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Son père Serigne Mor Alhassane Sarata Seye est lui-même fils de Serigne Mor Abdoullahi Seye
fondateur du village de Keur Mor Abdou, réputé grand maitre coranique dont la Daara était
aussi célèbre dans la contrée du Njàmbur et les autres provinces du pays. Sa mère Sokhna
Faalo Lo originaire de Ndame Lo est fille de Serigne Ibrahima Ngoné Dieye Lo et de Sokhna
Codou Sacko fille de Serigne Abdoullahi Ndack fils de Ciré Khoudia Coumba, fille de Alé Sénéba
Gaye, fils de Demba Binta Moukhtar de Ndam. Sokhna Faalo Lo est en plus la nièce de Serigne
Mbacké Kajoor fils de sokhna Faaty Balla Diop, fille de Seynabou Ndack qui est la sœur de
Abdoullahi Ndack le père de Sokhna Codou Sacko mère de Faalo Lo. De même, elle est de la
même descendance que Serigne Ciré Lo Sanna car Makhtar Khoudia Dramé arrière-grand-père
de Serigne Ciré Lo Sanna et Balla Khoudia Dramé arrière-grand-père de Serigne Mor Faalo
Seye ont le même père et la même mère ; donc Serigne Mor est un descendant de Ndame
quelle que soit la lignée considérée.
Il commença ses études coraniques auprès de son père Serigne Mor Alhassane Sarata Seye au
terme desquelles il écrivit sept (07) Kâmil avant d’entamer ses hautes études en sciences
religieuses. Il partit par la suite approfondir ses connaissances à Aynou Mahdy auprès de
Serigne Mor Saassoum Diakhaté fils de Khaly Madiakhaté kala et plus tard à Keur Madiaga
chez Serigne
Mor Barama Diakhaté et bien d’autres Daarul Qur’ân qu’on assimilait à des
universités à l’époque, motivé par une soif inextinguible de recherches et de connaissances
dans le domaine religieux.
Un jour il fit la rencontre de serigne Mor Diakhaté un de ses cousins qui lui conseilla d’aller
continuer ses études dans la province du Kajoor auprès de Cheikh Ahmadou Bamba, un grand
marabout et maitre coranique dont le nom était connu dans tous les coins et les contrées
même lointaines du pays. Et il partit sans aviser ; sans même dire au revoir encore moins avoir
l’aval et la bénédiction de ses parents, poussé par sa soif de connaissances. C’était vers les
années 1886 qui coïncida avec les débuts du mouridisme à Mbacké Kajoor.
Pendant un bon bout de temps son père Mor Alhassane Sarata n’eut aucune nouvelle de son
fils. Mame Alhassane Sarata envoya mame Amary Touré le chercher mais en vain. C’est bien
après qu’on lui conseilla d’aller voir du côté du grand marabout dont on parlait à Mbacké
Kajoor (Cheikh Ahmadou bamba), ce qu’il fit sans hésiter.
Arrivé à Mbacké Kajoor, le Cheikh lui demanda de le laisser avec Mor Faalo Seye parce qu’il
avait une dette à payer envers lui. Et cette dette n’était rien d’autre que Serigne Mor
Abdoullahi Seye a eu à enseigner à Mame Mor Anta Sally le père de Serigne Touba le traité en
sciences religieuses appelé Cheikh Khalil, d’autres soutiennent que c’est Ibnou Malick mais
quoi qu’il en soit l’Histoire a retenu que Mame Mor Anta Sally est effectivement passé par la
daara de Mame Mor Abdoullahi Seye et qu’il y a même laissé le manuscrit du livre qu’il y a
étudié ; ce que le Cheikh considérait comme une dette à rembourser chez le jeune Mor Faalo
Seye (il avait 14 ans à l’époque). Mais Mame Mor Alhassane était dubitatif parce qu’il y avait
des rumeurs qui couraient comme quoi Cheikh Ahmadou Bamba n’enseignait pas et qu’il
regroupait les jeunes chez lui afin de les exploiter.
