
« Timbuktu », c'est le cri de détresse d’un cinéaste, Abderrahmane Sissako, né en Mauritanie, étudiant à Bamako, apprenti cinéaste à Moscou et qui un jour découvre, effaré, que l’on peut lapider un couple à Aguelhoc dans le nord du Mali au XXIe siècle sous prétexte que cet homme et cette femme ne sont pas mariés.« Timbuktu », c'est la force de la poésie face à l'arbitraire : des gamins qui jouent au foot sans ballon parce que les islamistes ont interdit le football. Un père qui gratte une guitare sous sa tente. Une existence qui bascule à cause d'une vache nommée GPS.
« Timbuktu », c'est la revanche d'un film qui a bouleversé le festival de Cannes l'année dernière, mais que le jury a ignoré.
« Timbuktu », c'est près d'un million de spectateurs en France, du jamais vu pour un film africain.
« Timbuktu », c'est l'œuvre d'un cinéaste qui affectionne la lenteur, mais qui vole vers les Oscars. Ce plaidoyer contre l'intégrisme religieux sera le premier film mauritanien à concourir dimanche à Los Angeles dans la catégorie meilleur film étranger.
« Timbuktu », c'est un film qui retournera bientôt en terre africaine : le film est sélectionné au Fespaco, le Festival du cinéma de Ouagadougou.
Hier soir, le réalisateur Abderrahmane Sissako a surmonté sa réserve naturelle pour rendre hommage à la France, un mois et demi après les attentats à Paris.
Rfi
0 Commentaires
Participer à la Discussion