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750 millions de tonnes de fer, plus de 25 millions de mètres cube de marbre et 17 tonnes d’or : Kédougou, une ville « riche », mais très pauvre

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750 millions de tonnes de fer, plus de 25 millions de mètres cube de marbre et 17 tonnes d’or : Kédougou, une ville « riche », mais très pauvre

Considéré comme le département le plus pauvre du Sénégal, Kédougou renferme pourtant dans ses « entrailles » des milliards de richesses allant de l’or, au fer en passant par du marbre d’une rare qualité. Le Sénégal dispose dans cette région orientale de 750 millions de tonnes de fer, plus de 25 millions de mètres cube de marbre et 17 tonnes d’or. Ainsi, dix sociétés dont six spécialisées dans l’extraction de l’or, trois de marbre et un de fer s’activent pour exploiter cette richesse. Pour ce qui est de l’or, les experts révèlent que dès le mois de septembre 2007, le premier lingot sortira. Une aubaine pour le Sénégal et particulièrement pour les populations de cette zone, plus que jamais désœuvrées.

Niché à l’extrême Est du Sénégal, dans sa partie la plus orientale, Sabodola, village du département de Kédougou, est situé à près de 650 kilomètres de Dakar. Une région « actuellement » très pauvre, vu les conditions de vie des populations. Une population qui existe grâce à ses nombreuses activités dont l’essentiel est tourné vers l’agriculture, l’élevage, l’exploitation des éléments de la faune et de la flore. Cette localité est en train de subir des transformations radicales du fait de l’exploitation des ressources minières, qui y sont en quantité inestimable.

Sabodola : un futur eldorado

Roche encaissante dure à or très fin, cette localité créée vers les années 1900, aurait comme nom, « dala », prénom du fondateur et « sabo » qui signifie mare. Elle est perchée sur le haut des collines et autres montagnes à quelque 30 kilomètres de la frontière malienne. Le projet d’exploitation de l’or entamé depuis fort longtemps dans ce bled, n’est réellement entré dans sa vitesse de croisière qu’avec l’arrivée des Australiens de la société Mineral Deposits Limited (Mld). Le gisement contient des ressources de 1,26 million d’onces d’or avec un très grand potentiel de découverte de ressources additionnelles. Durant les travaux de recherches effectués dans les six derniers mois, Mdl a augmenté de 25 % les réserves d’or. « Nous reviendrons d’ici peu pour sortir le premier lingot d’or. Deux objectifs ont été donnés à Mdl : la recherche complémentaire et l’exploitation immédiate. Nous avions découvert ici ce qu’on n’imaginait pas », dira le ministre de l’Industrie et des Mines. Cheikh Faye, l’un des experts de ladite société d’ajouter que « la première phase est en train d’être bouclée. Nos réserves ont augmenté de 25 % et nos ressources de 100 % et, dès septembre 2007, le premier lingot d’or sortira. » L’Etat du Sénégal en ce qui le concerne, détient 10 % des actions de la société d’exploitation. Cette exploitation nécessitera un investissement de l’ordre de 98 millions de dollars américains et produira plus de 150.000 onces d’or (4,65 tonnes) par année pour sept années au moins.

À dix kilomètres de Sabodola, une autre société « Oromin », à capitaux canadiens et saoudiens y est installée sur un périmètre de 230 Km2 pour un investissement qui s’élève à 3 milliards de dollars. Là aussi, l’espoir est grand, même si la société est dans sa première phase d’exploration. « Nous avons fait 876 m de tranchées manuelles, 3419 m de tranchées mécaniques et relevé 270 échantillons avec des teneurs faisant respectivement 3, 5, 12 et jusqu’à 64g par tonnes. Nous avons le meilleur périmètre d’or du Niger à Dakar, une zone prometteuse », souligne le directeur général, Gérald Mc Arthur. Outre ces deux premiers sites, il y a ceux de RANDGOLD Ressources à Bamabaraya et de Axmin et Sored-Mines à Khossanto. Les deux dernières sociétés disposant de contrat préliminaire, ont dans la recherche active investi 900 millions de francs pour trois permis pour ce qui est du deadline, et plus de 500 millions pour Sored-Mines pour leurs premiers coups de « haches », Quant à la société Randgold, elle a poussé la barre jusqu’à 3 milliards de francs.

L ‘exploitation artisanale de l’or

Outre les techniques modernes d’exploitation de l’or, l’exploitation traditionnelle est de plus en plus vivant dans cette partie du Sénégal. Ainsi, des hommes, des femmes, des enfants des villages entiers, s’activent du matin au soir à la recherche de cette denrée rare et combien importante. Ces orpailleurs, qui utilisent des moyens rudimentaires, extraient l’or en creusant le sol, faisant des galeries et autre trous pour ensuite laver, tamiser les pépites. Ils sont ainsi victimes la plupart du temps, d’accidents, souvent mortels, et font face à un manque crucial d’eau pour laver l’or ou satisfaire les besoins les plus primaires. À Bantakokuta, à une heure de trajet de Kédougou, la population de cette localité fait de cette activité première et principale source de revenus. Ainsi, tous les lundis, ils profitent du repos pour écouler les produits et vaquer à d’autres exploitations. Cependant, ils perdent 50 % de l’or extrait du fait des techniques rudimentaires qu’ils utilisent. « Une technique appelée Igoli a permis aux sud africains de récupérer 90 % de l’or. Cette technique consiste à dissoudre l’or dans l’eau de javel à 30 % avec le chlore comme produit de base. Nous allons importer cette technique », souligne le directeur des mines, Moussa Sylla. « La nappe est trop proche, nous sommes souvent victimes d’accidents fautes de moyens », se désole Demba Danfakah, exploitant d’or. Le gramme vendu à 6000 francs CFA, donne plus de motivations à ces populations pour affronter quotidiennement ce danger...