C’est ainsi qu’il déclina courtoisement la
requête du Cheikh en lui disant que dans la contrée d’où il venait, ils ne savaient qu’enseigner
le Coran et les sciences religieuses et n’avaient pas d’autres métiers. Et le Cheikh insista en lui
disant que lorsqu’il aura fini de le former, Momar Faalo n’envierait personne en matière de
connaissances en sciences religieuses et de savoirs coraniques. Sur ce, voyant que Mame Mor
Alhassane hésitait encore à y laisser son fils, le cheikh le fit entrer dans des chambres où il n’y
avait que des exemplaires du Saint Coran de diverses calligraphies soigneusement rangés sur
des lits et beaucoup d’autres livres de sciences religieuses dont il entendait parler mais qu’il
n’a jamais eu l’occasion de voir de ses propres yeux. C’est ainsi qu’il se dit intérieurement que
les gens disaient du n’importe quoi au sujet de Cheikh Ahmadou Bamba car tous ces livres-là
ne pouvaient être en la possession de quelqu’un dont on dit qu’il n’enseignait pas. Finalement
il se résolut à accepter la proposition du Cheikh qui consistait à le laisser avec Mor Faalo Seye.
Et ce fut le début d’un long compagnonnage.
Il commença sa formation spirituelle et intellectuelle pendant un certain temps auprès du
Cheikh qui il le confia par la suite à Mame Thierno Birahim Mbacké en compagnie d’autres
disciples de la première heure parmi lesquels on peut citer Serigne Amsatou DiaKhaté, Serigne
Balla Dior Mbacké, Serigne Omar Mbacké de Mbacké Kajoor, Serigne Mabandji Ndiaye,
Serigne Makhtar Binta Lo, Serigne Mapathé Sylla, Serigne Mor Rokhaya Bousso et tant
d’autres. Mame Thierno poursuivit leur formation et prit bien soin d’eux et sur
recommandation du Cheikh il leur donna l’ordre d’aller chez Serigne Mor Mayacine Sylla à
Thioumboulène qui était alors un haut lieu de recherches de connaissances. D’ailleurs c’est à
Thioumboulene qu’ils furent au courant de la déportation du Cheikh vers le Gabon en 1895.
Troublés par ces rumeurs qu’ils entendaient sur l’exil de leur guide spirituel par les
colonisateurs, ils décidèrent unanimement de retourner auprès de Mame Thierno Birahim qui
leur fit lire la lettre de Cheikh Ahmadou Bamba les concernant et dans laquelle le Cheikh leur
recommanda de rester continuer leurs études chez Mame Thierno.
Donc Serigne Mor Faalo reçut l’essentiel de sa formation auprès de Mame Thierno qu’il ne
quittera pas durant les sept années d’exil du Cheikh au Gabon.
La nuit il prenait ses cours
auprès de Mame Thierno et le jour il enseignait lui-même aux jeunes disciples les leçons du
jour. Et c’est là-bas (chez Mame Thierno) qu’il explora divers domaines les plus pointus des
sciences religieuses jusqu’à surpasser tous ses contemporains dans la recherche et
l’acquisition du savoir et le culte exclusif voué à Dieu. La preuve en est que, lorsqu’en 1903 le
Cheikh fut envoyé en résidence obligatoire à Saout El Mah en Mauritanie auprès de Cheikh
Sidiya Baba après son périple au Gabon, Serigne Mor Seye fit partie des dix (10) disciples que
Mame Thierno lui envoya pour l’assister dans ses tâches d’éducateur parce que les savants et
les disciples maures continuaient d’affluer dans ses demeures et le Cheikh n’avait pas
beaucoup de temps à leur consacrer tant il était constamment plongé dans ses obligations
cultuelles et ses écrits communément appelés Qaçaides. Ce sont ces mêmes disciples de
l’école de Mame Thierno qui répondaient aux questions des savants et s’occupaient de
l’enseignement des jeunes disciples maures sous la supervision du Cheikh.
Vers la fin de son séjour en Mauritanie en 1907, le Cheikh les appela, Serigne Makhtar Binta
et lui, les remercia et leur demanda de se préparer à retourner au Sénégal en leur remettant
une lettre. Il leur demanda de ne l’ouvrir qu’en cours de route. Ce qu’ils firent. Et grande fut
leur surprise de lire des mains de Cheikh Ahmadou Bamba : « Ô vous mes disciples Momar
Seye et Makhtar Binta Lo, à compter de ce jour, Dieu ne vous demandera plus aucun compte,
vous et ceux qui sont attachés à vous. » A son retour au Sénégal en Avril 1907, le Cheikh fut
astreint en résidence surveillée à Thieyene (cercle de Louga) où malgré l’enclavement comme
en Mauritanie, continuaient d’affluer les talibés et de nombreux savants. Et après Thieyene ce
fut l’étape de Diourbel en 1912.
