Le Premier ministre, Macky Sall, a procédé hier à l’empoissonnement d’un des trois bassins de rétention de Mont Rolland, dans le département de Tivaouane. D’ici à 2010, le Sénégal prévoit d’aménager 7500 étangs de pisciculture et espère en récolter 100 000 tonnes de poisson. Ce qui va faciliter l’observation des repos biologiques.
Mont Rolland a étrenné hier, dans une ambiance festive, un bassin de rétention empoissonné avec 70.000 alevins. Ce qui correspond à une récolte de 10 à 12 tonnes de poissons dans 6 mois pour une valeur commerciale estimée à 10 millions de francs Cfa environ, selon le Premier ministre Macky Sall qui a présidé la cérémonie.
Les Mont Rollandais, qui ont trois bassins de rétention, ont des raisons supplémentaires de s’estimer heureux. Car, selon Mactar Diouf, le directeur de la Pêche continentale et de l’Aquaculture, ce bassin de rétention, empoissonné hier, est l’un des meilleurs ouvrages réalisés par le Génie rural au regard de ses caractéristiques. Il a une profondeur de 5 à 6 m, avec une capacité variant entre 180.000 à 200.000 m3. De même, précise M. Diouf, l’eau est neutre, la température bonne, etc. , ce qui n’est toujours pas le cas ailleurs.
Dans son discours, le Premier ministre assure que le Sénégal va jouer à fond la carte de la pêche continentale et de l’aquaculture à travers les bassins de rétention. « L’ambition du gouvernement articulé à la Stratégie de croissance accélérée (Sca) est d’aménager environ 7500 étangs de pisciculture à l’horizon 2010 dont 3600 prévus d’ici à 2008 afin que cette opportunité de création de richesses soit saisie partout dans le pays, en permettant aussi à chaque village sénégalais de disposer de sa propre source de protéines animales », souligne Macky Sall. Et les projections effectuées par le ministère de l’Economie maritime, c’est un objectif de 100 000 tonnes qui pourrait être atteint grâce à l’aquaculture, à l’horizon 2010, selon lui.
Pour le Premier ministre, la raréfaction de notre « pétrole bleu », le poisson, tant prisé par les Sénégalais, est due aux changements climatiques, mais aussi à la forte pression sur les ressources halieutiques. Voilà pourquoi il présidera, au mois de février 2006, un conseil interministériel consacré aux nouvelles stratégies de développement du secteur de l’aquaculture.
Doléances
« L’aquaculture au Sénégal a un avenir à moyen et long termes si l’on considère son haut potentiel pour faire face à la demande croissante en produits halieutiques, atténuant en même temps la forte pression constatée actuellement sur les pêches de capture », relève le Premier ministre en ajoutant que notre pays possède déjà un important réseau hydrographique et plus de 4000 bassins artificiels ou naturels dont la plupart peuvent servir de support au développement de l’aquaculture.
Ainsi, selon M. Sall, des régions de l’Intérieur non dotées de cours d’eau, peuvent, grâce aux bassins de rétention disséminés à travers le territoire national, devenir de véritables pôles de croissance grâce à l’aquaculture. Toujours pour développer ce secteur, un plan d’action de la pêche continentale et de l’aquaculture dont le coût de mise en œuvre est évalué à 18,5 milliards a d’ailleurs été adopté en Conseil des ministres.
Le président du Conseil rural de Mont Rolland, Birane Ciss, souligne que la mise en œuvre de ce bassin permettra aux jeunes de cette localité de gagner dignement leur vie. Cela va aider à fixer les jeunes chez eux et leur éviter ainsi d’aller à l’aventure à la recherche du travail ailleurs, de l’avis de Saliou Mbengue, le président du comité de gestion du bassin.
Par ailleurs, le Premier ministre, dont le cortège a rallié Mont Rolland via une route cahoteuse dans un brouillard latéritique, a été accueilli par des brassards rouges et des pancartes sur lesquelles fleurissaient clairement la principale doléance des manifestations : le bitumage de la route Thiès-Notto- Gouye Diama. Macky Sall a promis aux populations la fin de leur calvaire en disant que les travaux du bitumage vont démarrer à la fin de 2006 pour être achevés en 2007.
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