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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ CONTRIBUTION ] Monsieur le Président, la région de Tambacounda ne fait-elle pas partie du Sénégal ?

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[ CONTRIBUTION ] Monsieur le Président, la région de Tambacounda ne fait-elle pas partie du Sénégal ?
Monsieur le Président,

Grâce à ses potentialités agricoles, minières, touristiques et sa situation de carrefour (mitoyenne avec quatre pays de la sous région), la région de Tambacounda est appelée à devenir un futur pôle économique et de développement du pays voire de la sous région. Les trois départements qui la composent présentent des potentialités énormes qui sont vecteurs d’un développement économique et social durable.

La région la plus vaste du Sénégal (malgré l’amputation du département de Kédougou) qu’est Tambacounda possède d’énormes atouts sur le plan agricole : région assez pluvieuse par rapport au reste du pays, disponibilité de terres arables ; les terres à cultiver, les espaces à défricher ne manquent pas. Et les sols de la région sont très fertiles. La région naturelle de Tambacounda est une exception géologique singulière dans le pays. Son sous-sol regorge d’importantes ressources minières. La région de Tambacounda, possède également des atouts touristiques énormes : le parc Niokolo Koba, ses monts, ses cascades, sa verdure…

Cependant, malgré tous ses atouts et potentialités, Monsieur le Président, la région de Tambacounda apparaît et demeure une région périphérique, sous développée et excentrée des centres de décisions du pays ; une région livrée à elle-même, désœuvrée et qui voit s’envoler tous ses espoirs de développement.

Certes, depuis quelques années, le réseau routier de Tambacounda a été amélioré. Avec la mise en œuvre de la nouvelle route bitumée venant de l’axe Kaolack-Tambacounda, cette amélioration de qualité a fait de Tambacounda un nœud routier. Cette route qui continue vers  la ville frontière de Kidira,  facilite la liaison avec le Mali et permet le désenclavement de Bakel. L’embrassement routier vers le sud-ouest ouvre largement  Tambacounda au trafic routier vers la Casamance et la Guinée. Le radial sud-est relie la ville à la nouvelle région de Kédougou qui peut ainsi s’inscrire dans une économie d’échanges active.

Cependant, malgré cette amélioration, le réseau routier reste l’un des plus faibles du pays. En effet, au Sénégal, les infrastructures et équipements divers se font rares au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la capitale.  Avec 6,4 Km de route classées pour 100 Km², la région de Tambacounda est la deuxième plus faible densité routière du pays .Mais c’est la plus démunie concernant les routes revêtues (1,2 Km pour 100 Km) ». Et une bonne partie reste impraticable ou difficilement praticable.

A cela s’ajoute l’état d’un réseau très défectueux à l’intérieur de la région. S’il est vrai que le réseau routier intra urbain reliant la ville  aux autres centres urbains a été amélioré, celui qui relie la ville de Tambacounda à ses espaces ruraux plus ou moins éloignés  en revanche reste très défectueux. Hormis les zones rurales telles Maka, Missirah, Koussanar, Koupemtoum, Sinthiou Malème qui sont situées en bordure de route (situation qui explique d’ailleurs le dynamisme isolé de ces zones), la majeure partie des villages se trouvent très éloignés de ces axes ou sont situés en bordure de piste très difficilement praticables, alors qu’une grande partie des producteurs sont situés dans ces espaces.  
 

Monsieur le Président,

La région de Tambacounda a un besoin urgent d’être désenclavée. Les infrastructures de communications sont les plus faibles du pays, les activités industrielles sont quasi inexistantes, les entités administratives sont faibles et insuffisantes, les populations sont très pauvres et le chômage est endémique.

La région a besoin de son université, de plus de collèges, de lycées, de centres de formations professionnelles, de centre de santé donc plus d’investissements venant de l’Etat. Quand est ce que la région de Tambacounda bénéficiera réellement des fruits de l’alternance ? Tambacounda n’est elle pas partie intégrante du Sénégal ? Sommes-nous condamnés à rester dans l’exclusion, l’enclavement et la pauvreté ?

Je pense que la solution est politique. En votre qualité du premier aménageur du pays vous saurez prendre la décision idoine pour nous faire sortir de notre « misère ». La région de Tambacounda ne parvient à survivre, en partie,  que grâce à l’envoi des capitaux issus de l’immigration. Tous les indicateurs socio-économiques du pays la placent en queue de peloton.

