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LE PRÉSIDENT WADE, PRIX NOBEL DE LA PAIX?

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LE PRÉSIDENT WADE, PRIX NOBEL DE LA PAIX?

Les Nations-Unies, à travers une de leurs institutions spécialisées, l’UNESCO, ont honoré, au mois de mai dernier, à Paris, le Président Abdoulaye Wade, en lui décernant le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.

L’opposition sénégalaise et quelques esprits mal intentionnées, coalisés à des nostalgiques du focartisme de la veille France-Afrique, avaient essayé de démontrer, avec des arguments aussi subjectifs que fallacieux, que l’institution onusienne se serait trompée de choix, nonobstant les explications rationnelles qui leur ont été fournies sur la rigueur de la sélection. Qui plus est, certains de mes amis (es) canadiens, férus de la lecture de journaux électroniques du pays de la téranga (hospitalité), avaient eux aussi, quelque peu, douté de la pertinence du choix opéré par l’UNESCO.

C’est pourquoi, j’ai décidé, avec plaisir, d’exposer ici, quelques arguments qui, du reste, peuvent valoir, au Chef de l’État sénégalais, d’autres distinctions aussi prestigieuses que le Prix Nobel de la paix.

Pour ce faire, j’ai volontairement choisi de situer le premier leader libéral noir africain dans deux séquences temporelles : La période de l’opposition (1974-2000) et la période de la gestion du pouvoir (2000 à aujourd’hui).

Mais avant, permettez-moi de rappeler que le jury était composé de personnalités de renommée internationale, parmi lesquelles, figuraient le portugais Mário SOARES (Ancien Président de la République), l’argentin Adolfo PÉREZ ESQUIVEL (Prix Nobel de la paix) et l’américain Henry A. KISSINGER (Ancien Secrétaire d’État et Prix Nobel de la paix).

Maître Abdoulaye Wade dans l’opposition (1974-2000)

Déjà étudiant, il avait, très tôt, milité pour l’indépendance des colonies africaines.

C’est en 1974 que Me Abdoulaye Wade fonda le premier ou le deuxième parti d’opposition légale en Afrique. Il a d’emblée, fait de la conquête démocratique du pouvoir, son credo.

À l’époque, pour assurer la survie de son parti, mettre en évidence le caractère pacifique de son combat et se distinguer des mouvements de libération nationale et / ou des oppositions armées, il avait inventé le concept \"d’opposition de contribution\". Ce qui lui avait valu de nombreuses critiques, notamment de la gauche révolutionnaire (trotskiste, maoïste, anarchiste ou marxiste-léniniste) qui opérait dans la clandestinité. Elle y avait perdu beaucoup de temps, de talent et d’énergie avant de se résoudre à suivre la voie tracée par Me Wade. Ce dernier, par son combat, avait permis à ses compatriotes de gagner la liberté de déplacement, la liberté d’échange entre les différentes régions du pays, la liberté de presse et le pluralisme politique et syndical. En effet, il est le fondateur du premier journal indépendant et du premier syndicat libre, non affilié au pouvoir. En conséquence, il n’est pas prétentieux, d’affirmer que Me Wade est le premier combattant de la liberté, le père de la presse indépendante et du pluralisme politique et syndical, post-indépendance. Il est aussi le premier opposant africain à avoir accepté d’entrer dans le gouvernement de son plus farouche adversaire de l’époque, M. Abdou Diouf, ouvrant ainsi la voie des coalitions gouvernementales en Afrique, associant des membres de l’opposition.

En 1991, cela était difficilement compréhensible d’autant que M. Diouf l’avait arrêté et emprisonné, avant même la proclamation des résultats des élections tristement célèbres de février1988. Les phrases qu’il avait prononcées, à sa sortie de prison, suite à ces élections, resteront, à jamais, gravées dans la mémoire des démocrates et de tous ceux qui sont épris de paix, de liberté, de démocratie et du respect de la légalité et des droits de l’homme. Je cite :

\" Je ne marcherai jamais sur des cadavres pour accéder au pouvoir. Je vous ai promis de vous amener au pouvoir, mais ce sera par la voie démocratique.\"

Il avait prononcé ces mots alors que le pouvoir était dans la rue et que près d’un million de manifestants, en majorité des jeunes, scandaient : \"Au Palais ! Au Palais! Au Palais! \".

Mes chers (es) amis (es), vous conviendrez avec moi, que seul un prophète, au vrai sens du mot, pouvait résister à l’idée de ramasser un pouvoir dans la rue. Les présidents actuels de la Côte-d’Ivoire et de l’Ukraine ne me démentiront pas. C’est pourquoi, il n’est nullement absurde d’affirmer que Me Wade est un prophète de la paix et de la démocratie.

