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Le monstre a échappé à son créateur ! (Par Abdou Aziz Cissé)

Auteur: Senewebnews

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La récente passe d’armes entre Badara Gadiaga et Amadou Ba dans le talk-show “ Jakaarlo Bi” du 4 juillet est passé d’un plateau de télévision à un feuilleton judiciaire. Les réactions que cette altercation cathodique a provoquées dans la classe politique, mettent en lumière une constante bien ancrée dans notre culture politique: l’incapacité chronique des hommes politiques à assumer leurs responsabilités. Leur réflexe pavlovien consiste à se défausser sur d’autres souvent les médias, devenus les boucs émissaires tout désignés. À croire que pour nos élites politiques, « l’enfer, c’est toujours les autres ».
Ce comportement d’évitement n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans une longue tradition de manipulation de l’espace médiatique, où les règles sont sans cesse redéfinies selon les intérêts du moment. Ce qui frappe aujourd’hui, c’est la trajectoire de certaines figures médiatiques : des chroniqueurs, qui au départ ne faisaient que donner leur opinion en toute subjectivité, ont été progressivement hissés au rang d’analystes politiques, parfois sans aucune formation ni légitimité intellectuelle. Ce n’est pas forcément un mal en soi, la pluralité des voix est une richesse mais il faut reconnaître que nombre d’entre eux ont été récupérés, valorisés, choyés… jusqu’à être intégrés, pour certains, au cœur même des institutions.
Et voilà que maintenant, les mêmes qui ont façonné ce monstre médiatique s’émeuvent qu’il leur échappe. Ils voudraient reprendre la main, contrôler ce qu’ils ont contribué à créer. C’est un peu tard. Car on ne peut pas, en toute honnêteté, bâtir une créature, l’instrumentaliser à des fins politiques, puis se scandaliser lorsque celle-ci évolue en dehors des clous, hors de leur champ de contrôle. Frankenstein se débat désormais face à une créature qui ne lui obéit plus.
Dans ce contexte, les penseurs, chercheurs, universitaires et autres intellectuels dont la mission est d’apporter de la profondeur, de la nuance, de la rigueur ont été marginalisés, parfois même diabolisés. Leur parole a été rendue inaudible dans un paysage médiatique où le court terme, l’émotion et la polémique règnent en maîtres. À la place, on a préféré mettre en avant une pensée « fast-food », rapide à consommer, pauvre en fond mais riche en phrases chocs.
La vérité, c’est que la pensée complexe dérange. Elle exige du temps, de la nuance, du doute autant de choses dont la politique, aujourd’hui, semble vouloir se passer. Le politicien dans sa nature ou dans sa conquête du pouvoir, ne cherche pas à comprendre. Mais à convaincre in fine à conquérir. Ce qu’il veut, ce sont des armes de communication, pas des outils de réflexion. Dans ce jeu-là, les médias sont devenus des terrains de bataille où l’on place ses pions plus qu’on ne construit un débat démocratique.
Il est pourtant essentiel de rappeler que les citoyens, même lorsqu’ils s’expriment à travers les médias, ont le droit de prendre position sur la gestion de leur pays. Mais ce droit s’est trouvé détourné : dans la course effrénée au buzz, certains médias ont délaissé l’analyse rigoureuse au profit de commentateurs partisans, parfois à peine voilés, qui occupent les antennes de manière permanente. À tel point qu’on pourrait croire qu’ils ont leur rond de serviette dans certaines rédactions.
La dégradation des relations entre les médias et les nouvelles autorités depuis leur accession aux pouvoirs, ne fait qu’ajouter à cette confusion. Le récent communiqué du CNRA adressant une mise en demeure à la TFM, suivi de la levée de boucliers des organisations de presse, est un symptôme de ce climat délétère. Cette rupture de confiance affaiblit notre démocratie. Le fossé se creuse là où il aurait fallu bâtir des ponts.
Menacer ou emprisonner les voix dissonantes ne résoudra rien. Cela ne fera que prolonger un malaise déjà trop profond. Il est temps d’accepter que le paysage médiatique a changé et ce changement, disons-le franchement, a été largement encouragé par ceux qui en pâtissent aujourd’hui. À présent, il faut en assumer les conséquences et œuvrer à reconstruire un espace public apaisé, ouvert à toutes les voix, mais aussi exigeant quant à la qualité du débat.
Abdou Aziz Cissé, citoyen Sénégalais et activiste 
Auteur: Senewebnews

Commentaires (11)

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    il y a 1 mois

    Ainsi on appelle journaliste toute personne munie d'un micro et d'une caméra !
    ou lumière tout médiocre qui enkule des guenons MAIS gueule comme un port en redéfinissant une pratique médicale !!
    kinésithérapeute de lupanar....