Monsieur le président, à l’instar des autres régions du pays, la région de Tambacounda a plus que besoin d’attention et d’investissements immédiats.

     Cette situation entrave le développement économique et social de la région (approvisionnement en denrées alimentaires, contacts entre les villages ou l’administration, évacuation sanitaire) et facilite peu l’intégration régionale. Et pourtant, la région possède des potentialités géographiques conséquentes qui devront être mises en valeurs pour faire de Tambacounda, une région phare, désenclavée et développée.
 

Le manque de dynamisme économique découlant de la sous exploitation des potentialités, limite les capacités d’accroître le processus d’intégration et de favoriser un développement durable de la région. L’agriculture était et demeure la principale activité économique. Mais à cause d’une absence d’investissement et d’orientation agricoles importants, ce secteur est aujourd’hui des plus précaires à Tambacounda. Nul besoin de consulter les livres pour savoir que cette région souffre énormément de ses difficultés économiques, financières entre autres. Il suffit de faire un tour dans nos quartiers à des heures régulièrement de travail pour éprouver le désarroi de notre jeunesse en proie au fléau du chômage et du désespoir. Le contraste frappant entre l’énorme potentialité de cette région et le niveau de vie de ses populations fait encore  poser- à juste raison- la question de la volonté politique des autorités pour cette région. Qu’en-t-il de l’intégration des cadre de la région dans les hautes sphères de l’Etat ? Je prends l’exemple du Dr Chérif Sidy KANE, enseignant chercheur à la FASEG de l’UCAD, expert auprès des Nations Unies et militant actif et responsable du PDS !

Pour coller à une actualité brûlante, je voudrais dire également que nous ne comprenons point et déplorons que Tambacounda n’ait pas été choisie parmi les régions devant être un pôle pour le FESMAN. Or ma région semble réunir toutes les conditions nécessaires sous lesquelles le choix des régions-pôle a été opéré. En plus d’être le lieu d’une longue tradition de rendez-culturels internationaux, et d’être d’une harmonieuse diversité culturelle et ethnique, celle-ci justifie celle-là, Tambacounda, à travers la qualité exceptionnelle du savoir-faire artistique de ses enfants (l’image de Ousmane DIA, artiste, peintre, sculpteur et professeur d’arts visuels à Genève et initiateur du Festival Tambacounda-Genève-Dakar), rayonne encore par sa culture, bien au-delà des frontières du Sénégal et du continent, à travers les contrées les plus lointaines du monde. Ce que ces éminents artistes qu’elle a vu naître traduisent dans leurs œuvres c’est la passion, ce feu ardent qui irradie les grands desseins et trempe les énergies, de contribuer aux efforts pour la construction d’une Afrique renaissante, marchant ainsi dans vos pas, Monsieur le président, votre regard fièrement et courageusement tourné vers la renaissance africaine que symbolise la statue du même nom. N’est-ce pas là magnifier l’esprit et la lettre du FESMAN et donc y être déjà avant son démarrage officiel? A voir la dimension internationale de nos artistes et  leur engagement pour la promotion de la culture comme chemin de développement, on s’autorise de répondre que oui. A cet égard on ne peut justifier que Tambacounda ne fasse pas partie des pôles du FESMAN. C’est pourquoi nous exigeons que Tambacounda retrouve, dans cette rencontre culturelle internationale, la place qui sied à sa dimension culturelle. Ne pas associer Tambacounda aux régions-pôle c’est réduire les chances de succès de ce festival.

Au regard de tout ce qui précède, il me semble urgent que des mesures soient prises en toute urgence pour faire de Tambacounda une région émergente aux bénéfices de ses populations et du reste du Sénégal. Nous autres tambacoundois avons le sentiment  de n’avoir comptés aux yeux des chefs d’état passés que comme base électorale, et nous vous soupçonnons, le premier avocat des sénégalais, de vouloir introduire la rupture dans ce fâcheux rapport que les pouvoirs précédents ont eu avec nous, mais c’est la réalisation de toutes ces choses que nous vous avons proposées qui le confirmera.
 

Monsieur le Président, en vous souhaitant un bon séjour à Tambacounda, veuillez recevoir mes plus hautes considérations.
 

Mr Seydou KANTE

Président de l’association « Tamba Initiatives »

Président du secteur PDS de Paris 20ème

E-mail : [email protected]


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