Il est l’initiateur et l’organisateur de la première conférence sur la transition démocratique en Afrique qui a permis, chose impensable à l’époque, un dialogue direct entre les pouvoirs et leurs oppositions démocratiques ou armées.

Sur le plan extérieur toujours, il avait entrepris la médiation dans la crise politique au Zaïre (Actuelle République démocratique du Congo). Le model d’opposition, qu’il avait initié, était tellement républicain que beaucoup de Chefs d’États africains lui sollicitaient constamment pour dialoguer avec leurs adversaires politiques.

Sur le plan intérieur, il a servi de médiateur dans la crise casamançaise en réussissant, notamment, la libération des détenus du MFDC et une accalmie notable dans les affrontements armées, avant que le Président Diouf ne céda, sous la pression de ceux qui avaient fait du conflit leur rente, en lui retirant le dossier. Dans cette même ordre d’idées, le Secrétaire général national du PDS avait, une nouvelle fois, fait montre de pacifisme, lorsqu’il avait annulé l’accueil qu’il avait demandé au peuple de réserver à M. Abdou Diouf, alors de retour d’un voyage. Il avait reçu l’information selon laquelle, M. Jean Collin, puissant Ministre d’État de l’époque, avait mis en branle un plan diabolique visant à le supprimer, à créer un bain de sang et à s’emparer du pouvoir. C’est dire que ceux qui affirment que M. Jean Collin est en réalité le vrai mentor d’Idrissa Seck n’ont pas tout à fait tord, sauf que Collin, lui, n’a jamais été accusé d’avoir commis des détournements de deniers publics, se chiffrant à des milliards de FCFA (monnaie de la plupart des anciennes colonies françaises d’Afrique). Lors de la campagne électorale de 1998, j’étais dans le convoi du Chef libéral qui devait tenir son meeting d’ouverture à Thiès. Ayant appris que Me M’Baye Jacques Diop, alors cacique du parti socialiste, se préparait à lui barrer la route, Me Wade avait décidé d’éviter tout affrontement en contournant Rufisque via les Niayes.

En somme, il est difficile de trouver dans l’histoire de l’humanité, un opposant politique ayant œuvré, comme le libéral Wade, autant pour la paix, la démocratie et le respect des droits de l’homme.

Me Abdoulaye Wade, Président de la République (2000 à aujourd’hui) :

 Devenu en 2000, le Chef de l’État, le mieux élu de l’histoire du Sénégal, le président Wade a très tôt calmé l’inquiétude de ses adversaires en déclarant publiquement qu’il ne fera pas une chasse aux sorcières, résolvant du même coup, deux équations africaines à plusieurs inconnues : \"Comment quitter le pouvoir? Comment y accéder?\"

La magnanimité dont il a fait preuve a surpris plus d’un. Ses détracteurs d’hier font légion dans le pouvoir, au point que cela irrite aujourd’hui beaucoup de ses fidèles laissés en rade ou non. On les entend souvent dire que : \"Ce sont nos adversaires d’hier qui nous gouvernent et nous narguent\". Même s’il est difficile de réfuter une telle assertion, cette situation peut, cependant, trouver une explication, non seulement dans la capacité hors norme de Wade à pardonner ses adversaires, mais aussi dans le fait que c’est la première fois que le Sénégal s’est doté d’un Président vraiment pour tous.

Lorsque survint le malentendu avec le voisin mauritanien, il n’a pas hésité, une seule seconde, à prendre son bâton de pèlerin pour prêcher la paix à Nouakchott. Ce qui a permis d’éviter la répétition des événements sanglants du passé.

Fidèle à cette diplomatie de paix, il a aidé les frère rivaux malgaches à dialoguer, en les réunissant à Dakar. Ce dialogue a permis à la Grande île d’éviter le pire et de retrouver la paix.

Il s’est également impliqué dans la crise ivoirienne. Ce qui a permis la signature du seul accord de cessez-le-feu encore en vigueur.

Mais le gain le plus spectaculaire de cette diplomatie wadienne, c’est le dénouement heureux de la crise post-électorale bissau-guinéenne. En effet, le Président Wade a, encore une fois, réussi la prouesse de réunir les protagonistes chez lui et de leur arracher des concessions qui ont permis d’éviter le bain de sang et le chaos.

Le Chef de l’État du Sénégal est aussi partie prenante dans la recherche de la paix au Darfour (Soudan) et dans de nombreux autres coins du globe.

Aussi, face à la montée du fanatisme islamique et les incompréhensions nées, ça et là, de l’Islam, a t-il décidé d’organiser prochainement, à Dakar, une conférence internationale sur le dialogue islamo-chretien.

Sur le plan intérieur, ses efforts de pacification de la Casamance ont abouti à des résultats tangibles comme la signature d’un accord de paix avec le mouvement indépendantiste et l’amnistie des rebelles. De plus, il n’y a aucun prisonnier politique, actuellement, dans les geôles du Sénégal.