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    Yep il y a 1 mois

    Le problème au Sénégal c'est d'appeler médecin toute personne en blouse blanche munie d'un scalpel.
    Ainsi on appelle journaliste toute personne munie d'un micro et d'une caméra !

    Quand un journaliste qui n'est pas diplômé s'autorise des analyses sans limite mais absolument et parfaitement à sens unique et exclusivement dirigée contre un homme politique... vous vous foutez de qui ?

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    Moustapha Diop il y a 1 mois

    Tous ces gens la parlent pour ne rien dire. un debat c'est entre 2 personnes autour d'un theme precis. Pourquoi nommer une autre personnes qui ne fait pas partie du debat pour l'insulter? Comme on le dit souvent " il ya la liberte de presse mais on ne peut pas garantir l'expression de la liberte.
    Ne soyons pas des hypocrites. Sonko est un pere de famille il faut que les gens arretent a s'acharner sur lui .Soyons polis et respectons tout le monde . Pas d'insultes debattons dans la serenite et le respect .

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    il y a 1 mois

    Avant de dire a ton prochain d enlever la paille dans ses yeux enleves d abord la poutre qui est dans tes yeux

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    Blankagiga il y a 1 mois

    Monsieur Cissé, votre texte fleure bon l'indignation de façade. Parler de "monstre médiatique" qui échappe à ses créateurs, c'est un peu comme s'étonner qu'un feu de forêt prenne de l'ampleur après avoir jeté la première allumette. Votre analogie avec Frankenstein est d'une naïveté désarmante, ou pire, d'une hypocrisie exécrable.
    Vous vous gargarisez de l'idée que ces "créateurs" s'émeuvent tardivement. Mais qu'attendiez-vous ? Qu'un outil forgé pour l'instrumentalisation politique reste sagement dans les limites que vous ou vos semblables avez bien voulu lui fixer ? C'est méconnaître la nature même du pouvoir médiatique, et plus encore, la dynamique intrinsèque de toute entité à laquelle on confère une telle puissance.
    Votre réquisitoire, sous ses airs de lucidité, n'est qu'une pirouette rhétorique pour masquer une vérité plus crue : ceux qui manipulent les outils médiatiques finissent toujours par en être manipulés, ou dépassés. La "créature" que vous décrivez n'a pas échappé par magie ; elle a simplement suivi la trajectoire que vos propres actions ont tracée.
    Alors, de grâce, épargnez-nous vos lamentations post-factum. Le "scandale" que vous décrivez n'est pas celui de l'indépendance d'un média, mais bien celui de l'aveuglement coupable de ceux qui croyaient pouvoir contrôler l'incontrôlable. Votre texte n'est pas une prise de conscience, c'est le constat amer d'une perte de contrôle, maquillé en analyse. Et cela, Monsieur Cissé, est loin d'être un acte de bravoure intellectuelle.

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    reply_author il y a 1 mois

    Blankagiga, vous ne faites que dire autrement ce que Monsieur Cissé a dit, sauf que vous le faites avec mépris et vous en prenez à Monsieur Cissé. Voyez vous c'est ce qui bloque le plus chez nous sénégalais: on aime perdre Notre temps, par exemple à répéter ce que quelqu'un a dit et bien dit, mais aussi on a toujours de la haine quand c'est l'autre qui ravit la vedette. On aime, comment dire, faire du "wagni", rabaisser l'autre pour exister...Par ailleurs, a vouloir réussir coute que coute ce dont seul Dieu est capable, on finit tout simplement par se perdre, se détruire: c'est la morale de Frankenstein. L'équilibre en toute chose, meme dans L'équilibre.

