
« Dialal ba Thiaka Ndiaye », (faisant référence à un lieu lointain et inaccessible) ! L’expression, un brin sarcastique, est très en vogue en milieu urbain au Sénégal. Mais très peu de personnes parmi ceux qui utilisent cette punchline – surtout sur les réseaux sociaux – en saisissent le sens. Pour percer le mystère de ce fameux « Thiaka Ndiaye », il faut se rendre dans l’ancienne capitale coloniale du Sénégal et de la Mauritanie : Saint-Louis, plus précisément à Guet Ndar.
Dans le quartier de pêcheurs de la ville tricentenaire, Thiaka Ndiaye est un symbole. Et ce, malgré le fait qu’il évoque le voyage ultime de la vie : la mort. Située à l’extrême nord de Guet Ndar, Thième et Thiaka Ndiaye, comme on l’appelle ici, est la plus vieille nécropole de toute la ville. Elle s’étend sur plus d’un kilomètre de long et à peine une centaine de mètres de large. Établie sur une fine bande sablonneuse de la Langue de Barbarie, elle est bordée, de part et d’autre, à l’ouest par l’océan Atlantique et à l’est par le fleuve Sénégal et le vieux quai de pêche de Guet Ndar.
Lieu de mémoire, le cimetière de Thième et Thiaka Ndiaye est un site historique et spirituel important de la vieille cité. Veillant sur les dépouilles de grands hommes (figures religieuses, grands sportifs de renommée internationale, politiciens, hauts fonctionnaires, entre autres) de la région de Saint-Louis en particulier et du Sénégal en général, le site est un véritable Panthéon qui mérite le détour.
C’est un peu avant 12 heures que l’équipe de Seneweb est arrivée dans ces lieux chargés d’histoire, le vendredi 30 mai 2025, pour y retrouver El Hadji Makhou Sène, délégué de quartier de Guet Ndar. Fidèle à son rituel de vendredi, M. Sène se recueille sur la tombe de ses parents et celles d’illustres personnalités religieuses et politiques qui reposent à Thième et Thiaka Ndiaye avant d’aller à la grande mosquée pour la grande prière du Jummah. Mais cette fois, il fait une petite dérogation à la règle pour conter le récit historique de cette nécropole géante qui conserve – dans le silence assourdissant de ses caveaux – toute l’histoire de Saint-Louis.
Retraçant la genèse de ce patrimoine, Makhou Sène dévoile ces prestigieux noms qui font de cette cité des morts un lieu vivant et très fréquenté où beaucoup de Sénégalais viennent se recueillir. À l’en croire, Cheikh Saad Bouh, illustre guide de la confrérie Khadriya, dont le neveu – et ami de Cheikh Ahmadou Bamba – Sidy Ahmed Khoureychi repose ici, avait prié pour que Dieu accorde l’absolution totale et le paradis à toute personne inhumée dans ce cimetière.
Mame Ass Camara, Cheikh Thioro Mbacké (petit frère de Cheikh Ahmadou Bamba), Cheikh Samba Diarra Mbaye…
« Le cimetière s’appelait Thième et fut créé conformément aux dernières volontés d’un de nos aïeux, Fally Sène Medoune Mbaye, qui a été le premier à y être inhumé. Plusieurs décennies après, la famille de Thiaka Ndiaye, habitant à Lodo Ndar (la partie nord de l’île), a commencé à y enterrer ses morts. Depuis, les noms de Thième et de Thiaka Ndiaye sont devenus indissociables de ce cimetière », confie El Hadji Makhou Sène.
Plusieurs dignitaires religieux musulmans, notamment Mame Ass Camara et plusieurs compagnons de Cheikh Ahmadou Bamba, sont inhumés au cimetière de Thième et Thiaka Ndiaye. Cheikh Thioro Mbacké, frère cadet du fondateur du mouridisme, y repose. Sa sépulture en tuile domine le cimetière. On y retrouve également les tombeaux d’autres célèbres disciples de Bamba, tels que Cheikh Ahmadou Ndiaye Maabeey (ancien imam de Saint-Louis, décédé en 1917), à qui Cheikh Ahmadou Bamba avait remis le manuscrit de son poème (xassida) Assirou Mahal Abrari avant son exil au Gabon en 1895 ; Cheikh Samba Diarra Mbaye , entre autres.
