoût des populations qui, dans le meilleur des cas pour nous, bouderaient les urnes. Il en résulterait un taux fort d’abstention qui profiterait largement au candidat sortant, dont les militants iront voter, au contraire, en masse. Les populations pourraient même être tentées de voter contre les candidats de Benno qui ne seraient pas capables, à leurs yeux, de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation par rapport à leurs intérêts individuels égoïstes. Ce scénario pourrait être rendu bien plus probable encore si, d’ores et déjà, les différentes composantes de Benno se tiraient copieusement dessus par leurs jeunesses interposées.



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