Amélioration de la pêche traditionnelle et lutte contre le typhia : L’Omvs équipe les pêcheurs de la zone du fleuve Sénégal

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) a fait un don, vendredi, d’un important lot de matériels de pêche et d’équipements pour l’arrachage du typha.Cette action entre dans le cadre de sa politique d’amélioration de la pêche traditionnelle et de la lutte contre les plantes aquatiques.Les cérémonies se sont tenues à Matam, Richard-Toll et Rosso.

(Correspondance) - Afin de booster le secteur de la pêche traditionnelle dans sa zone, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) a fait profiter aux acteurs d’outils de travail modernes. Ce lot de matériels est composé, entre autres, de pirogues motorisées, gilets de sauvetage, nappes de filets, fours métalliques, flotteurs et kiosques à poissons. ‘Avec ces équipements, les pêcheurs de la localité sont maintenant dotés d’outils de travail modernes pour améliorer leurs performances et protéger la ressource’, a indiqué le ministre d’Etat, Oumar Sarr, président en exercice du Conseil des ministres de l’Omvs, lors de la cérémonie officielle tenue à Rosso.

Dans le cadre de la lutte contre les plantes aquatiques, nuisibles à l’hydraulicité de certains axes, les usagers ont bénéficié d’équipements d’entretien. Ces outils devront permettre aux récepteurs, structurés en association d’usagers, de procéder à un enlèvement périodique du typha (plante aquatique). L’objectif recherché par l’Omvs, à travers ce geste, est de renforcer la capacité de développement durable des populations en répondant à la forte demande sociale et en préservant la qualité et les grands équilibres des écosystèmes et de la biodiversité. ‘Notre organisation, soucieuse d’aller loin et de faire mieux, a fait le choix d’être au cœur du combat de la lutte contre la pauvreté dans le bassin du fleuve Sénégal. C’est pourquoi, au regard de nos énormes possibilités, nous sommes convenus d’orienter de plus en plus notre contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables du bassin du fleuve Sénégal’, note Oumar Sarr. Non sans demander aux communautés de faire bon usage du matériel reçu et de veiller surtout à la transparence et à l’équilibre de la distribution.

Ces initiatives trouvent leur encrage dans le menu de l’organisation via deux programmes stratégiques phares. Il s’agit du programme de gestion intégrée des ressources en eau et de développement des usages à buts multiples (Pgire) et de la gestion de l’eau et de l’environnement.

La valeur de ces acquisitions est estimée à près de deux milliards de francs Cfa. L’enveloppe est répartie entre l’achat des matériels de pêche, d’un montant d’un milliard et demi de francs Cfa pour le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Le reliquat a permis l’acquisition d’équipements de lutte contre le typha pour le Sénégal et la Mauritanie.

D’importantes réalisations effectuées dans le cadre du Pgire pour la vallée

Avec l’appui de la Banque mondiale et d’autres partenaires dans le cadre du Pgire, l’Omvs a engagé des actions dans le domaine de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement et de la santé. Omar Sarr, qui faisait l’économie des réalisations faites par l’Omvs à travers le programme de gestion intégrée des ressources en eau et de développement des usages à buts multiples, souligne qu’à Rosso et Kaédi, deux périmètres du Périmètre pilote du Gorgol (Ppg1) et de Ballara, ont été complètement réhabilités. Les travaux entrepris sur ces périmètres permettent, d’après lui, de garantir l’irrigation en toute saison tout en facilitant les cultures de décrues sur plusieurs milliers d’hectares. Sur le volet environnemental, les travaux de faucardage et de curage du marigot de Laoueja ont réussi le nettoyage des plans d’eau de Typha et le calibrage du marigot. ‘L’augmentation des écoulements a fortement contribué à la sécurisation de la campagne agricole et à la reprise d’intense activités de pêche’, a-t-il martelé. D’ailleurs, fait-il savoir, 504 acteurs (pêcheurs, mareyeurs, transformateurs et charpentiers) ont été formés et dix coopératives de pêche mises en place.

Dans le cadre du Pgire, l’Omvs entreprend également des actions sanitaires. Ainsi, le ministre a noté des taux de couverture satisfaisants dans la lutte contre les Bilharzioses et les Géohélminthiases. ‘82 % des enfants d’âge scolaire sont traités au Praziquantel et à l’Albendazole et 80 % ont été touchés en ce qui concerne les adultes à risque’, a-t-il affirmé.

Des perspectives en vue…

Outre ces résultats obtenus, le ministre a annoncé des réalisations en cours, ou à venir, pour ces quatre domaines. Ainsi, des travaux de réhabilitation de 550 ha de Périmètre irrigué villageois (Piv) au niveau du Trarza (région sud de la Mauritanie) démarreront à la fin de cet hivernage. Idem pour la réhabilitation du pont de vanne de Kaédi et des ouvrages du Ppg1. Au grand bonheur de l’ensemble des acteurs de la pêche, des travaux de construction d’un débarcadère et d’un centre de développement de la pêche à Ntekane (Trarza) démarreront très prochainement, selon le ministre.

Une série de mesures d’accompagnement et de gestion du cadre environnemental sont, par ailleurs, en cours. Cela, en vue d’assurer la durabilité et l’appui de ces acteurs par les communautés bénéficiaires. En outre, afin de combattre les maladies hydriques ‘à la source’, Oumar Sarr a annoncé la mise en place d’infrastructures d’alimentation en eau potable et assainissement. La stratégie, selon lui, sera de ‘rompre la chaîne de transmission homme-eau par une approche globale, intégrée et multisectorielle’.