Après avoir fait voter la constitution la plus avant-gardiste du continent sur le chapitre des libertés et fait organiser en 2001 des élections législatives et locales, démocratiques, transparentes avec zéro contestation, le voilà qui vient de supprimer la peine de mort dans son pays. On se rappelle qu’il avait déclaré, en réponse à une question sur ce sujet, lors du débat citoyen sur le référendum constitutionnel, je cite :

\" Ne me demandez surtout pas de faire exécuter quelqu’un, sinon je vous laisse le palais pour rentrer à mon domicile du Point E. Je ne suis pas élu pour faire couler le sang\".

Quoi alors de plus normal que l’écrasante majorité des sénégalais soit fier de la distinction remise par l’UNESCO à leur cher président. Ce n’était certes pas la première fois que cette institution onusienne remettait le prix pour la recherche de la paix, mais c’était la première fois que sa remise a été aussi grandiose, avec une foule impressionnante, des témoignages historiques, devant un parterre de chefs d’État. N’en déplaise à ses détracteurs, Wade est un grand homme, un monument de la paix, pour tout dire, un symbole de l’histoire, du présent et du futur de l’Afrique. J’ai eu la chance de parcourir, lorsque j’étais étudiant à l’École nationale d’administration publique du Québec à Montréal, les biographies des hommes politiques occidentaux dont on disait qu’ils sont les plus grands de leur époque : Lincoln, Kennedy, Churchill, Pearson, Trudeau, De Gaule et Mittérand. Mais j’avoue qu’aucun d’eux n’égale vraiment Abdoulaye Wade, ce démocrate, au cerveau ultra-performant, doué d’un magnétisme extraordinaire.

Le monde entier a reconnu son engagement pour la paix, la démocratie et la promotion des droits de l’homme, comme en atteste, entre autres, ces importantes distinctions:

- Distinction de la Pierre d’Hiroshima de Tokyo pour la Paix en Afrique;

- Distinction des premières assises africaines de la Paix (lauriers d’or de la paix à Lomé);

- Canne d’Or de la Paix de la coalition des femmes leader d’Afrique;

- Médaille et Canne d’Or de la Paix du Conseil universel de la Paix en Afrique de l’Est et du Centre;

- Diplôme et Médaille d’Or pour la paix de l’ISESCO;

- Prix Félix-Houphouët Boigny pour la Paix de l’UNESCO;

- Prix de la Démocratie, des Droits de l’Homme et de la Diaspora;

- Prix Harriman pour la Démocratie (NDI, Washington D.C.);

- Prix de la Ligue Internationale des Droits de l’Homme (New-York);

- Gender Award du Comité Africain des Femmes Juristes africaines.

Mais comme l’unanimité autour d’un homme politique n’est pas de ce monde, il fallait s’attendre à ce que l’opposition sénégalaise puisse essayer de faire entendre une voix discordante à Paris, même si celle-ci a été facilement noyée par la déferlante bleue aux bords de la seine.

Le fiasco qu’a connu la manifestation de l’opposition n’a pas surpris les observateurs avertis de la scène politique sénégalaise. Sentant la mission impossible, ses ténors se sont débinés. Quoi de plus normal, si l’on sait qu’ils ont toujours pratiqué l’à-plat-ventrisme oppositionnel, caractérisé par un manque criarde de leadership, d’imagination et de stratégie. Elle a toujours copié les stratégies développées par Me Wade, leader de l’opposition. Il est vrai qu’il leur avait appris à manifester aux bords de la seine contre M. Abdou Diouf. Mais en véritable Niombor (lièvre), il ne leur avait jamais donné la stratégie qui sous-tendait la réussite d’une telle manifestation. L’opposition devrait savoir que Wade n’est pas Diouf. Et tant qu’elle continuera de laisser une certaine presse faire le travail à sa place, son réveil sera toujours brutal.

M. Idrissa Seck aussi a été ridicule à Paris. Malgré son tapage médiatique, il s’est révélé être un leader microscopique, porté par une certaine presse et voué inexorablement à une descente aux enfers. Je me demande encore ce qu’attend la justice sénégalaise pour le remettre derrière les barreaux.

J’en profite pour lancer un appel à tous les responsables du PDS. Le moment est venu de cesser les mises à l’index, les injectives, les calomnies et les combines contre les frères et sœurs du parti, pour resserrer notre unité autour de l’essentiel : la réélection triomphale de Me Abdoulaye Wade.

Pour terminer, j’aimerai féliciter, tout naturellement, Me Wade pour ses nombreuses distinctions et sa gouvernance du Sénégal. J’y associe ses collaborateurs, son Premier ministre Macky Sall et tous les militants et responsable du PDS.

Que Dieu bénisse le Sénégal!

Djibril Sambou

Extrait de mon blogue : http://blog-djibril.blogspot.com/



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