Ngalandou Diouf, Jacques Diouf (FAO), Amath Dansokho, Mawade Wade, Amadou Mbarick Fall alias Battling Siki, Aminata Fall…
À côté de ces figures religieuses, d’autres personnalités politiques majeures, hauts fonctionnaires et sportifs sont également inhumés à Thième et Thiaka Ndiaye : Ngalandou Diouf (ancien député à l’Assemblée nationale française) ; Jacques Diouf, ancien Directeur général de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) ; Amath Dansokho, ancien secrétaire général du PIT, natif de Kédougou, qui a souhaité être enterré dans ce cimetière ; Mawade Wade, ancien directeur technique de l’équipe nationale de football du Sénégal.
Les restes d’Amadou Mbarick Fall, alias Battling Siki, y sont aussi inhumés. La dépouille du célèbre boxeur guet-ndarien, assassiné à New York en 1925, a été rapatriée dans sa ville natale à Saint-Louis en 1993. Il repose depuis lors au cimetière de Thième et Thiaka Ndiaye, qui conserve toute sa majesté malgré la menace marine sans cesse croissante, accentuée par l’érosion côtière.
29 Commentaires
Ibsone
il y a 3 semaines (11:25 AM)paix à son âme
Petit-fils De Issa Tëw Sène
il y a 3 semaines (14:33 PM)Reply_authorsidibe El Hassane
il y a 3 semaines (22:45 PM)Dans n’importe quel pays on aurait cherché à le préserver
Ici, les autorités pensent à vendre des terres pas à les conserver
Les mairies n’ont aucune politique culturelle et de sauvegarde du patrimoine
Jakson
il y a 3 semaines (11:32 AM)Azer
il y a 3 semaines (12:02 PM)Sonko
il y a 3 semaines (13:25 PM)Reply_author
il y a 3 semaines (08:37 AM)Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Il est difficile de ne pas être interpellé par l’état du cimetière de Thiaka Ndiaye, notamment à l’entrée la plus proche de Guet Ndar. À droite, à l’intérieur même du cimetière, un amas d’ordures s’est formé : sacs plastiques, boîtes, vieux filets, restes de poissons en décomposition provenant du marché voisin. Le tout dégage une odeur insupportable.
Ce n’est ni exagéré ni polémique : la situation est visible et facile à constater. Elle heurte la conscience. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ce type de réalité n’est pas davantage évoqué dans nos médias.
Ce n’est pas une accusation, mais un appel au sursaut. Nos lieux d’inhumation méritent plus de respect, par décence envers les défunts et leurs familles. Avant de dresser des listes de personnalités enterrées ici ou là, commençons par garantir la dignité et la propreté de ces lieux.
C’est un devoir collectif. Parlons-en sereinement, mais avec fermeté.
Domou_ndar
il y a 3 semaines (15:01 PM)Reply_author
il y a 3 semaines (11:16 AM)Il pouvait se permettre une vie de luxe, la bamboula
Il ne manque de rien, mâchala
Il sait rester très simple, humain
Altruiste
Il passe son temps à défricher, arracher les herbes sauvages, ranger et arranger les tombes non seulement de ses parents, mais celles d'anonymes, d'illustres inconnu.e.s
Il mène sa petite vie, sans tambour ni trompette
Loin de tout folklore
Sans aucune aide...
Je souhaite te rendre hommage public un jour et tout le monde saura
Je sais que tu n'aimes pas les lumières...factices
Gouddal fane Grand Sém..!
Un voisin de la Corniche...
#secret fan#jerejef
Coumba Bang
il y a 3 semaines (16:00 PM)Momo1
il y a 3 semaines (16:21 PM)1/ Sur la devanture, la berge du fleuve est devenue un marché aux poissons, les pirogues y débarquent, les camions frigorifiques barrent la route, un vacarme indescriptible y règne au quotidien, même à l’heure de la prière du vendredi.
2/ Derrière le mur de clôture à l’arrière, des installations de fumage et de salaison de poisson occupent tout l’espace, dégageant une auteur nauséabonde et beaucoup de fumée. Des porteurs de paniers, en haillons, s’égosillent, à tue-tête.
3/ Des chèvres qui se promènent sur les tombeaux et des reptiles qui se faufilent, disputant aux hommes les espaces étroits, devenus rares avec l’enchevêtrement des tombeaux, qu’il faut désormais piétiner pour pouvoir passer. Des enterrements anarchiques, des superpositions de sépultures, des portes dégradées, un mur de clôture dangereux, des installations électriques menaçantes, un vrai bordel en fait.