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    nycusa il y a 1 mois

    Il a un surmenage intellectuel. Avec son projet à deux balles il pensait que diriger le Sénégal serait facile.
    La il s’en rend compte et sait que le bénéfice du doute dont il jouissait va s’effriter avant 2029, alors il cherche à se faire virer avant et se faire passer pour une victime encore et espérer que cela l’aidera en 2029.
    Un scénario aussi nul que le projet qu’il dit porter

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    Hé! il y a 1 mois

    Ousmane Sonko ci bopam mo mottoul kilifeu. Loolou moy wakh ji !



    #alkou #gougnafier et #yakataane sont des mots interdits par le pouvoir actuel, faites attention.

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    reply_author il y a 1 mois

    sa bay moniou togne il devait mettre une capote

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    reply_author il y a 1 mois

    réponse à HE voilà votre problème n'importe qui sauf Sonko mais celui que vous sous-estimez vous a foutu une vrai leçon de resilience et de politique pour un kilifeu c'est vos voleurs au gros ventre mangeur de riba

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    DJOLOFF il y a 1 mois

    Cela me rappelle le gars qui était venu en vacance dans notre quartier.
    De par son comportement personne ne voulait le fréquenter...

    Un jour mou amm sarakh lakh.

    Le gars nann sow bi
    Seulemooo une autre partie du sow
    Le reste mo kheupp gnouko...

    Nit ki loumou meussoul khalatt, bokossi bolé rek togn gnépp.

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    Abdullah il y a 1 mois

    Parler de reflex pavlovien peut vous coûter cher en ces temps qui courent.
    Le procureur peut s'autosaisir et faire une interprétation primaire disant que vous avez comparer les protagonistes à des chiens et surtout le parlementaire.
    Alors que la logique est juste une question de réaction telle que le montre le conditionnement du chien quand Pavlov réalisait son expérience.

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    Abdullah il y a 1 mois

    Parler de reflex pavlovien peut vous coûter cher en ces temps qui courent.
    Le procureur peut s'autosaisir et faire une interprétation primaire disant que vous avez comparer les protagonistes à des chiens et surtout le parlementaire.
    Alors que la logique est juste une question de réaction telle que le montre le conditionnement du chien quand Pavlov réalisait son expérience.

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    reply_author il y a 1 mois

    badou BFEM va creer le parti roubakh BFEM

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    Adama il y a 1 mois

    Comme Frankeinstein!

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    Depuis Pékin et Washington il y a 1 mois

    Quelle gros gâchis cette sortie ravageuse de Ousmane alors qu'il vient de revenir d'une visite à succès en Chine et le Président Diomaye des USA pour convaincre Trump à s'intéresser au Sénégal. S'ils entendent que le PM 'e s'entend pas avec son Président, grosse douche fraîche pour les futurs investisseurs Chinois ou US , voir d'autres.

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    reply_author il y a 1 mois

    Article fumiste et malhonnête. Le Pastef n'a fait que dénoncer des exactions factuelles et indéniables du régime de Macky pour arriver au pouvoir, alors que l'opposition actuelle et ses péripatéticiens déguisés en journalistes ou chroniqueurs ne font que dans l'insulte et la désinformation pour perturber notre marche vers la prospérité.

    Pastéef en avait bavé avec le banditisme de certains magistrats de macky, maintenant c'est aux insulteurs d'assumer et de nous prouver qu'ils sauront tenir jusqu'au bout.

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    Joglenn sol senn dalla ! il y a 1 mois

    Doyens Atepa, Habib Sy et Aïda Mbodj , allez voir Ousmane et discutez avec lui. Le Projet Pastefien se gagne ensemble et Non dans la monumentale division. Ce serait l'échec adn des hommes politiques du Sénégal, génération après génération depuis nos indépendances.

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    Abdullah il y a 1 mois

    Parler de reflex pavlovien peut vous coûter cher en ces temps qui courent.
    Le procureur peut s'autosaisir et faire une interprétation primaire disant que vous avez comparer les protagonistes à des chiens et surtout le parlementaire.
    Alors que la logique est juste une question de réaction telle que le montre le conditionnement du chien quand Pavlov réalisait son expérience.

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    Abdullah il y a 1 mois

    Parler de reflex pavlovien peut vous coûter cher en ces temps qui courent.
    Le procureur peut s'autosaisir et faire une interprétation primaire disant que vous avez comparer les protagonistes à des chiens et surtout le parlementaire.
    Alors que la logique est juste une question de réaction telle que le montre le conditionnement du chien quand Pavlov réalisait son expérience.

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