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[ Contribution ] Ternir l'image du Sénégal

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[ Contribution ] Ternir l'image du Sénégal

On avait cru que la rage et les rancœurs suscitées au sein du pouvoir par la tenue des Assises nationales s'étaient estompées et que nos dirigeants s'étaient enfin résignés à accepter ces consultations comme une manifestation de l'expression d'une liberté de penser et d'agir garantie par la Constitution. Hélas...La personne du Président des Assises nationales Amadou Makhtar MBOW a été l'objet d'attaques stériles dans un premier temps par des courtisans zélés après les médisances d'un obscur diplomate sorti d'on ne sait où. Il est maintenant clair que ce menu fretin a été activé pour mener la sale besogne. Récemment, des attaques encore plus perfides ont été perpétrées contre lui...Elles sont d'autant plus vulgaires, ces attaques, qu'elles sont venues de là où on s'y attendait le moins. Le célèbre héros de Cervantès, Don Quichotte, luttait contre des moulins à vent. Notre Don Quichotte, lui, "essaie d'identifier tous ses potentiels adversaires-imaginaires -pour les attaquer". On a beaucoup épilogué sur le combat épique que le Président MBow a mené au nom des pays moins favorisés pour l'avènement d'un Nouvel Ordre Mondial de l'Information et de la Communication (NOMIC) ce qui lui a valu l'hostilité du très conservateur gouvernement américain de l'époque.

Parlant de l'origine du déséquilibre Nord-Sud de l'accès à l'information, Xavier Dumont déclare:" Dans un contexte de tension internationale lié à la Guerre froide, les pays en voie de développement se déclaraient victimes de graves inégalités en matière de flux d’information entre le Nord et le Sud et considéraient « comme exagérée, déformée, voire mensongère, la façon dont les médias du Nord reflétaient leurs réalités nationales. Aussi réclamaient-ils un rééquilibrage des flux de l’information [et] donc implicitement un contrôle de l’information en provenance des pays du Nord» (Le déséquilibre Nord-Sud de l'accès à l'information, chapitre 2)...Une commission fut mise sur pied par le Professeur MBOW, présidée par l'Irlandais Sean Mc Bride, prix Nobel de la Paix (Ah ,ce prix!), prix Lénine de la paix, Commandeur des Arts et Lettres de la République Française, fondateur d'Amnesty International ,auteur du livre "Voix multiples, un seul monde "qui symbolisait leur noble combat. C'est dire que M.Makhtar MBOW était donc loin d'être seul dans son combat et avait à ses côtés des hommes de valeur, des hommes de refus de renommée internationale. Tous les gens de bien, que la rancœur et la jalousie n'étouffent pas, ont reconnu le mérite de ce grand intellectuel et homme d'Etat. Et le plus déplorable, c'est que toutes ces attaques ont eu lieu devant l'ex-député du peuple qui est resté muet comme une carpe. On se souvient de la ténacité, de l'enthousiasme et de la détermination- qui le caractérisent quand ses intérêts sont en jeu-avec lesquels il défendait le Président MBOW à ce moment-là au point que les partisans de ce dernier n'avaient pas hésité à lui demander de réfréner ses ardeurs pour ne pas gêner celui qu'il tenait à défendre contre vents et marées. C'est tout simplement de la lâcheté. Un hadith attribué au Prophète (PSL) nous apprend que "Celui qui se tait devant la vérité est un Satan muet ".Mais, puisque l'historiographe du Roi a failli à sa mission, il nous faudra rétablir la vérité historique encore une fois. Dans le corps même des attaques contre M. MBOW, on lit ceci:"C'est moi qui avait présenté la candidature de Matsuura à l'UNESCO.J'étais son parrain." Etait-ce pour sa première candidature? En tout cas, M.Matsuura a été élu le 15 novembre ...1999. Et même s'il s'agissait du deuxième mandat, on voit mal une grande puissance comme le Japon confier le parrainage de son candidat à un non-Japonais, à l'époque sans aucune envergure internationale. On feint aussi d'oublier qu'entre M.MBOW et M. Matsuura, il ya eu les douze ans de M. Federico Mayor que l'on a insidieusement mis entre parenthèses. Il en a été ainsi pour Jacques DIOUF, autre victime de l'épée de Don Quichotte ; dans Le Populaire du vendredi 16 mai 2008, on lit: "Jacques DIOUF a été élu la deuxième fois [à la FAO] parce qu'il a été mon candidat"; la deuxième élection de Jacques DIOUF a eu lieu le 1er janvier ...2000, soit moins de trois mois avant le 19 mars 2000 qui a vu notre "parraineur" universel accéder pour la première fois à la magistrature suprême!

On a aussi prétendu que M. MBOW dirigeait l'UNESCO avec "népotisme" et qu'"il avait tous ses parents (que de monde!) autour de lui à l'UNESCO..."Regardez autour de vous et méditez un instant sur cette accusation...Vous pouvez préparer votre liste...Il a aussi été accusé de "mauvaise gestion et même de détournement". Méditons encore sur la manière dont notre pays est gouverné ces neuf dernières années...Vous pouvez préparer vos machines à calculer...Toutes ces critiques  ne sont donc rien de moins que de la malveillance. Mais devant des caméras serviles et des oreilles soumises, on s'en donne à cœur joie...

Non! Le président MBOW n'a pas terni l'image du Sénégal.

Ternir l'image du Sénégal, c'est tenter de corrompre à la face du monde un fonctionnaire international en ayant à l'esprit le rapport final qu'il devra élaborer après avoir quitté le pays. Le préjudice moral subi est incommensurable; les Sénégalais de la diaspora, qui après le 19 mars 2000 débordaient de fierté, devront apprendre à raser les murs.

Ternir l'image du Sénégal, c'est donner l'occasion à un ministre français de nous rappeler, dans l'Affaire Clotilde Weiss (du nom de cette universitaire française arrêtée en Iran en juillet) que dans une vraie démocratie le pouvoir exécutif n'a rien à voir avec le pouvoir judiciaire.

Ternir l'image du Sénégal, ce n'est pas présider des Assises véritablement nationales, mais c'est bousculer les règles de protocole universellement établies qui veulent que dans les cérémonies officielles l'on s'exprime dans sa langue officielle plutôt que de s'aventurer à parler dans une langue à laquelle on ne comprend rien du tout. Et on pourrait multiplier les exemples...

Mon Dieu! Qu'avons-nous fait le 19 mars 2000 ?

Yatma DIEYE, professeur d'anglais, Rufisque

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