Mais pendant toutes ces périodes le Cheikh ne manquait
jamais de s’enquérir des nouvelles de Serigne Momar Seye qui était retourné entre temps
auprès de Mame Thierno Birahim Mbacké. Toutefois il ne manquait jamais l’occasion de lui
rendre visite aussi bien à Thieyene qu’à Diourbel.
En 1919 le Cheikh écrivit à Mame Thierno Birahim Mbacké une lettre dans laquelle il remercia
son talibé Momar Seye et l’éleva au grade de Cheikh le surnomma Nibraasu Njàmbur ou
Làmpu Njàmbur et lui intima l’ordre de retourner à Keur Mor Abdoullahi Seye auprès des siens
où il fonda (sur recommandation de Serigne Touba) à quelques encablures du village de son
grand-père, le village de Darou Salam Seye ou Darou Seye (actuel keur Mor Abdou). Serigne
Touba lui donna de ses propres mains du sable avec sa bénédiction et lui demanda de l’enfouir
au milieu du village de Darou Seye et d’y construire une mosquée. D’aucuns disent qu’il l’avait
mis en rapport avec Serigne Darou Assane Ndiaye accompagné d’une vingtaine de disciples
pour y construire les premières concessions.
A Darou Seye Serigne Mor établit un environnement digne des grandes écoles coraniques
connus à travers le pays. Ce fut un grand centre d’études et de recherches islamiques dont il
était lui-même le Recteur et un haut lieu de culte dont le credo était essentiellement fondé
sur la Charia islamique et la sounna du Prophète Saws. Il y alliait l’éducation et la formation
spirituelle. Parmi les autorités religieuses sorties de cette école on peut citer Serigne Haïdara
Mbacké ibn Mame Thierno Birahim, Serigne Mahmoudane Diobbé et Serigne Modou Faty
Khary tous deux fils de Serigne Massamba Mbacké, Serigne Abdou Karim Mbacké de Mbacké
Bary ibn Cheikh Mouhamadoul Lamine Bara Mbacké, Serigne Mor Gawane Mbacké de Darou
Salam, Serigne Abdou Mbacké ibn Serigne Abdou Dia Mbacké Douyoly, Serigne Ibrahima Ballé
Seye, Serigne Mansour Gaaya et Serigne Mor Sow Gaaya et j’en passe. Jusqu’à présent cette
tradition est perpétuée à Keur Mor Abdou parce que dans presque toutes les concessions qui
compose le village il y a une Daaral Qur’ân dirigée par un de ses petits-fils.
En plus de Darou Salam Seye, Serigne Mor avait fondé aussi d’autres villages parmi lesquels
on peut citer : Jotti Faro près de Darou Assane village de Serigne Darou Assane Ndiaye, Biidy
près de Daroul Mouhty et d’autres encore qui étaient de grands centres agricoles et en même
temps des Daaras.
En fin lettré sa production biographique était très riche en ouvrages dignes des grands savants
arabes.
Les marsiyas qu’il a composés à l’endroit du Cheikh et des grandes figures du
mouridisme témoignent non seulement de sa maitrise de la langue arabe et des techniques
de versification mais aussi et surtout des beaux liens d’amitié et de fraternité qui existaient
entre lui, les fils de son Guide Spirituel (Cheikh Mouhammadou Moustapha, Serigne Bara
Mbacké, Serigne Fallou et Cheikh Mouhammadoul Bachir) et certains parmi les disciples de la
première heure. D’ailleurs comment pouvait-il en être autrement pour celui dont Cheikh
Ahmadou Bamba disait qu’il était son fils ? La preuve en est que parmi tous les premiers
disciples du Cheikh il fut semble-t-il, le seul dont le Cheikh avait eu à confier la main d’une de
ses propres filles en l’occurrence Sokhna Marema Kounta Mbacké la sœur de Serigne Fallou
Mbacké de même mère. Mame Mor Diarra aussi lui avait donné sa fille en mariage Sokhna
Magatte Mbacké la mère de Serigne Haïdara Seye. De la même manière, Cheikh
Mouhammadoul Lamine Bara aussi lui avait donné la main de sa fille Sokhna Aminata Mbacké
qui est la mère de Serigne Moustapha Seye Louga l’actuel Khalif de Serigne Mor Seye. Mame
Cheikh Anta Mbacké avait épousé Sokhna Aminta Seye la fille de Serigne Mor Seye. De même,
Sokhna Khady Seye fille de Serigne Mor (la mère de Sokhna Mame Khary Mbacké épouse de
Serigne Mame Mor Mbacké Mourtada) était aussi l’épouse de Serigne Fallou Mbacké. Il avait
aussi de très bonnes relations avec Mame Cheikh Mbaye de Louga le père de Serigne Same
Mbaye dont l’une de ses épouses (Sokhna Sarakh Seye) est la petite fille de Serigne Mor Seye.
