Après diagnostic de son efficacité : ‘ Jeunesse consciente ’ estime que l’aide a accentué la dépendance de l’Afrique

(Correspondance) - De passage à Saint-Louis, le président de ‘Jeunesse consciente’ a déploré le fait que ‘malgré l'aide étrangère, l'Afrique tarde à prendre son envol’. Amadou François Gaye, par ailleurs directeur exécutif de l'Ong américaine Africorps qui intervient dans beaucoup de pays africains, de préciser que ‘le record d'aide occidentale en Afrique est un échec épouvantable. Plus de 500 milliards de dollars dans l'aide étrangère, l'équivalent de quatre Plans Marshall, ont été déversés en Afrique entre 1960 et 2000’, martèle-t-il. Mais, ‘au lieu d'augmenter le développement, l'aide a créé la dépendance’, regrette le président de ‘Jeunesse consciente’.
Paraphrasant Me Abdoulaye Wade qui a soutenu un jour n'avoir ‘jamais vu de pays se développer par l'aide ou le crédit et que les pays qui se sont développés en Europe, en Amérique, au Japon, en Asie, les pays comme le Taiwan, la Corée et Singapour ont tous cru dans les marchés libres’, Amadou François Gaye de soutenir qu'‘il n'y a aucun mystère : l'Afrique a pris la fausse route après l'indépendance’. A son avis, ‘le continent noir peut se développer seul. Je me demande pourquoi ces milliards de dollars versés dans le continent depuis les années soixante n'ont pas résolu le problème de la pauvreté en Afrique’, s'est-il interrogé.
Pour le représentant en Afrique d'Africorps, ‘la réponse à cette question est que l'aide étrangère n'a jamais voulu lutter contre la pauvreté. Les termes et les conditions imposées par la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international ont été méthodiquement conçus pour couler les pays africains et les endetter pour les garder dans un état de pauvreté permanent qui devient plus dramatique pour les populations, année après année’. Alors, insiste M. Gaye, ‘l’Afrique doit miser tout son potentiel sur la jeunesse et nous savons que les grands combats de la jeunesse ont toujours produit les plus belles avancées’.
Dans la foulée, Amadou François Gaye a révélé que ‘Jeunesse consciente’ compte renforcer l'autonomie et la capacité reproductive des activités en milieu local. ‘Notre objectif est de maximiser la rentabilité des activités locales pour permettre aux populations d'améliorer leurs conditions de vie à partir de leurs revenus. Il s'agit essentiellement de fournir de la formation portant sur la mise en œuvre et la gestion des projets de groupes ou individuels’, propose-t-il.
Par ailleurs, la situation sanitaire au Sénégal préoccupe ‘Jeunesse consciente’. En particulier, les localités où les structures sanitaires de base manquent ou sont difficiles d'accès. Et Amadou François Gaye et ses camarades estiment qu'il ne suffit pas seulement de faire des dons de médicaments, mais il faut aussi sensibiliser les populations concernées sur les procédures à suivre tant en termes de prévention que de soins d'urgence ou autres. A ce propos, ‘Jeunesse consciente’ entend dérouler tout un plan-programme ‘pour participer, activement, à la lutte contre le tabac, le paludisme et le choléra’. Le mouvement compte, également, renseignent ses membres, mener une politique sociale pour la lutte contre les Mst et le sida ‘en passant nécessairement par une éducation sexuelle sans tabou ni limite d'âge’. ‘L’Afrique, à elle seule, compte 70 % des personnes atteintes du Vih/Sida dans le monde, alors qu’elle ne représente que 10 % de la population mondiale. Or, l'on estime que seulement 5 % des individus des pays en voie de développement ont la chance d’être traités. Cette situation dramatique ne semble pas avoir changé depuis 2003’, s'insurge le leader de ‘Jeunesse consciente’.