OPINION - LA FRAUDE COMME SPORT FAVORI

A moins de deux mois, une argumentation louche est toujours donnée aux aspects techniques de la présidentielle et des législatives. La fraude que l’on spéculait révolue est remise en jeu par un nombre d’actes à foison prouvant clairement l’engagement exclusif du Sénégal dans ce processus qui devait obéir aux infimes formalités de la démocratie. La fraude électorale par définition désigne toutes les irrégularités qui peuvent se dérouler pendant une élection. Selon Wikipédia, la célèbre encyclopédie, elle inclut tous les processus ayant pour objet d'influencer les résultats de façon à garantir, favoriser ou augmenter la probabilité d’un résultat voulu. Toutes les sociétés utilisant le système des votes sont confrontées au problème et cherchent à s'en prémunir au moins officiellement. Le succès en la matière est une condition pour se prévaloir du label démocratique.

Malheureusement, force est de constater la volonté de décrédibiliser les acquis et l’expérience du processus électoral en exerçant la pratique de la fraude sur toutes ses méthodes: non-distribution des cartes aux électeurs de l'opposition, utilisation de la télévision pour assurer la propagande, interdiction des meetings de l'opposition, élimination arbitraire d’un candidat menaçant le candidat du régime, installation de bureaux de vote fictifs, intimidation de candidats, électeurs et journalistes, inscription de non sénégalais dans les listes électorales etc. Prenons le cas de Paris où la fraude électorale s’active sous diverses formes dont les plus flagrantes sont humaines, administratives et législatives. Une fraude à visage humain parce que les acteurs sont les militants de la fédération du Parti Démocratique Sénégalais de France qui ont eu à importer massivement des inscrits depuis le Sénégal. Cette fraude a présenté un aspect administratif par la complicité de l’état civil sénégalais premier fournisseur des fraudeurs en vrais faux documents administratifs en qualité et en quantité tels que des cartes d’identités, des passeports diplomatiques, des extraits de naissances et des tampons de l’administration publique. La Fédération du Parti Démocratique Sénégalais en France, en connivence avec les fonctionnaires de l’Etat, a réussi à faire inscrire dans le fichier électoral des étrangers originaires pour la plus part de la sous région Ouest africaine, embauchés dans des foyers d’immigrés. Enfin, cette fraude a revêtu d’une forme législative parce que la loi a ouvert la caverne d’Ali Baba aux fraudeurs en les recrutant, en les exposant les possibilités d’inscription et de vote multiple et pour le compte du candidat officiel du régime.

Le Parti Démocratique Sénégalais par nature aime magouiller. Par exemple remplir la salle de l’UNESCO par des artistes, le ballet de Sorano, les talibés confrériques, pis, bourrer le meeting du Palais des congrès par des Congolais, Camerounais, Centrafricains et des jeunes de la banlieue parisienne ou de la province proche. De facto, donnant l’impression de miser sur la fraude comme sport favori pour remporter les consultations électorales de février 2007. Malencontreusement cette formule adoptée fragilise d’avantage l'État en tant qu’autorité nécessitant ainsi d'anticiper aux correctifs nécessaires pour échapper au fiasco électoral qui nous guette en proposant des solutions viables pour parvenir à des élections régulières et incontestées. Or, le Sénégal actuel n’est pas disposé à organiser des élections mais plutôt des sélections. Pour paraphraser, MONTESQUIEU qui avait repris la thèse d’ARISTOTE, selon laquelle l’élection est de nature aristocratique alors que la procédure de sélection démocratique. Tandis que pour ROUSSEAU le tirage au sort dans un régime démocratique ne peut pas être accusé d'être une formule qui peut sélectionner des citoyens incompétents et minoritaires. Mais ce qui est sûr, le sénégalais Lambda est las face aux contradictions, limites et ambiguïtés qui entourent le Landerneau politique tex tus à une balle de Ping Pong entre deux joueurs dont l’un est décidé à jouer et l’autre déterminé à tricher.

Par Cheikh Sidiya DIOP
Coordonnateur Superviseur du Mouvement pour Sauver le Sénégal
dcheikhsidiya@yahoo.fr