L’arrivée, la semaine dernière, de 150 bus chinois installe la peur à Dakar Dem Dikk (3D). Les syndicalistes du Sut 3D de cette société de transport public craignent une concurrence pouvant conduire à la mort programmée de 3D.
Une semaine après la réception, en grande pompe à la Présidence de la République, d’une centaine de bus modernes destinés à remplacer les «cars rapides» et «Ndiaga Ndiaye» de la circulation à Dakar, le Syndicat unique des travailleurs de Dakar Dem Dikk (Sut 3D) est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il appelle une concurrence subie par la société de transport public. «La concurrence subie par 3D persiste et les 150 bus chinois livrés cette semaine à la Présidence au profit des transporteurs confirment la mort programmée de Dakar Dem Dikk orchestrée par le Cetud», affirment les travailleurs de 3D dans leur communiqué parvenu à notre rédaction, hier.
Ils regrettent, en outre, les pannes de bus qui augmentent d’une manière «vertigineuse». «Les sorties journalières de bus sont à moins de 100», indiquent-ils. Et de regretter que les clients déjà abonnés à leur société de transport soient obligés de se munir d’une somme d’argent supplémentaire pour assurer leurs déplacements. Sur ce point, le Syndicat unique des travailleurs des 3D affirment que «les populations, surtout celles de la banlieue, restent pendant plusieurs heures aux arrêts en attente de bus». De même, soulignent-ils, les élèves, étudiants et enseignants sont inquiets pour une bonne rentrée scolaire et universitaire, en ce qui concerne leur transport. «Les travailleurs désespérés ne savent plus à qui s’adresser pour résoudre cette crise alarmante», estiment-ils.
Evoquant les conditions de travail dans la société, le syndicat estime que le retard de paiements des salaires persiste et va jusqu’au-delà du 08 de chaque mois. Il souligne aussi que «l’Institution de prévoyance maladie, en difficulté, n’arrive plus à honorer ses engagements vis-à-vis des pharmacies ; les travailleuses et leurs familles ont du mal à se soigner». Et de préciser : «Les arriérés de compensations financières restent impayés et ceux en cours versés à compte-gouttes et tardivement.»
Selon les travailleurs, tous ces maux sont aujourd’hui causés par le gouvernement du Sénégal qui «n’arrive pas à traduire concrètement les recommandations du Président Abdoulaye Wade». En effet, ils estiment que seule la revendication du départ de l’ancien Directeur général (Christian Salvy, Ndlr) a été satisfaite.
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