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Tuesday 02 September, 2025
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Sonko entre reniements et revirements : Barth' blanchi par l'Histoire (Par Pape Konaré)

Auteur: Pape KONARE

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Sonko entre reniements et revirements : Barth' blanchi par l'Histoire (Par Pape Konaré)

Pastef, qui a fondé son ascension sur la négation de ce qu'il appelle "système", est en train de recycler tous les rentiers qui ont terni la noblesse de l'action politique par leurs reniements et revirements spectaculaires.  Pourtant, c'est ce même parti qui a, par un prisme déformant, porté des allégations mensongères aux fins de souiller l'image de Barthélémy Dias. Depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts : en plus d'être protagoniste du Protocole de Cap Manuel, Ousmane Sonko est devenu le plus grand promoteur de la transhumance. Il coule de source que cette pratique, décriée et dénoncée depuis des décennies, connait des proportions inquiétantes qui doivent nous amener à poser le débat y afférent avec froideur pour mieux en analyser les causes, les conséquences immédiates et lointaines.Avant, l'on s'engageait en politique par conviction. Les clivages étaient idéologiques, les motivations morales. Depuis le milieu des années 90, notamment, dans la foulée de ce que l'on a désigné "la mort des idéologies", l'argent est venu infester l'espace politique induisant une corruption des moeurs à une vitesse exponentielle et à une échelle industrielle. Progressivement, le phénomène de la transhumance a gagné du terrain pour jouir d'une sorte de banalisation à rebours des codes moraux. Sous Abdoulaye Wade, une opération de démantèlement et de démembrement du Parti socialiste a été initiée. De nombreux cadres du PS, après la perte du pouvoir en 2000, avaient rejoint les libéraux. Mais le Ps, déjouant l'offensive libérale, a pu se renouveler par un instinct de survie grâce à la constance qui structure la démarche d'hommes comme Khalifa Ababacar Sall, mais surtout le parti s'est vu insuffler du sang neuf avec la venue de Barthélémy Dias et d'autres jeunes de sa génération. C'est à partir de ce moment que la flamme de la résistance fut ravivée pour de hautes luttes qui vont créer les conditions d'une nouvelle alternance démocratique en 2012.  C'est dire qu'en politique, seule la constance paye. Certes le Parti socialiste n'a pas remporté la présidentielle de 2012, mais il a été, pendant longtemps entre 2000 et 2012, le parti-pivot de la plupart des cadres unitaires de l'opposition dite significative. Une fois Macky Sall au pouvoir, Khalifa Sall, Moussa Taye, Barthélémy Dias, Madiop Diop, la liste est loin d'être exhaustive, ont continué la lutte dans l'opposition alors que de nombreux autres, réunis autour de feu Ousmane Tanor Dieng, ont continué à accompagner l’Alliance pour la République. Là également, c'est le même Barthélémy Dias, et la mouvance khalifiste en général, qui va faire sonner le tocsin de la résistance. Les combats menés à partir de 2017 vont préfigurer la résistance menée autour de Ousmane Sonko à partir de mars 2021. En somme, la tête de liste de SAAM SA KADDU est un modèle de constance et de persévérance, un homme à ne jamais se renier, qui offre des leçons de droiture à la jeunesse sénégalaise. D'où viennent alors toutes les accusations contre l'actuel maire de Dakar et Khalifa Sall ? Cette question nous permet de clore définitivement la polémique saugrenue y relative. Comme vous pouvez vous en rappeler, au lendemain de la présidentielle de 2019, alors que Pastef ne pesait pas grand-chose face à Khalifa Sall, Barthélémy Dias a rejeté l'appel au dialogue de Macky Sall, qui ne lui inspirait pas confiance. Pour vous rafraîchir la mémoire, nous vous renvoyons à l'édition de Faram Facce sur TFM, lorsque le maire de Dakar défendait sa position face à Pape Ngagne Ndiaye. En 2023, à quelques encablures de la présidentielle, ce fut Barthélémy Dias qui prit l'initiative de demander à Macky Sallde favoriser la participation de "tout le monde", notamment Ousmane Sonko, à la présidentielle de 2024. Il est clair que des périls guettaient le Sénégal et personne n'avait intérêt à une exacerbation des rancœurs et des hostilités. Barthélémy Dias avait posé des pré conditions en exigeant le retrait de Macky Sall, qui devait solennellement renoncer à tout projet de 3e mandat. Comment peut-on reprocher à quelqu'un qui a fait tout cela d'avoir dealer avec Macky Sall ? Comme Dieu est juste, l'accusateur de Barthélémy sera le principal protagoniste du Protocole de Cap Manuel qui va tôt ou tard livrer tous ses secrets.En définitive, non seulement c'est un retournement de situation, mais c’est en plus un reniement, ironie du sort, un verdict de l'histoire, c'est l'arroseur arrosé. Dans notre cas, dialogue n'a jamais signifié compromission avec le Diable. La volonté du maire Barthélémy Dias était seulement d'œuvrer pour la consolidation de la paix et de la stabilité du Sénégal. Il n'y avait aucun calcul d'épicier politicien derrière sa démarche de pacification de l'espace politique. Chez Pastef, non seulement ils ont accepté de négocier sur le dos du peuple pour obtenir l'amnistie mais il y a pire : une fois au pouvoir, MIMI a été démasqué, ses mensonges mis à nu. Prédisposé à une défaite cuisante lors de ces élections législatives, ils ont ravalé leur vomi pour s'adonner à une vaste opération de transhumance. C'est, en somme, une double abomination : morale et politique.
Auteur: Pape KONARE

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