Le Marbre du Sénégal, un des plus rares au monde

Juchés à quelques métres des contre-forts du Fouta Djalon, des montagnes de marbre. Une cuvette qui va jusqu’à Salémata. Ces contres-forts contiennent de la dolerite, du granite et aussi du marbre. Cette pierre basaltique ornementale, est une substance connexe. « Nous avons découvert ces montagnes qui sont les contres-fort du Fouta Jallo. Elle est utilisée par L’Europe comme pavée, on l’utilise pour la route. Les recherches et tests concluants deux ans après, nous ont poussé à l’exploiter. Ainsi, l’Etat en a donné l’ordre. Sol de la Primature, du Palais, de Poponguine, de l’Aéroport en sont garnis, d’où la mise en place par nos services d’une petite unité d’éclateuse. L’Eta a été le premier servi. Le volume est estimé à plus de 25 millions de mètres cube. L’exploitation annuelle est de l’ordre de 6000 m3 par an et cela peut aller jusqu’en 2000 autres années », dira Ibrahima Diagne, le directeur de la société NSMTP, chargé de l’exploitation du marbre dans cette localité de Bandafassi. Palymarbres, Segimarbre en plus de NSMTP, exploitent ces gisements. « Le Sénégal dispose, ainsi, d’un des meilleurs marbres du monde avec des couleurs différentes « beige, rose, vert. La première ouverture a été faite par un français en 1970 du nom de Pierre Le Bigre. Notre usine en construction est à 75 % achevée à Diamanadio, pour être près du marché » L’un des assistants, Dawn Hines, charge du commerce et du marketing, dira que « actuellement le mètre cube est vendu à 700 euros. Ainsi, ce marbre a un intérêt d’une valeur rare au monde. Le volume de 25 m3 classé site illimité, dispose des variétés extraordinaires. Un gisement d’une rare qualité et une ressource inépuisable, qui fera le bonheur de cette population car, les commandes viendront de partout dans le monde », dira-t-elle, visiblement satisfaite.

L’exploitation du fer est le plus beau projet de toute l’histoire du Sénégal

Le projet d’exploitation des mines de fer de la Falémé (Miferso), l’AGEM, avec trois permis leur ont été confiés dont le volet fer dans cette zone de Saraya située à 15 km de la frontière malienne et à quelques mètres de la Falémé. Ces travaux entrepris depuis 1978 ont longtemps dormi dans les tiroirs avant que Miferso ne vienne au secours. Ainsi, cette entreprise comprend trois composantes, à savoir le complexe minier, la construction du chemin de fer et d’un Port minéralier. Le chemin de fer long de 311 km de la mine à Tambacounda a nécessité 530 millions de dollars, en plus du renforcement de 400 km de Tamba à Bargny sans oublier la bretelle de 6km de Dimaniadio à Bargny. Quant au port, il faudra 107 millions de dollars. Le coût, le volet social compris, fera un investissement de 600 milliards de francs CfA, fait remarquer le directeur général de ladite société, Birane Diouf. Selon Amadou Camara, l’un des experts, 750 millions de tonnes de fer seront extraites de cette zone. « Chaque année, 12 tonnes de fer dont 6 tonnes en morceaux et 6 tonnes fines, soit environ 62,5 % seront exploités. Le mois de septembre 2007 sera la date de son exploitation », ajoute Birane Diouf. Dans cette société, 400 emplois directs et 16.000 temporaires sont assurés. L’autre aspect de cette exploitation sera l’intégration économique sous régionale avec une éventuelle exploitation commune des mines proches des frontières entre le Mali, la Guinée et le Sénégal. Tambacounda, futur poumon économique du Sénégal, permettra au Sénégal de disposer d’une unité de sidérurgie. Toujours dans l’exploitation du fer, la société Sud africaine « Koumba Ressources, refuse de se ranger derrière MITAL qui, selon le ministre, est prête à faire l’usine de sidérurgie contrairement à « Koumba Ressources » qui dit ne pouvoir faire que la partie mine ». Revenant sur le volet social, le ministre de l’énergie et des mines, Me Madické Niang, renchérit : « les 900 milliards investis par l’Etat doivent servir d’appoint pour la lutte contre la pauvreté et surtout aider la population locale qui sera prioritaire dans le recrutement de la main d’œuvre non qualifiée. »

La population demeure pauvre malgré toutes ces richesses

Le volet social est au cœur des préoccupations de l’Etat du Sénégal. Ainsi, partout où le ministre s’arrête, il demande aux employeurs de recruter en priorité la population locale pour l’aider à sortir de sa situation de pauvreté. Cette population a pour la plupart demandé l’appui en infrastructures sanitaires, routières, de disposer de l’eau et de l’électricité pour satisfaire les besoins primaires. Le ministre, qui se dit disposé à les appuyer et à défendre leurs projets, a invité les femmes à mieux s’organiser pour bénéficier de prêts dans leur quête de financement, et aux jeunes de s’activer dans des projets d’exploitation maraîchères, d’agriculture, de jardinage...Une ambulance a été offerte à la population de Sabodola par la société MDL, du matériel didactique offert presque par toutes les sociétés dans leur lieu d’implantation respective, avec l’entretien des forages et la réhabilitation des puits. « Il est inadmissible que la population ne puisse pas bénéficier de ces richesses », clame le ministre .

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2015 (10:37 AM)
    Super comme travail. Mais on dirai que le sénégalais ne s'interresse pas à ce qui l appartient et qui peut changer le cours de sa vie et de son histoire . Je suis entrain de faire un travail simmilaire de réstitution et je suis trés interressé par un échange avec vous Mr Ly.

    Toutes mes féllicitations.



    Clédor.

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