Tout ceci témoigne de l’excellente relation entre Serigne Mor Seye et la famille du Cheikh qui
le considérait comme un des siens.
Sa dimension intellectuelle disais-je et la profondeur de ses connaissances faisaient
l’unanimité autour des savants de l’époque.
Mais il ne se limitait pas seulement à composer
des poèmes (Qaçida ou Marsiya) mais aussi des traités de jurisprudence (fiqq), de théologie
et de soufisme et son ouvrage intitulé Atamyîzu baynal haqqi wal baatil ou « Le discernement
entre la vérité et l’illusion » est une parfaite illustration de son impressionnante érudition et
mérite d’être enseigné aux nouvelles générations mourides du pays et d’ailleurs.
Serigne Momar Faalo Seye eut l’agréable privilège d’être parmi les témoins oculaires pour ne
pas dire parmi les acteurs avant-gardistes de la tariqatu muridiya et de son évolution depuis
ses fondements vers les années 1886 jusqu’au khilâfat de Serigne Fallou.
A son rappel à Dieu le samedi 28 septembre 1957 (3eme jour du mois lunaire de Rabi’ul Awwal
ou Gàmmu 1377 H.), il fut succédé au Khilâfat par Baye Serigne Seye son fils aîné de 1957 à
1984. Son second khalif fut Serigne Mbacké Seye Ballé de 1984 à 2003. A la disparition de
celui-ci en 2003 son frère Serigne Aliou Seye Tip le succéda au khilâfat jusqu’en 2007 année
de son rappel à Dieu.
De 2007 à nos jours le khalif de Serigne Mor Seye est Serigne Moustapha
Seye Louga, que Dieu lui prête une longue vie et une santé de fer ainsi qu’à son frère et
Dieuwrigne Serigne Abdou Samad Seye et à son jeune frère le benjamin de la famille Serigne
Mountakha Seye. Aux autres membres de son illustre progéniture qui n’ont pas eu le privilège
d’accéder au Khilâfat (Serigne Haïdara, Serigne Alla, Serigne Djily, Serigne Massamba, Serigne
Moussa et Serigne Sonhibou) que Dieu soit satisfait d’eux et que les meilleures demeures de
jannatul Firdaws leur soient réservées.
Serigne Mor Seye n’a pas de « Magal » commémorant le jour de sa naissance ou celui de son
rappel à Dieu parce qu’il ne l’a pas voulu ainsi. Le seul événement organisé en sa mémoire est
le Magal de Darou Khoudos (19eme jour de Mouharam) qui célèbre le rappel à Dieu de Cheikh
Ahmadou Bamba.
Il a eu à le diriger personnellement des années avant son rappel à Dieu sous
la recommandation de Serigne Modou Moustapha. C’est cette même date du 19 de
Mouharam qui a été retenu par ses héritiers pour perpétuer sa mémoire avec un décalage
d’une semaine (26 de Mouharam) pour permettre aux disciples de célébrer les deux
événements ; décision prise unanimement après concertation entre les membres de la
famille.
Que Dieu agrée ses œuvres et lui réserve une des plus belles rétributions le jour du Jugement
dernier bi barakati Cheikhouna
Ahmadoul Khadim.
BAYE MATHIAM MBOW LOUGA
[email protected]
7 Commentaires
Shams
En Septembre, 2019 (18:28 PM)Science, technologie, santé, management, .... rien de rien, ils ne lisent rien d'autre, et ils se disent savants.
- ils ne créent rien;
- n'innovent pas;
- attendent la pluie pour pouvoir cultiver;
- sont incapables de gérer les inondations chez eux;
- sont sans bras face à la moindre épreuve (criquets p. ex.);
- etc.
Mais ils se croient être, malgré tout, les meilleurs d'entre les hommes.
Cherchez l'erreur !
Payenne
En Septembre, 2019 (18:40 PM)Aller revoir votre origine depuis 20 generations
Ghhuueoi
En Septembre, 2019 (04:11 AM)Participer à la Discussion