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Aide publique au développement 2007 : La France baisse le montant de son aide

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Aide publique au développement 2007 : La France baisse le montant de son aide
L’aide publique au développement distribuée par les 22 pays membres du Comité d’aide au développement (Cade) de l’Ocde, qui regroupe les principaux donneurs dans le monde, s’est élevée en 2007 à 103,655 milliards Usd contre 104,421 milliards Usd en 2006. Soit une baisse de 8,4 %. Et la France fait partie des pays dont l’aide publique au développement a fléchi. Ce qui provoque la colère d’Oxfam Agir-ici France qui estime que la France a ainsi ‘tourné le dos aux pays du Sud’. Cette baisse générale de l’aide au développement compromet la réalisation des objectifs du millénaire prévue en 2015.

(Correspondant permanent à Paris) - La France avait promis, par le biais de son ex-ministre chargé de la Coopération, Jean-Marie Bockel, d’augmenter son aide publique au développement. Nicolas Sarkozy avait confirmé cette augmentation dans une interview accordée à Wal Fadjri et publiée le jour de la visite du président français au Sénégal. Mais si l’on en croit les chiffres publiés vendredi dernier par l’Ocde, les autorités françaises n’ont pas respecté leur promesse. Et l’on note que c’est la première fois depuis 2000 que l’aide publique française baisse. Elle est passée ‘de 10,601 milliards de dollars en 2006 - soit 0,47 % du Pib - à 9,940 milliards de dollars en 2007 - soit 0,39 % du Pib’, lit-on dans le tableau présenté par l’Ocde. Soit -15,9 % de fléchissement.

Dénonçant dans un communiqué cette baisse de l’Aide publique au développement, Oxfam Agir-ici France estime que cela ‘vient confirmer la crainte, soulevée depuis plusieurs mois’ par elle que Nicolas Sarkozy renonce à l’engagement de la France à consacrer 0,7 % de son PIB à l’aide publique au développement.

Pour elle, ‘la France s’était en effet engagée, dès 2002, à consacrer 0,7 % de son Pib à l’Apd d’ici à 2012. Mais Nicolas Sarkozy ne s’est toujours pas prononcé publiquement sur un agenda clair permettant d’y parvenir, tentant d’enterrer discrètement cette promesse française pour se raccrocher à un engagement européen dont l’objectif est 2015’. Oxfam Agir-ici France fait remarquer que ‘la France priverait les pays en développement - et notamment l'Afrique - de 17 milliards de dollars d'aide promis pour atteindre les objectifs du millénaire. Dix-sept milliards de dollars, c'est plus qu'il n'en faut pour financer l'éducation de base de tous les enfants des pays en développement pendant une année’. ‘Baisser les bras maintenant sur ce minimum de solidarité internationale, c’est tirer un trait sur 10 ans d’efforts pour rendre cette aide publique plus efficace, plus prévisible et soutenant des programmes nationaux de lutte contre la pauvreté, c'est-à-dire élaborés par les pays pauvres eux-mêmes’, rappelle Sébastien Fourmy dans le communiqué de l’organisation non gouvernementale. L’Ocde abonde dans le même sens en indiquant que, ‘de façon générale, la plupart des donneurs ne sont pas en voie de respecter les engagements annoncés en termes d’accroissement de l’aide et devront procéder à des augmentations sans précédent pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés pour 2010’.

Pour Oxfam Agir-ici France, ‘il est choquant que notre pays fasse figure de mauvais élève de l’Europe, quand d’autres pays de l’Union maintiennent leurs efforts en faveur d’une augmentation progressive de l’aide, alors que la France prendra bientôt la présidence de l’Union européenne, laquelle entend jouer un rôle de leader en termes de solidarité internationale et d’aide au développement des pays pauvres’. C’est pourquoi ‘elle exhorte le président de la République française à réaffirmer les engagements de la France en matière d’aide publique au développement et à se prononcer publiquement sur un agenda clair en la matière’.

Mais ce n’est pas seulement la France qui a revu à la baisse son aide publique au développement. ‘Avec la fin des opérations exceptionnelles d’allégement de la dette de ces dernières années, l’aide publique au développement distribuée par l’ensemble des membres du Comité d’aide au développement (Cad) a totalisé 103.7 milliards Usd, ce qui marque un recul de 8.4 % en termes réels par rapport à 2006, selon les données provisoires communiquées par les membres.

D’un montant équivalant à 0.31 % du revenu national brut (Rnb) cumulé de ces pays en 2006, la part de l’Apd dans le Rnb en 2007 n’a atteint que 0.28 %’, semble regretter l’Ocde. Qui ajoute que ‘l’évolution constatée en 2007 résulte d’une rupture avec les niveaux exceptionnellement élevés des remises de dettes (en faveur notamment de l’Irak et du Nigeria) ; d’une modeste augmentation des autres formes d’aide publique au développement’. En 2007, les principaux donneurs en volume, selon l’Ocde, ont été les Etats-Unis, suivis de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et du Japon. ‘Les seuls pays à avoir dépassé l’objectif de 0.7 % du Rnb préconisé par les Nations Unies pour l’Apd sont le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède’, relève la même source.

L’Aide publique au développement nette octroyée par les Etats-Unis en 2007 ressort à 21.8 milliards Usd, soit une baisse de 9.9 % en termes réels. Le rapport Apd/Rnb est ainsi revenu à 0.16 %. ‘Ce recul s’explique essentiellement par le niveau élevé des allégements de dette en 2006 et par une réduction des apports au titre de l’Apd en faveur de l’Irak’, souligne le document de l’Ocde. Ce même document considère qu’’abstraction faite des remises de dettes, on constate une augmentation de l’Apd consentie à l’Afrique subsaharienne (+4.4 % en termes réels, qui s’établit à 4.5 milliards Usd) et aux pays les moins avancés (+4.0 %, à 4.8 milliards Usd)’. Quant au Japon, son Apd nette ‘s’est élevée à 7.7 milliards Usd, ou 0.17 % du Rnb, soit une baisse de 30.1 % en valeur réelle’. Ce recul tient en partie à la ‘diminution des opérations d’allégement de la dette, qui avaient été exceptionnellement élevées en 2005 et 2006, et à un fléchissement des contributions aux institutions financières internationales. L’Apd japonaise s’inscrit sur une tendance à la baisse depuis 2000, sauf en 2005 et 2006 où elle a augmenté sous l’effet des remises de dettes’.

L’Apd cumulée des quinze membres de l’Ue appartenant au Cad - qui représente 60 % de l’Apd distribuée par l’ensemble des membres du Cad -, selon l’Ocde, a régressé de 5.8 % en termes réels pour s’établir à 62.1 milliards Usd, soit 0.40 % du revenu global de ces pays. Pour cette organisation, ‘le fléchissement observé est imputable avant tout à la diminution des dons au titre de l’allégement de la dette. Abstraction faite de ces derniers, l’Apd nette des membres de l’Ue appartenant au Cad s’est accrue de 8.8 %’.



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