4/ Une morgue et une chambre funéraire complètement et ruines, l’absence d’arbres pour avoir de l’ombre, et j’en passe.
La vérité est que le cimetière de Tiem est abandonné à son sort par des dirigeants dont les ascendants sont étrangers à cette prestigieuse ville.
Je ne citerai aucun défunt pour un quelconque poste occupé ici-bas, car dans dans ces cimetières reposent aussi des hommes de valeurs, qui ont dignement servi leur pays, leurs familles et leurs proches, mais qui sont restés modestes et discrets, loin des chants glorieux. Mon grand-père paternel en fait partie, de même que beaucoup de ses enfants qui eurent une grande réussite matérielle ou humaine. Personne ne vaut mieux qu’eux, certains sont d’ailleurs bien connus dans le pays. Mais tel n’est pas l’essentiel de mon propos.
Pour recentrer, je dirais qu’aucun de ces arrivistes qui dirigent la ville ne réussira rien de positif dans cette vie éphémère, compte tenu de l’offense quotidiennement faite aux saints qui reposent dans ces cimetières dont beaucoup sont des inconnus, sans compter ceux que l’on connaît déjà (Elhadj Madior Coumba Cissé, Mme Ass Camara, Cheikh Samba Diarra Mbaye, l’illustre chérif descendant du prophète, etc.).
Il est temps de prendre des mesures courageuses dans le sens (i) de trouver de l’espace pour agrandir les 2 cimetières, (ii) de sécuriser les lieux par une inspection technique des murs de clôture et des installations électriques, (iii) de déguerpir tous envahisseurs, ces imposteurs aveuglés par le gain, ces hommes à l’instinct animal, des êtres désincarnés qui s’en fichent de la sacralité des lieux de sépultures, (iv) d’installer un poste de sécurité et de planter des arbres partout où c’est possible et (v) de réaménager les espaces en créant des passage piétons et autres commodités, comme à Yoff par exemple. Je ne connais pas Barthélémy DIAS, je suis même son opposant, mais force est de dire que depuis 2000, les différents Maires qui se sont succédés à Saint-Louis sont des nains insignifiants comparés à lui.
Momar (Sourang) BA
Vérité
il y a 3 semaines (17:47 PM)Personne ne dit rien! sans compter la saleté et le bordel dehors avec ces pêcheurs moyen-âgeux!
Sene
il y a 3 semaines (20:41 PM)Serigne Moussa Ka repose à Touba dans les anciens cimetières
Reply_author
il y a 3 semaines (22:11 PM)Layebado
il y a 3 semaines (22:53 PM)Laye
il y a 3 semaines (22:59 PM)Khadijatou Sall
il y a 3 semaines (10:43 AM)Malick ndiaye president de l Assemblée nationale a choisi l ex chef de cabinet du ministre aly ngouille ndiaye, Bassirou ndiaye comme chef de cabinet
Sonko ne parle plus des détournements de aly ngouille qui fait le mort politique pour sauver sa peau
Désormais il ya plusieurs coudes sur ses dossiers
pire que sous maky SALL
Zéro carburant pour les agents qui ne peuvent pas aller travailler à diamniadio, Pas de bus de personnel .Pourtant des directions et agences comme AGEROUTE ET FERA , etc, lui garantissent mensuellement du carburant, le ministre a tout pris
Zéro billet pour la mecque avec les 10 billets reçus par le ministre qui a tout donné à ses parents, rien pour les agents
Tout pour le ministre et sa clique, rien pour les agents
Tout part pour sa Casamance, des ordres de mission tous les jours pour la Casamance
Sonko est grand mais yankhoba est petit
Malick ndiaye president de l Assemblée nationale a choisi l ex chef de cabinet du ministre aly ngouille ndiaye, Bassirou ndiaye comme chef de cabinet
Sonko ne parle plus des détournements de aly ngouille qui fait le mort politique pour sauver sa peau
Désormais il ya plusieurs coudes sur ses dossiers
Pour rappel, Sidy A Kharassi est venu au Sénégal avec sa fille Fatima qu'il a donné en mariage à son disciple Mounth Diagne. C'est ce qui fait que son Xilafa est assuré par sa descendance portant ce nom.
Pap
il y a 6 jours (20:13 PM)Deux questions:
Oú a t-on entérré Alioune Badara Diagne Golbert ?
Est-ce que St-Louis a un nouveau cimetiere ou c'est toujours à Thièm et Tiaka Ndiaye qu'on utilise de nos jours?
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